14ème législature

Question N° 4016
de M. François Loncle (Socialiste, écologiste et républicain - Eure )
Question au gouvernement
Ministère interrogé > Affaires étrangères
Ministère attributaire > Affaires étrangères

Rubrique > politique extérieure

Tête d'analyse > Israël et territoires palestiniens

Analyse > attitude de la France.

Question publiée au JO le : 02/06/2016
Réponse publiée au JO le : 02/06/2016 page : 3823

Texte de la question

Texte de la réponse

CONFÉRENCE DE PARIS SUR LE PROCESSUS DE PAIX ISRAÉLO-PALESTINIEN


M. le président. La parole est à M. François Loncle, pour le groupe socialiste, écologiste et républicain.

M. François Loncle. Monsieur le ministre des affaires étrangères, ce que l'on appelle pudiquement le conflit israélo-palestinien perdure, s'éternise et, par conséquent, s'aggrave. Les décennies se succèdent et les générations, ici et au Proche-Orient, se désespèrent face à une impossible perspective de paix.

Le blocage, l'impasse actuelle ne doivent cependant pas inciter à la résignation, car la situation demeure profondément inquiétante. C'est la raison pour laquelle il faut saluer l'initiative prise par la France d'organiser vendredi prochain à Paris une conférence internationale sur le sujet.

M. Pierre Lellouche. Cela ne sert rigoureusement à rien !

M. François Loncle. Depuis plus de quarante ans, depuis le discours de François Mitterrand à la Knesset, c'est l'honneur de notre pays, de tous ses gouvernements, de n'avoir jamais renoncé à favoriser la solution juste et durable de deux États viables vivant en sécurité.

Monsieur le ministre des affaires étrangères, qu'attendez-vous de la conférence de Paris,…

Plusieurs députés du groupe Les Républicains. Rien !

M. François Loncle. …alors que les États-Unis se montrent jusqu'à présent velléitaires, l'Europe absente, l'ONU impuissante, la Russie ambivalente ?

M. Philippe Cochet. À part ça, tout va bien !

M. François Loncle. Comment envisagez-vous les étapes suivantes ? Comment pensez-vous ramener Israéliens et Palestiniens à la table des négociations ? Comment comptez-vous engager une nouvelle dynamique de paix ? (Applaudissements sur quelques bancs du groupe socialiste, écologiste et républicain.)

M. le président. La parole est à M. le ministre des affaires étrangères et du développement international.

M. Jean-Marc Ayrault, ministre des affaires étrangères et du développement international. Vous avez raison, monsieur le député, la région connaît des développements dramatiques et l'absence de perspectives politiques ouvre un champ aux extrémistes, nous le constatons malheureusement chaque jour. Elle ne connaîtra pas la paix tant que ce conflit ne sera pas réglé. C'est la raison pour laquelle nous avons décidé d'agir, dans le respect de l'engagement historique de la France – vous venez de le rappeler – en faveur du processus de paix au Proche-Orient.

Avant de lancer cette initiative, j'ai pris le temps de consulter tous nos partenaires. Tous partagent notre analyse, tous savent gré à la France de prendre ses responsabilités et tous ont répondu favorablement à notre invitation.

M. Yves Nicolin. Bla-bla-bla !

M. Jean-Marc Ayrault, ministre. Vendredi, près de trente ministres seront présents à Paris pour réaffirmer ensemble deux convictions. La première, c'est que la solution de deux États est la seule possible et qu'elle est aujourd'hui en danger. La seconde, c'est que la communauté internationale est prête à se mobiliser pour la préserver et offrir aux Israéliens et aux Palestiniens un soutien et des garanties indispensables à sa mise en œuvre.

Il faut bien s'entendre : il ne s'agit pas de se substituer aux parties, de négocier à leur place. C'est à elles seules qu'il appartiendra en définitive de faire le choix courageux de la paix, mais nous pouvons les aider.

M. Yves Nicolin. Toujours le même baratin !

M. Jean-Marc Ayrault, ministre. Il s'agit de réunir les conditions permettant de retrouver un climat favorable afin que les Palestiniens et les Israéliens se reparlent et négocient à nouveau. C'est ce à quoi nous allons commencer à travailler demain. J'ai dit la même chose au Président Abbas et au Premier ministre Netanyahou.

M. Yves Nicolin. Ils ont dû être impressionnés !

M. Jean-Marc Ayrault, ministre. Notre démarche est sincère, désintéressée, mais nécessaire – tout le monde en convient. Je vous appelle donc tous à vous mobiliser pour atteindre cet objectif : une paix juste, avec deux États vivant ensemble, côte à côte, et en sécurité. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe socialiste, écologiste et républicain.)

Mme Marie-George Buffet. Très bien !