14ème législature

Question N° 4135
de M. Gilbert Le Bris (Socialiste, écologiste et républicain - Finistère )
Question au gouvernement
Ministère interrogé > Défense
Ministère attributaire > Défense

Rubrique > organisations internationales

Tête d'analyse > OTAN

Analyse > sommet de Varsovie. orientations.

Question publiée au JO le : 07/07/2016
Réponse publiée au JO le : 07/07/2016 page : 5193

Texte de la question

Texte de la réponse

SOMMET DE L'OTAN À VARSOVIE


M. le président. La parole est à M. Gilbert Le Bris, pour le groupe socialiste, écologiste et républicain.

M. Gilbert Le Bris. Monsieur le ministre de la défense, il y a trois semaines, vous étiez à Bruxelles pour une réunion des ministres de la défense des pays de l'OTAN.

Il y a deux semaines, le Royaume-Uni décidait de quitter l'Union européenne, mais pas l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord.

À la fin de cette semaine se tiendra à Varsovie un sommet des chefs d’État des pays membres de l'Alliance.

Dans ce contexte très changeant, la France ne manquera pas d'être concernée, elle qui a des soldats en Afrique et au Moyen-Orient qui assurent sa sécurité mais aussi celle de l'Europe contre le terrorisme – preuve s'il en faut que nous assumons en première ligne notre rôle dans la sécurité collective.

La France joue un rôle éminent dans l'OTAN, comme Philippe Vitel et moi-même l'avons montré dans un récent rapport, et comme le sait notre délégation à l'Assemblée parlementaire de l'OTAN.

Le sommet de Varsovie, dans un lieu symbolique appelant davantage à de la réserve qu'à de la suffisance, verra les chefs d’État s'interroger sur la nouvelle donne sécuritaire et sur les moyens de faire face à la menace, qu'ils viennent du flanc sud ou du flanc est.

Concernant le flanc est et la Russie, il faut avoir une attitude de fermeté sur nos valeurs mais aussi d'ouverture au dialogue.

Concernant le sud, l'OTAN pourrait être mobilisée sur un concept dont la définition reste à élaborer, qui serait celui de projection de stabilité.

Monsieur le ministre, merci de préciser à la représentation nationale quelles seront les priorités de la France pour le sommet de Varsovie, qu'il s'agisse de la réassurance à l'est ou de la complémentarité au sud, pour nous aider dans nos actions. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, écologiste et républicain.)

M. le président. La parole est à M. le ministre de la défense.

M. Jean-Yves Le Drian, ministre de la défense. Monsieur le député, le Président de la République se rendra à Varsovie les 8 et 9 juillet prochains, d'abord et avant tout pour réaffirmer l'unité de l'Alliance atlantique et notre détermination commune à garantir la sécurité collective et la sécurité de chacune des nations de l'OTAN.

M. Guy Geoffroy. Cela va être décisif !

M. Jean-Yves Le Drian, ministre. Vous le savez, vous l'avez dit, les agissements récents de la Russie, certains incidents en mer Baltique, la résurgence de patrouilles à la limite de nos espaces aériens suscitent de l'inquiétude chez certains de nos partenaires.

Face à cela, la France prône une attitude à la fois ferme et ouverte, qui garantisse notre soutien à nos alliés tout en maintenant les échanges avec Moscou dans les enceintes appropriées.

Ainsi, nous assurons notre part dans les mesures d'assurance, en particulier dans la police du ciel au profit de nos alliés de l'est.

Nous le ferons aussi dans le cadre de ce qu'on appelle « la présence avancée renforcée à l'est », dont les modalités seront mises au point à Varsovie.

Nous allons aussi parler de l'adaptation de l'Alliance et vous avez raison de souligner qu'il faut agir pour que celle-ci soit capable de réagir à tout type de menace, venant de l'est comme du sud.

M. Lionnel Luca. Quel parallélisme scandaleux !

M. Jean-Yves Le Drian, ministre. Il faut aussi que sa capacité d'adaptation soit soutenable dans la durée.

Nous avons par ailleurs lancé plusieurs initiatives dans le domaine de la cybersécurité ou dans le domaine maritime qui feront l'objet, j'en suis sûr, d'avancées au sommet de Varsovie.

Enfin, de manière plus générale, la France s'attache à promouvoir la complémentarité entre l'OTAN et l'Union européenne en valorisant les compétences spécifiques de chacune et en s'abstenant de toute duplication.

Vous le voyez, l'Alliance évolue pour s'adapter aux nouveaux défis sécuritaires. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, écologiste et républicain.)

M. Lionnel Luca. C'est vraiment nul !