14ème législature

Question N° 3625
de Mme Marie-Hélène Fabre (Socialiste, républicain et citoyen - Aude )
Question au gouvernement
Ministère interrogé > Finances et comptes publics
Ministère attributaire > Finances et comptes publics

Rubrique > politique économique

Tête d'analyse > croissance et emploi

Analyse > relance. perspectives.

Question publiée au JO le : 11/02/2016
Réponse publiée au JO le : 11/02/2016 page : 1222

Texte de la question

Texte de la réponse

PERSPECTIVES DE CROISSANCE


M. le président. La parole est à Mme Marie-Hélène Fabre, pour le groupe socialiste, républicain et citoyen.

Mme Marie-Hélène Fabre. Monsieur le ministre des finances, alors que la Cour des comptes remet aujourd’hui son rapport annuel, il convient d'examiner la situation économique de notre pays. Chacun le comprend, la fragilisation de la Chine et la chute des prix des matières premières, qui a également des conséquences sur notre agriculture, rendent le contexte périlleux. Notre pays doit s'y adapter tout en poursuivant son redressement.

À cet égard, les chiffres récemment publiés de la croissance au premier trimestre 2016 vont dans le bon sens : 0,4 % pour ce trimestre, après une performance de 1,1 % en 2015. Nous pouvons nous en réjouir, c'est le meilleur taux depuis 2011. Je citerai aussi la baisse de l'euro, voulue par notre majorité et qui, accompagnée de la chute du prix du pétrole, donne à voir des résultats encourageants et prometteurs pour nos exportations.

Les dynamiques en cours doivent être amplifiées. C'est tout l'objet du pacte de responsabilité et de solidarité, qui redonne de la force à notre appareil productif. C'est aussi le sens de notre engagement dans les défis du futur, comme le numérique, la transition énergétique ou la simplification.

Dans mon département de l'Aude, par exemple, l'effort des pouvoirs publics en faveur de la croissance porte ses fruits, avec notamment le développement de l'œnotourisme.

Monsieur le ministre, la France possède des atouts considérables, qu'il ne faut jamais cesser de valoriser. L'enjeu de cette bataille est, bien sûr, l'emploi, qui reste au cœur des préoccupations des Français. Quels résultats attendez-vous de notre stratégie économique pour 2016 ? (Applaudissements sur quelques bancs du groupe socialiste, républicain et citoyen. – « Allô ! » sur les bancs du groupe Les Républicains.)

M. le président. La parole est à M. le ministre des finances et des comptes publics.

M. Michel Sapin, ministre des finances et des comptes publics. Madame la députée, dans votre question, vous soulignez deux points qui correspondent à la vérité de la situation.

Tout d’abord, l’année dernière, 2015, a permis à la France de retrouver des couleurs du point de vue de l’activité – ce qu’on appelle la « croissance ». (« Ah ! » sur plusieurs bancs du groupe Les Républicains.) L’objectif que nous nous étions assigné et que la majorité avait voté était d’atteindre une croissance de 1 % en 2015 : il a été légèrement dépassé. Il n’y a pas de quoi se réjouir, mais il n’est pas arrivé souvent qu’on atteigne ses objectifs. Or, cette fois-ci, nous avons atteint le nôtre en termes de croissance. (Exclamations sur les bancs du groupe Les Républicains.)

Le deuxième élément que vous soulignez, à juste titre, est que cette croissance est encore insuffisante et qu’il existe, au niveau européen ou international, des risques, des situations que nous devons surmonter grâce aux atouts de notre économie. (« Bravo ! » sur les bancs du groupe Les Républicains.)

Pour 2016, l’objectif que nous nous sommes assigné ensemble est d’atteindre au moins 1,5 % de croissance. Cet objectif est lui aussi, toujours pour reprendre les termes de la Cour des comptes, « atteignable », à condition d’abord que nous fassions face ensemble, avec d’autres pays, aux aléas internationaux. Que se passe-t-il dans les pays émergents, en Chine, au Brésil ou en Russie ? Que se passe-t-il en Europe ? Nous devons agir pour stabiliser l’économie européenne, en appuyant aussi certains pays en difficulté, comme le Portugal, l’Espagne ou quelques autres.

Nous devons aussi valoriser nos atouts, parmi lesquels, vous l’avez souligné, l’investissement. Notre investissement reprend et les entreprises prévoient qu'il connaîtra cette année une forte hausse, qui devrait atteindre 7 %. Parmi nos atouts, il faut citer aussi l’exportation et le tourisme. Je tiens, pour conclure, à rendre moi aussi hommage à l’action de Laurent Fabius, qui a eu à diriger notre force d’exportation. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe socialiste, républicain et citoyen.)

Plusieurs députés du groupe Les Républicains. C'est nul !