14ème législature

Question N° 3453
de M. Philippe Martin (Socialiste, républicain et citoyen - Gers )
Question au gouvernement
Ministère interrogé > Affaires étrangères
Ministère attributaire > Affaires étrangères

Rubrique > environnement

Tête d'analyse > climat

Analyse > COP 21. accord.

Question publiée au JO le : 16/12/2015
Réponse publiée au JO le : 16/12/2015 page : 10682

Texte de la question

Texte de la réponse

COP21


Mme la présidente. La parole est à M. Philippe Martin, pour le groupe socialiste, républicain et citoyen.

M. Philippe Martin. Je voudrais tout d'abord dire combien c'est une chance pour l'Assemblée nationale d'avoir un grand président comme Claude Bartolone. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, républicain et citoyen.- Exclamations sur les bancs du groupe Les Républicains.)

Monsieur le ministre des affaires étrangères et du développement international, nous sommes quelques-uns, sur tous les bancs, à avoir vécu l'échec du sommet sur le climat de Copenhague et les six années de doute et d'abattement qui ont suivi. Comment ne pas mesurer, tant sur la forme que sur le fond, les progrès qui ont rendu possible ce succès historique que constitue l'accord de Paris sur le climat, un accord attendu depuis plus de quarante ans ?

Sur la forme, je veux, au nom de notre groupe, saluer l'engagement total du Président de la République, féliciter le Gouvernement pour sa mobilisation et à vous, monsieur le ministre des affaires étrangères, qui l'avez incarnée depuis plus de deux ans et pendant toute cette négociation, dire notre reconnaissance et, si vous me le permettez, de manière plus intime et personnelle, mon admiration d'avoir replacé la diplomatie française au centre d'une révolution qui est bonne pour l'humanité. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, républicain et citoyen et du groupe écologiste.)

Sur le fond, ma question porte sur le bilan que vous tirez de ces treize jours de négociations. Quelles sont, monsieur le ministre, les grandes avancées que contient l'accord de Paris ?

Mes chers collègues, samedi dernier, au Bourget, le Président de la République nous a dit que l'histoire était écrite par ceux qui s'engagent, pas par ceux qui calculent. Monsieur le ministre, avec cet accord, pouvez-vous nous dire comment nous allons engager la France dans la voie de la justice climatique ? (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, républicain et citoyen.)

Mme la présidente. La parole est à M. le ministre des affaires étrangères et du développement international.

M. Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères et du développement international. Monsieur le député, je n'étais pas à Copenhague mais j'en ai tiré les leçons : il a fallu, pendant toutes ces journées, exorciser précisément le fantôme de Copenhague. Les circonstances ne sont pas les mêmes, mais une erreur avait été commise à Copenhague, dont nous avons tiré les leçons : les chefs d'État et de gouvernement avaient, à l'époque, été invités à venir à la fin.

De ce fait, les négociateurs n'ont pas négocié et lorsque le président Obama et quelques autres sont arrivés, ce n'est pas en deux jours qu'ils ont réglé la question – d'où la décision que nous avons prise, avec le Président de la République, de faire venir au début de la conférence, pour donner une impulsion politique, 150 chefs d'État et de gouvernement qui ont dit à leurs ministres et à leurs négociateurs : « Mesdames et messieurs, débrouillez-vous, mais à la fin de la conférence, il faut un succès ! » (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, républicain et citoyen et du groupe écologiste.)

Le succès est là, même s'il restera beaucoup à faire : en ce qui concerne l'objectif des deux degrés, et potentiellement de un degré et demi, en ce qui concerne les clauses de révision, même si l'on aurait pu souhaiter qu'elles soient plus précoces, en ce qui concerne le financement à 100 milliards et, au-delà de 100 milliards, au maximum en 2025, en ce qui concerne la référence à un prix du carbone, en ce qui concerne ce que l'on appelle les « pertes et dommages », tout est dans cet accord, et va nous permette maintenant de travailler, avec la France bien entendu au premier rang.

M. Christian Jacob. Et Mme Royal ?

M. Laurent Fabius, ministre. Je veux terminer en disant ceci : j'ai été, on l'a vu, assez touché au cours de cette conférence ; on comprend pourquoi. Mais l'une des choses qui m'ont le plus touché, mesdames, messieurs les parlementaires, c'est que, pendant toutes ces journées, venant des 195 pays du monde, on a bien parlé, et on a parlé en bien de notre pays, la France ! (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, républicain et citoyen, du groupe écologiste et du groupe radical, républicain, démocrate et progressiste.)