Question au Gouvernement n° 3962 :
politique de l'éducation

14e Législature

Question de : M. Vincent Ledoux
Nord (10e circonscription) - Les Républicains

Question posée en séance, et publiée le 19 mai 2016


POLITIQUE ÉDUCATIVE

M. le président. La parole est à M. Vincent Ledoux, pour le groupe Les Républicains.

M. Vincent Ledoux. Madame la ministre de l'éducation nationale, le gouvernement auquel vous appartenez sonne la fin de l'idée socialiste, désormais réduite à une étiquette politique sans contenu doctrinal. (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste, républicain et citoyen.) Dans Comprendre le malheur français, l'historien et philosophe Marcel Gauchet en conclut que « dans ces conditions, il reste en lice la gauche morale, qui compense son vide intellectuel par la virulence de ses postures dénonciatrices…

M. Jean-Paul Bacquet. Question vide intellectuel, vous vous y entendez !

M. Vincent Ledoux. …et la gauche électorale, qui s'occupe des affaires sérieuses, c'est-à-dire la conquête du pouvoir et les carrières politiques ».

La gauche électorale, nous l'avons entendue hier à la radio. « Ça va mieux », qu'il disait !

La gauche morale, nous l'entendons ici même, lorsque, pour masquer la confusion née de l'affaire Black M, le Premier ministre distribue les mauvais points à cette droite qui a l'outrecuidance de faire primer la morale républicaine sur la création artistique.

La gauche morale c'est aussi vous, madame la ministre, qui osez ressortir des vieux concepts pour opposer la France des curés à celle des instituteurs au nom de valeurs républicaines qui sont pourtant aussi bien défendues dans le privé que dans le public. (Protestations sur les bancs du groupe socialiste, républicain et citoyen.)

C'est Sarkozy qui les a opposées !

C'est ainsi près de la moitié des établissements scolaires, primaires et secondaires de ma circonscription que vous avez blessés.

Nous ne sommes plus en 1984, madame la ministre, mais nous sommes toujours prêts à marcher sur la Bastille pour défendre l'éducation nationale dans toutes ses composantes ! (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste, républicain et citoyen. – Applaudissements sur les bancs du groupe Les Républicains.) Ainsi quand dans le Nord une différence de traitement frappe le privé dans les moyens dédiés aux classes bilangues, suite à votre réforme du collège.

Gauche morale ou gauche électorale, il vous reste moins d'un an pour répondre aux vraies questions posées par notre système éducatif, qui ne va pas mieux. Puissiez-vous apporter des vraies réponses là où, trop souvent, vous en appelez au bilan de vos prédécesseurs ! Pourtant vous n'êtes pas au Gouvernement pour faire œuvre d'historienne impartiale mais bien plutôt pour agir !

Quid du bilan des nouveaux rythmes scolaires ? Quid des actions que vous allez mener pour lever les angoisses qui étreignent la chaîne éducative, parents, enseignants, élus, de la maternelle à l'université ?

Ça ne va pas mieux, madame la ministre, et les représentants de la nation attendent de vous, non des postures mais des engagements clairs et précis. (Applaudissements sur les bancs du groupe Les Républicains.)

M. le président. La parole est à Mme la ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche.

Mme Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche. Comment vous dire, monsieur le député ? Je rêve d'un débat sur les politiques éducatives qui serait serein et de bonne foi.

M. Sébastien Huyghe. « De bonne foi » ? Ça vous va bien de dire ça !

Mme Najat Vallaud-Belkacem, ministre. Je rêve vraiment d'un débat dans lequel nous partagerions des objectifs simples, communs et des analyses sérieuses, objectives. Longtemps j'ai tenté de vous entraîner sur ce terrain, considérant que l'éducation devait dépasser les clivages partisans. Mais force m'est de constater que vous avez préféré les outrances, la caricature, les contrevérités ; force m'est de constater que vous n'aurez jamais fait, depuis 2012, le moindre début de commencement de mea culpa pour le véritable sacrifice de l'école publique accompli pendant le quinquennat précédent. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, républicain et citoyen. – Protestations sur les bancs du groupe Les Républicains.)

M. Sébastien Huyghe. Vous êtes discrédités !

Mme Najat Vallaud-Belkacem, ministre. Alors, monsieur le député, ne vous étonnez pas que je vous renvoie sans cesse à cette faute originelle ; ne vous étonnez pas que je ne vous estime pas les mieux placés au monde pour donner des leçons de politique éducative à ce gouvernement, qui agit depuis 2012 pour faire de l'école sa priorité (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, républicain et citoyen.) Ne vous étonnez pas, puisque visiblement l'égalité d'accès à la réussite de nos élèves ne vous intéresse pas, que je ne consacre plus de temps que cela à répondre à vos questions et que je mette toute mon énergie à agir. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, républicain et citoyen. – Exclamations sur les bancs du groupe Les Républicains.)

Plusieurs députés du groupe Les Républicains. Zéro !

M. Jean-Claude Bouchet. Vous ne pouvez traiter ainsi les élus de la nation !

Données clés

Auteur : M. Vincent Ledoux

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Enseignement

Ministère interrogé : Éducation nationale, enseignement supérieur et recherche

Ministère répondant : Éducation nationale, enseignement supérieur et recherche

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 19 mai 2016

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