14ème législature

Question N° 4179
de M. Gérard Cherpion (Les Républicains - Vosges )
Question au gouvernement
Ministère interrogé > Travail, emploi, formation professionnelle et dialogue social
Ministère attributaire > Travail, emploi, formation professionnelle et dialogue social

Rubrique > emploi

Tête d'analyse > chômage

Analyse > lutte et prévention. perspectives.

Question publiée au JO le : 29/09/2016
Réponse publiée au JO le : 29/09/2016 page : 5665

Texte de la question

Texte de la réponse

CHIFFRES DU CHÔMAGE


M. le président. La parole est à M. Gérard Cherpion, pour le groupe Les Républicains.

M. Gérard Cherpion. Monsieur le Premier ministre, les chiffres du chômage sont mauvais. Ils sont même catastrophiques pour votre Gouvernement, mais surtout pour les Français qui les subissent : 76 100 demandeurs d'emploi de plus en catégories A, B et C. C'est la plus forte hausse mensuelle depuis 2009 – et à l'époque, il y a avait une crise. Un nouveau record ! L'inversion de la courbe s'éloigne encore un peu plus.

Monsieur le Premier ministre, vos ministres ont tenté de justifier cette hausse, allant jusqu'à invoquer la météo ! Ce n'est jamais de votre faute. Certes, ce ne sont pas les ministres qui créent l'emploi, mais ce sont les actes de votre Gouvernement qui entravent la création d'emplois. (Applaudissements sur de nombreux bancs du groupe Les Républicains et sur quelques bancs du groupe de l'Union des démocrates et indépendants.)

La France est dirigée par un Gouvernement sans cap, engageant des réformettes ou créant des usines à gaz, ne faisant rien contre le matraquage fiscal qu'il a lui-même mis en place, rien pour le pouvoir d'achat des Français, rien contre l'échec scolaire.

Et cette hausse du chômage intervient alors que, pourtant, le Gouvernement, en tripatouillant les chiffres, ouvre les vannes de Pôle emploi pour des formations sans avenir. Avec le plan « 500 000 formations », vous sortez les demandeurs d'emploi des compteurs du chômage. La catégorie D, qui regroupe les personnes en formation, a explosé de plus de 13 % en un an. Afin d'assurer la candidature du Président sortant, vous procédez à des tours de passe-passe statistiques. Mais il est vrai que selon l'un de vos ministres, François Hollande envisage de se présenter malgré la hausse du chômage, reniant là encore l'une de ses promesses.

M. Christian Jacob. Une de plus !

M. Gérard Cherpion. La vérité, monsieur le Premier ministre, est que votre Gouvernement a abandonné la lutte contre le chômage, autrement dit six millions de Français.

Pourtant, la vie quotidienne des Français reste difficile. Ils vivent avec la peur : peur de perdre leur emploi, peur de ne pas retrouver d'emploi, peur de ne pouvoir subvenir aux besoins de leur famille, peur pour l'avenir de leurs enfants.

Quand, monsieur le Premier ministre, allez-vous enfin assumer vos responsabilités ? (Applaudissements sur les bancs du groupe Les Républicains.)

M. le président. La parole est à Mme la ministre du travail, de l'emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social.

M. Guy Geoffroy. Et du chômage !

Mme Myriam El Khomri, ministre du travail, de l'emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social. Monsieur le député, votre question appelle un terme, celui de la décence. (Protestations sur les bancs du groupe Les Républicains.)

Vous semblez oublier, permettez-moi de le dire, quel a été le bilan de Nicolas Sarkozy en matière de chômage. Et vous semblez également oublier quel a été celui de l'ancien Premier ministre, entre 1995 et 1997.

Le deuxième terme qui me vient à l'esprit, c'est celui de la contradiction. Aujourd'hui même, dans Le Monde, le président Richert se félicite du plan « 500 000 formations », se félicite qu'enfin, il soit possible de converger avec l’État dans la co-construction.

M. Alain Marty. Lamentable !

Mme Myriam El Khomri, ministre. C'est une exigence morale, c'est une exigence sociale, c'est une exigence économique, que de former les demandeurs d'emploi. Vous le savez, mais ici, devant les caméras, que dites-vous ? Que ce plan « 500 000 formations » sert à truquer les statistiques. (« Exactement ! » sur plusieurs bancs du groupe Les Républicains.) Voilà la contradiction, voilà la caricature, alors que nous nous retroussons les manches, les uns et les autres, sur les territoires, pour offrir ces formations en fonction des métiers.

Enfin, vous souhaitez des réformes courageuses, mais pour vous, le courage consiste à être le plus dur, le plus restrictif, le plus punitif possible. Permettez-moi de vous dire que le problème, ce ne sont pas les chômeurs, mais le chômage.

Oui, il y a eu une hausse significative au mois d'août. Mais cette hausse significative ne doit pas nous faire oublier la trajectoire et le chemin parcourus.

Oui ou non, y a-t-il eu des créations nettes dans notre pays depuis un an ? Oui : 140 000 créations nettes, après de nombreuses destructions d'emplois.

M. Dominique Le Mèner. 1,2 million de chômeurs en plus !

Mme Myriam El Khomri, ministre. Nous nous battrons donc avec détermination, à travers l'embauche dans les PME et le plan « 500 000 formations », pour continuer à réduire le chômage. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, écologiste et républicain.)