terrorisme
Question de :
M. Bruno Nestor Azerot
Martinique (2e circonscription) - Gauche démocrate et républicaine
Question posée en séance, et publiée le 18 novembre 2015
ATTENTATS À PARIS
M. le président. La parole est à M. Bruno Nestor Azerot, pour le groupe de la Gauche démocrate et républicaine.
M. Bruno Nestor Azerot. Monsieur le Premier ministre, j'interviens au nom du groupe de la Gauche démocrate et républicaine et en tant que représentant de l'Outre-mer. Ce que nous voulons vous dire et, à travers vous, à la nation française tout entière, c'est notre sympathie pour les victimes des terroristes, notre fierté devant le travail des forces de l'ordre – et vous savez que l'outre-mer a déjà payé le prix du sang de ce point de vue avec le sacrifice de la policière Clarissa Jean-Philippe, assassinée en janvier dernier. Nous saluons aussi l'action exemplaire des personnels de santé et de secours.
Mais, monsieur le Premier ministre, aujourd'hui, si c'est la patrie qui est touchée, c'est aussi une France jeune et ouverte sur le monde qui l'est. Pas moins de dix-sept nationalités parmi les victimes : c'est un symbole ! Et nous devons être là pour relever le défi du monde libre que nous incarnons.
Beaucoup de questions restent sans réponse, mais l'heure est au rassemblement du peuple et de la patrie autour du chef de l'État, de vous-même, monsieur le Premier ministre, et de votre combat, qui est le nôtre.
Ce que je veux vous exprimer ici, quant à moi, c'est la solidarité de la nation, et notamment de l'outre-mer. (Applaudissements sur les bancs du groupe de la Gauche démocrate et républicaine et du groupe socialiste, républicain et citoyen.)
La France est la France parce qu'elle est présente sur tous les continents et sur tous les océans. La France est la France parce qu'elle a diffusé des mots simples et des valeurs fortes à l'humanité tout entière : la liberté, l'égalité et la fraternité. (Mêmes mouvements)
Monsieur le Premier ministre, parfois l'outre-mer réclame plus de fraternité. Aujourd'hui, cette fraternité c'est nous qui vous l'offrons en vous soutenant dans vos efforts et votre lutte dans cette épreuve qui est la nôtre. En créole, en Martinique, devant des difficultés, nous avons l'habitude de dire « Ce an lanmin ka lavé lotre ». Une main ne peut se laver seule, c'est ensemble que nous vaincrons. C'est unis que nous devons être. ( Mmes et MM. les députés du groupe de la Gauche démocrate et républicaine, du groupe socialiste, républicain et citoyen, du groupe radical, républicain, démocrate et progressiste et du groupe écologiste se lèvent et applaudissent.)
M. Nicolas Bays. C'est ça la France !
M. Philippe Gosselin. Très bien !
M. le président. La parole est à M. le Premier ministre.
M. Manuel Valls, Premier ministre. Monsieur le député, c'est d'abord un beau symbole que vous posiez cette question, d'autant plus que nos compatriotes de Martinique ont été touchés, il y a encore quelques jours, par de graves inondations. Je veux vous redire, comme je l'ai dit au président de la région Serge Letchimy, la solidarité de l'État à l'égard de la Martinique et des Martiniquais.
C'est un beau symbole que vous posiez cette question et que vous offriez le soutien de la Martinique et des outre-mer à tous vos compatriotes. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, républicain et citoyen, du groupe de la Gauche démocrate et républicaine et du groupe écologiste.)
Nous partageons, bien sûr, les mêmes valeurs. Les terroristes s'en prennent à la France parce que nous sommes un pays libre qui parle au monde depuis tant d'années, et qui est le symbole des valeurs universelles. Chacun a pu remarquer une nouvelle fois, après ces attentats, combien en Europe, les dirigeants, les peuples, s'étaient associés au recueillement et au deuil. Les couleurs nationales, les couleurs tricolores, la fraternité, la liberté, l'égalité, étaient chantées partout, inscrites au cœur des capitales, sur les monuments. C'est dans ces moments, malgré l'épreuve, monsieur le député, que nous pouvons tous être fiers d'être Français. Paris était une nouvelle fois dans l'épreuve et dans le sang, mais elle était debout, elle était la capitale du monde.
C'est, enfin, un beau symbole, car les terroristes ont voulu atteindre Paris,…
M. Jean-Charles Taugourdeau. La France !
M. Manuel Valls, Premier ministre. …la capitale, la diversité, cette jeunesse qui a soif de vie, de culture, qui était là pour s'amuser, pour vivre ensemble, au-delà des différences. Nous devons être forts, implacables à l'endroit du terrorisme. Nous devons nous donner tous les moyens pour lutter contre les terroristes, écraser l'État islamique, Daech. Nous ne devons éluder aucune question pour lutter contre l'islamisme radical, le djihadisme. Nous savons que nous avons un ennemi extérieur que nous devons combattre, mais aussi un ennemi intérieur. Nous savons qu'il ronge une partie de notre société, et vous pouvez compter sur notre détermination.
La réponse, c'est bien sûr la sécurité, l'État de droit, l'État tel qu'il était, hier, incarné par le Président de la République. Ce sont les moyens que nous donnons aux forces de l'ordre. C'est aussi la culture, l'éducation. C'est encore la force de notre pays, de ce que nous sommes : la diversité depuis toujours, la culture, les valeurs, celles qui sont les vôtres, celles qui étaient les valeurs de Césaire, et qui résonnent plus que jamais aujourd'hui dans la France atteinte mais debout. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, républicain et citoyen, du groupe de la Gauche démocrate et républicaine et du groupe écologiste.)
Auteur : M. Bruno Nestor Azerot
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Ordre public
Ministère interrogé : Premier ministre
Ministère répondant : Premier ministre
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 18 novembre 2015