Question au Gouvernement n° 4031 :
élection présidentielle

14e Législature

Question de : M. Georges Fenech
Rhône (11e circonscription) - Les Républicains

Question posée en séance, et publiée le 8 juin 2016


ÉTHIQUE POLITIQUE

M. le président. La parole est à M. Georges Fenech, pour le groupe Les Républicains.

M. Georges Fenech. Le 10 mai dernier, monsieur le Premier ministre, vous affirmiez dans cet hémicycle, alors que je vous interrogeais sur les levées de fonds londoniennes de votre ministre de l'économie : « Il n'y a eu aucune levée de fonds particulière pour je ne sais quelle association ».

Je me dois d'y revenir car c'est faux, d'après mes informations, et d'après l'intéressé lui-même, qui revendique dorénavant pour son mouvement « En marche » quelque 50 000 adhérents, dont 2 000 donateurs zélés.

Appel aux dons ou levée de fonds, de grâce, ne jouons pas sur les mots.

J'ai d'ailleurs saisi la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe Les Républicains), qui devra se prononcer sur la situation inédite d'un ministre qui administre l'économie du pays et, dans le même temps, s'adresse aux acteurs de l'économie pour leur tendre la sébile à des fins de promotion personnelle.

Je rappelle que la Haute autorité a été créée à la suite d'un autre mensonge, celui de Jérôme Cahuzac.

Vous comprendrez que les Français puissent légitimement s'interroger : avez-vous encore quelque autorité sur les membres de votre gouvernement, auxquels vous aviez pourtant demandé ce jour-là, à l'heure des crises sociales, de se consacrer entièrement à leur tâche ? Or que fait votre ministre de l'économie ? Il envoie ses troupes faire du porte-à-porte pour porter sa bonne parole, faire un diagnostic sur la France et présenter d'ici à la fin de l'été des propositions de réforme.

Ma question est simple. S'agit-il d'une façon nouvelle de gouverner ? Y aurait-il donc deux Premiers ministres dans ce gouvernement ?

M. Yves Fromion. Au moins deux !

M. Georges Fenech. Est-ce pour cette raison d'ailleurs que François Hollande, a-t-on appris aujourd'hui, réfléchit à la suppression de la fonction de Premier ministre ?

En tout cas, Emmanuel Macron peut faire sienne cette formule d'Edgar Faure : « l'immobilisme s'est mis en marche et je ne sais comment l'arrêter ». (Applaudissements sur de nombreux bancs du groupe Les Républicains.)

M. le président. La parole est à M. le secrétaire d'État chargé du budget. (Protestations sur de nombreux bancs du groupe Les Républicains.)

M. Christian Jacob. Où est-il, Macron ?

M. le président. S'il vous plaît ! On écoute la réponse !

M. Christian Eckert, secrétaire d'État chargé du budget. Monsieur le député, à la suite d'affaires regrettables, que dis-je, pitoyables, le Parlement, sur la proposition du Gouvernement, a voté des dispositions destinées à assurer le respect de la transparence et de la probité d'un certain nombre d'acteurs de la vie publique,…

Plusieurs députés du groupe Les Républicains. Ce n'est pas la question !

M. Christian Eckert, secrétaire d'État. …au premier rang desquels les ministres, les parlementaires, des élus de collectivités de grande dimension, des hauts fonctionnaires.

M. Christian Jacob. Pourquoi ne vient-il plus, Macron ?

Plusieurs députés du groupe Les Républicains. Où est-il donc ?

M. Christian Eckert, secrétaire d'État. La Haute autorité pour la transparence de la vie publique, qui est une autorité indépendante, a été instituée et est amenée à se prononcer sur un certain nombre de choses. Vous m'interrogez à cet instant sur le financement de certaines associations, le financement de la vie politique. C'est précisément son rôle. (Exclamations sur les bancs du groupe Les Républicains.)

M. Damien Abad. Répondez à la question !

M. Christian Eckert, secrétaire d'État. Si vous avez pu la saisir, c'est bien parce que ce gouvernement, ce Parlement et cette majorité l'ont instituée. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe socialiste, écologiste et républicain.)

Plusieurs députés du groupe Les Républicains. On tourne en rond !

M. Bernard Accoyer. Répondez à la question !

M. Christian Eckert, secrétaire d'État. Dans une démocratie organisée qui progresse dans la transparence, et d'autres sujets sont à l'étude, c'est à elle et à elle seule de vous répondre. Nous l'avons créée, vous l'avez saisie et elle vous répondra. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe socialiste, écologiste et républicain. – « Hou ! » sur de nombreux bancs du groupe Les Républicains.)

Données clés

Auteur : M. Georges Fenech

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Élections et référendums

Ministère interrogé : Budget

Ministère répondant : Budget

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 8 juin 2016

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