Question de : M. Philippe Vitel
Var (2e circonscription) - Les Républicains

M. Philippe Vitel attire l'attention de Mme la ministre des affaires sociales et de la santé sur les conséquences de l'implantation en France, depuis 2004, du moustique tigre (aedes albopictus). En effet, ce type de moustique est l'une des espèces les plus invasives du monde, et qu'il se développe majoritairement en zone urbaine. À la différence de ses congénères, ce moustique est par ailleurs un vecteur de maladies fortement invalidantes, la dengue et le chikungunya notamment. Installé dans le sud de la France, il a progressivement colonisé l'Ardèche, l'Aude, les Pyrénées-Orientales, le Lot-et-Garonne et continue de progresser vers le Nord : il a même été détecté aux portes de Paris. Il souhaiterait connaître le bilan des mesures engagées en 2013 pour protéger la santé humaine et pour lutter contre le développement de cette espèce et sa propagation.

Réponse publiée le 24 septembre 2013

Aedes albopictus, plus communément appelé « moustique tigre », est une espèce de moustique originaire d'Asie du Sud-est et possédant une très grande capacité invasive. Ce moustique présent en France métropolitaine, notamment dans les départements du pourtour méditerranéen et de la vallée du Rhône fait l'objet d'une surveillance rigoureuse. Cette surveillance entomologique a permis de montrer qu'Aedes albopictus s'est implanté progressivement dans le sud de la France, tout d'abord dans le département des Alpes-Maritimes (depuis 2004), de Haute-Corse (2006), du Var (2007), de la Corse du sud (2007), des Bouches-du-Rhône (2009) des Alpes-de-Haute-Provence (2010), du Gard, de l'Hérault et du Vaucluse (2011). En 2012, « le moustique tigre » s'est implanté dans le Rhône, l'Isère, l'Ardèche, la Drôme, l'Aude, la Haute-Garonne, les Pyrénées-Orientales et le Lot-et-Garonne. Afin de limiter le risque de déclenchement d'une épidémie de chikungunya ou de dengue en métropole, le ministère chargé de la santé a élaboré un plan national anti-dissémination du chikungunya et de la dengue en 2006. Ce plan prévoit de renforcer la surveillance entomologique et épidémiologique pour prévenir et évaluer les risques de dissémination de ces virus. Il a pour objectif de détecter le plus précocement possible la présence du vecteur Aedes albopictus et de patients potentiellement virémiques, afin de permettre la mise en oeuvre rapide et coordonnée de mesures de contrôle du vecteur Aedes albopictus et de protection des personnes. Les modalités de mise en oeuvre de ce plan font l'objet d'un guide qui est régulièrement mis à jour et sa dernière version est annexée à la circulaire N° DGS/RI1/2013/182 du 30 avril 2013 relative aux modalités de mise en oeuvre du plan anti-dissémination du chikungunya et de la dengue en métropole. Dès lors que le moustique Aedes albopictus est durablement implanté dans un département, celui-ci est classé par arrêté ministériel dans la liste des départements où les moustiques constituent une menace pour la population. Les autorités sanitaires s'emploient alors, en lien avec les collectivités territoriales concernées, à en assurer le contrôle, c'est-à-dire à maintenir la densité des populations de moustiques à un niveau le plus faible possible. Pour déterminer les zones colonisées par ce moustique, la direction générale de la santé finance des opérateurs publics de démoustication qui se chargent de la surveillance entomologique sur le territoire métropolitain et de la lutte anti-vectorielle ciblée contre les tentatives d'implantation du moustique dans de nouvelles zones. Cette lutte antivectorielle permet de ralentir la progression du moustique Aedes albopictus. Cependant, en 2012 des départements qui n'ont pas été classés ont cependant vu l'apparition de ce moustique. Il s'agit notamment de la Gironde, des Pyrénées-Atlantiques, de l'Aveyron, de la Saône-et-Loire, de l'Ain, de la Savoie et de la Haute-Savoie qui feront l'objet d'une surveillance accrue en 2013. L'évaluation des mesures de lutte anti vectorielle est effectuée annuellement au cours d'une réunion nationale de retour d'expérience organisée par la direction générale de la santé. Cette évaluation permet d'améliorer les axes et les actions du plan national anti-dissémination du chikungunya et de la dengue.

Données clés

Auteur : M. Philippe Vitel

Type de question : Question écrite

Rubrique : Santé

Ministère interrogé : Affaires sociales et santé

Ministère répondant : Affaires sociales et santé

Dates :
Question publiée le 13 août 2013
Réponse publiée le 24 septembre 2013

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