14ème législature

Question N° 3867
de Mme Odile Saugues (Socialiste, républicain et citoyen - Puy-de-Dôme )
Question au gouvernement
Ministère interrogé > Affaires étrangères
Ministère attributaire > Affaires étrangères

Rubrique > politique extérieure

Tête d'analyse > Libye

Analyse > attitude de la France.

Question publiée au JO le : 28/04/2016
Réponse publiée au JO le : 28/04/2016 page : 2892

Texte de la question

Texte de la réponse

SITUATION EN LIBYE


M. le président. La parole est à Mme Odile Saugues, pour le groupe socialiste, républicain et citoyen.

Mme Odile Saugues. Monsieur le ministre des affaires étrangères et du développement international, depuis plusieurs années, la Libye est ravagée par des guerres civiles qui ont fait des centaines de morts.

Le Printemps arabe en 2011, en chassant M. Kadhafi du pouvoir, n'avait pas abouti à l'établissement d'un pouvoir stable. Depuis 2014, deux autorités s'affrontaient. L'Organisation des nations unies, l’Union européenne et la France se sont engagées pour appuyer la création d'un gouvernement d'union nationale à Tripoli. Depuis décembre 2015, un accord a été conclu sous l'égide de l'ONU. La Libye a eu à faire face à plusieurs crises et nous devons lui manifester toute notre solidarité, non seulement pour la reconstruction du pays, mais aussi pour lutter contre le trafic de réfugiés, qui sème le chaos et met en danger des milliers de personnes.

Monsieur le ministre, il est vital pour le peuple libyen de mettre fin à la guerre civile qui a mis le pays à feu et à sang et d'éviter la séparation du pays en deux.

La Libye est confrontée à de nombreux défis : celui de la transition démocratique, qu'elle amorce et que l'on doit soutenir ; celui de la lutte contre l'État islamique, à laquelle le pays participe activement ; celui, enfin, de la lutte contre les trafiquants, qui profitent des migrants et entretiennent leur espoir alors que ces derniers risquent leur vie en Méditerranée.

Voilà plusieurs années que le peuple libyen subit l'instabilité des crises et la guerre civile. Le devoir de la communauté internationale est d'appuyer ce nouveau gouvernement d'union nationale qui nourrit tous les espoirs. Monsieur le ministre, pouvez-vous nous dire quelle est la position de la France sur cette transition démocratique et ce que celle-ci a mis en place pour accompagner le nouveau gouvernement ? (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe socialiste, républicain et citoyen.)

M. le président. La parole est à M. le ministre des affaires étrangères et du développement international.

M. Jean-Marc Ayrault, ministre des affaires étrangères et du développement international. Madame Odile Saugues, vous connaissez bien la situation en Libye, que vous aviez évoquée dans votre rapport d'information de 2015 sur le Proche et Moyen-Orient. Vous aviez rappelé dans vos conclusions la nécessité d'avancer vers une solution stable pour ce pays, auquel il s'agit d'apporter la paix et la sécurité, car il souffre, il n'en peut plus.

Aujourd'hui, il se produit quelque chose de positif : l'installation d'un gouvernement d'entente nationale à Tripoli, avec à sa tête M. Al-Sarraj, un homme courageux. Nous devons soutenir de toutes nos forces ce gouvernement et son Premier ministre. C'est d'ailleurs le sens de la visite conjointe que j'ai effectuée avec mon homologue allemand Frank-Walter Steinmeier le 16 avril dernier à Tripoli.

Je rappelle que la Libye est à moins de 500 kilomètres des côtes européennes. Il faut donc aider le peuple libyen à assurer sa propre sécurité et à lutter contre Daech. Il faut également apporter de la sécurité aux pays voisins, en particulier à la Tunisie, qui n'est cependant pas le seul pays concerné, ainsi qu'à l'Europe, puisque Daech, les flux migratoires sont aussi des menaces pour la stabilité de la France et de l'Europe. Il faut donc soutenir ce gouvernement et répondre à sa demande en matière de sécurité.

Une force navale européenne, l'EUNAVFOR MED, intervient dans la partie sud de la Méditerranée centrale mais de manière limitée. Le débat est en cours pour que ses capacités légales d'action soient augmentées afin de lutter contre les trafics humains et contre le trafic d'armes, ainsi que le gouvernement libyen l'a demandé, le cas échéant en passant par une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU. Telle est la position de la France ; elle est claire, et solidaire de ce qui est actuellement entrepris en Libye pour la sécurité et pour la paix. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe socialiste, républicain et citoyen.)