14ème législature

Question N° 3875
de M. Yves Blein (Socialiste, républicain et citoyen - Rhône )
Question au gouvernement
Ministère interrogé > Finances et comptes publics
Ministère attributaire > Finances et comptes publics

Rubrique > politique économique

Tête d'analyse > croissance et emploi

Analyse > redressement de la France. perspectives.

Question publiée au JO le : 04/05/2016
Réponse publiée au JO le : 04/05/2016 page : 3063

Texte de la question

Texte de la réponse

CONJONCTURE ÉCONOMIQUE


M. le président. La parole est à M. Yves Blein, pour le groupe socialiste, républicain et citoyen.

M. Yves Blein. Monsieur le ministre des finances et des comptes publics, depuis plusieurs mois déjà, les signes de reprise de l'économie française se multiplient. La croissance économique a ainsi atteint, au premier trimestre, 0,5 % du produit intérieur brut, au-delà des estimations fournies par tous les observateurs avertis de notre économie. C'est mieux que l'Allemagne, souvent citée en référence ; c'est mieux aussi que les États-Unis. La consommation des ménages a bondi de 1,2 %. Elle n'avait pas été aussi forte depuis l'année 2004. La production totale des biens et des services a continué de progresser, à hauteur de 0,6 %, quand le taux de marge des entreprises non financières atteignait 31,4 %, son plus haut niveau depuis six ans, ouvrant ainsi la voie à un accroissement de l'investissement de 0,9 % au premier trimestre 2016. Corrélés au net recul du chômage au mois de mars dernier, tous ces chiffres démontrent à l'évidence que la France est désormais bien engagée sur la voie de la reprise.

Un député du groupe Les Républicains. Allo ?

M. Yves Blein. Le Premier ministre du précédent quinquennat ne déclarait-il pas ce matin à un grand quotidien : « Je suis patriote, et chaque fois que mon pays va mieux, je m'en réjouis » ? Je ne doute donc pas ici un seul instant que, sur tous ces bancs, nous puissions nous réjouir des bons résultats de notre économie et, bien sûr, de leur impact sur l'emploi. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe socialiste, républicain et citoyen.)

Monsieur le ministre, sur ces premières livraisons de chiffres de l'année 2016, votre analyse nous intéresse. Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi – CICE –, coût de l'énergie, allégement de la fiscalité des ménages et des entreprises, prime à l'embauche, performances remarquables accomplies récemment à l'export par des champions nationaux, quels sont selon vous les vecteurs qui contribuent au redressement de l'économie française…

Un député du groupe Les Républicains. Allo ?

M. Yves Blein. …et comment voyez-vous se dérouler pour celle-ci l'année 2016 ? (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe socialiste, républicain et citoyen.)

M. le président. La parole est à M. le ministre des finances et des comptes publics.

M. Michel Sapin, ministre des finances et des comptes publics. Monsieur le député, vous avez cité un certain nombre de chiffres qui, à l'évidence, montrent que les choses s'améliorent pour la France. Mais j'aimerais, avec vous, regarder derrière ces chiffres. Quand on dit que la croissance, l'année dernière, s'est raffermie, pour atteindre 1,2 %, on doit comparer ce taux à celui de 0,2 %, ce qui permet de comprendre que l'activité de nos entreprises, de nos commerces, de nos artisans a légèrement augmenté l'année dernière. La croissance du premier trimestre 2016, pour sa part, s'est accrue à hauteur de 0,5 %, ce qui signifie qu'au cours de cette période, l'activité économique dans son ensemble, a connu une accélération. Est-ce le fruit du hasard ? Non, c'est le fruit d'une politique, celle que vous avez souhaitée, que vous avez soutenue sur les bancs de la majorité.

Je prendrai deux exemples de cette évolution. En premier lieu, derrière la croissance supplémentaire, il y a avant tout de la consommation supplémentaire, du pouvoir d'achat supplémentaire. La consommation des ménages elle-même, vous l'avez dit, se situe à un niveau très élevé, que l'on n'a pas connu depuis 2004. Il faut continuer dans cette voie tout au long de l'année 2016 et au long de l'année 2017.

Derrière ce chiffre de la croissance, il y a, en deuxième lieu, l'investissement des entreprises, du tissu économique privé, qui a enfin repris de la vigueur. Je dis « enfin » parce que nous avons connu deux ou trois années très difficiles de ce point de vue. Quand il y a moins d'investissement, chacun le sait, il y a moins d'emploi et plus de chômage. La reprise de l'investissement, telle que nous la connaissons aujourd'hui – cela se traduit dans les chiffres – signifie la reprise de l'emploi. Et derrière la reprise de l'emploi, il y a évidemment le seul combat qui compte : le recul du chômage. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe socialiste, républicain et citoyen.)