participation patronale
Publication de la réponse au Journal Officiel du 5 février 2013, page 1351
Question de :
Mme Joëlle Huillier
Isère (10e circonscription) - Socialiste, écologiste et républicain
Mme Joëlle Huillier attire l'attention de M. le ministre délégué auprès du ministre de l'économie et des finances, chargé du budget, sur le 1 % logement. La participation des entreprises à l'effort de construction (PEEC) permet d'aider chaque année 600 000 salariés à se loger, par le financement de la construction de logements ou l'attribution de prêts ou cautionnements à la location. Le mouvement Action logement et les comités interprofessionnels du logement, chargés de récolter ces fonds, s'inquiètent du projet éventuel de ponction de ces sommes par les pouvoirs publics, qui aurait selon eux des conséquences négatives pour la construction et l'accès au logement et à l'emploi. Ils précisent que le reversement d'une partie de ces fonds à l'État depuis 2009 pour financer l'Agence nationale de rénovation urbaine (ANRU) et l'Agence nationale de l'habitat (ANAH) a déjà été préjudiciable, puisqu'elle aurait empêché le financement de 200 logements sociaux et l'aide à 1 000 salariés chaque année dans le seul département de l'Isère, un nombre qui pourrait doubler si la ponction de l'État augmentait. Elle lui demande donc de lui préciser les intentions du Gouvernement concernant les fonds du 1 % logement.
Réponse publiée le 5 février 2013
Depuis la réforme opérée en 2009, les emplois de la participation des employeurs à l'effort de construction (PEEC), définis jusqu'alors par voie conventionnelle entre l'Etat et les organisations syndicales et patronales membres de l'Union d'économie sociale du logement (UESL), sont arrêtés par décret, pour une durée de trois ans. Une concertation sur les emplois sur la période triennale 2012-2014 a abouti à la fixation par deux décrets du 12 mars 2012 d'un cadrage financier, qui prévoyait un total de 11 Mds€ d'investissement en trois ans dans la politique du logement. Le Gouvernement a souhaité que ce cadrage financier évolue, parallèlement à l'examen de la loi de finances, et conformément à l'accord conclu avec les partenaires sociaux le 12 novembre 2012 sous la forme d'une lettre d'engagement mutuel. Ainsi, en application de cette lettre, Action logement ne financera plus l'Agence nationale de l'habitat (Anah) à compter de l'année 2013 ; l'agence étant financée par les produits de cession des quotas d'émission de gaz à effets de serre. Action logement continuera cependant à financer l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru) dans le cadre d'une contribution globale aux politiques nationales pour le logement à hauteur de 1,2 Md€ sur trois ans. En complément du financement de l'Anru, le projet de loi de finances pour 2013 prévoit d'affecter une partie des ressources de la PEEC au fonds national d'aide au logement (FNAL), via un prélèvement opéré en 2013, 2014 et 2015 sur les collecteurs au prorata de leur collecte. Ce prélèvement s'élèvera à 400 M€ en 2013 et sera dégressif jusqu'en 2015. Par ailleurs, afin d'accompagner les organismes de logement social dans l'atteinte de l'objectif de 150 000 nouveaux logements sociaux chaque année, Action logement s'est engagé à renforcer ses aides en faveur du logement locatif social, à hauteur de 1,5 Md€ représentant une aide subventionnelle de 950 M€, soit une hausse de 500 M€ par rapport aux aides accordées en 2012. A cette fin, Action logement aura recours à un emprunt de 1 Md€ par an auprès du fonds d'épargne ; emprunt assorti d'une garantie de l'Etat prévue par le projet de loi de finances rectificative pour 2012. Action logement maintiendra en outre ses interventions en faveur du logement des salariés et notamment des jeunes, que ce soit pour l'accession, la mobilité, l'accès au logement et la sécurisation dans le logement. Pour mettre en oeuvre ces dispositions, le cadrage financier de la PEEC sera revu et les modalités de recours à l'emprunt sur fonds d'épargne déterminées en concertation avec les partenaires sociaux, avec l'assurance de la soutenabilité du modèle économique d'Action logement. Parallèlement, le Gouvernement s'est engagé à un retour à un mode contractuel entre l'État et les partenaires sociaux de gestion des emplois des fonds issus de la PEEC. Ces dispositions, qui nécessitent également un dialogue avec ces partenaires sociaux pour en détailler les modalités d'application, ont vocation à figurer dans la future loi logement.
Auteur : Mme Joëlle Huillier
Type de question : Question écrite
Rubrique : Logement : aides et prêts
Ministère interrogé : Budget
Ministère répondant : Égalité des territoires et logement
Signalement : Question signalée au Gouvernement le 15 janvier 2013
Dates :
Question publiée le 11 septembre 2012
Réponse publiée le 5 février 2013