14ème législature

Question N° 4298
de Mme Véronique Massonneau (Socialiste, écologiste et républicain - Vienne )
Question au gouvernement
Ministère interrogé > Logement et habitat durable
Ministère attributaire > Logement et habitat durable

Rubrique > étrangers

Tête d'analyse > réfugiés

Analyse > accueil. perspectives.

Question publiée au JO le : 27/10/2016
Réponse publiée au JO le : 27/10/2016 page : 6727

Texte de la question

Texte de la réponse

ACCUEIL DES MIGRANTS


M. le président. La parole est à Mme Véronique Massonneau, pour le groupe socialiste, écologiste et républicain.

Mme Véronique Massonneau. Madame la ministre du logement et de l'habitat durable, le démantèlement de la « jungle » de Calais a débuté ce lundi. C'était une nécessité, à la fois pour les riverains épuisés par une situation incontrôlable, et pour les migrants, qui y vivaient dans des conditions sanitaires et humanitaires extrêmes.

Je veux rendre hommage, au nom de mes collègues écologistes réformistes, à la volonté politique du Gouvernement, mais aussi au travail des forces de l'ordre, des services sociaux, des associations, des collectivités locales (Applaudissements sur de nombreux bancs du groupe socialiste, écologiste et républicain et sur quelques bancs du groupe radical, républicain, démocrate et progressiste), mobilisés pour organiser un accueil digne et un parcours d'insertion à des femmes, des enfants et des hommes auxquels nous devons secours et assistance.

Trente-trois réfugiés ont rejoint ce mardi, dans ma circonscription du Nord Vienne, les vingt-cinq personnes déjà arrivées il y a quelques mois. Les inquiétudes qui accompagnent l'arrivée de ces réfugiés, je les entends, je les comprends et j'y réponds. Mais je crois que nous devons agir en fonction des leçons de l'expérience, et non de préjugés ou de peurs instrumentalisées.

Six mois après l'arrivée des premiers réfugiés en Nord Vienne, mon constat est simple : la peur laisse souvent place à l'action pour aider ces femmes et ces hommes en situation de grande détresse. Communes, riverains et associations sont mobilisés pour que l'installation se passe au mieux.

Aujourd'hui, madame la ministre, l'accueil va prendre des proportions bien plus importantes que jusqu'à maintenant. Cela nécessite, de la part de l'État, de mettre en place une politique dédiée en matière de logement, premier pas vers une intégration réussie.

Aussi, madame la ministre, pouvez-vous nous expliquer la nature de l'accueil proposé aux migrants dans les CAO, les centres d'accueil et d'orientation, et les CADA, les centres d'accueil de demandeurs d'asile ? Combien de centres d'accueil sont aujourd'hui opérationnels ? Alors que la majorité des personnes mises à l'abri sont éligibles à l'asile, quel parcours d'insertion pourront-elles emprunter pour accéder à leurs droits ? (Applaudissements sur quelques bancs du groupe socialiste, écologiste et républicain.)

M. le président. La parole est à Mme la ministre du logement et de l’habitat durable.

Mme Emmanuelle Cosse, ministre du logement et de l’habitat durable. L'opération humanitaire que nous sommes en train d'achever à Calais, madame la députée, a focalisé les regards sur les conditions du démantèlement du camp. Nous avons voulu, avec Bernard Cazeneuve, mener cette opération en toute transparence, pour que chacun puisse se rendre compte de la réalité de notre engagement à sortir de la boue, du froid et de conditions de vie indignes des milliers de femmes et d'hommes, de familles et de mineurs non accompagnés.

À l'heure où je vous parle, c'est quasiment chose faite. À quatorze heures, nous avions mis à l'abri et envoyé dans des centres d'accueil et d'orientation plus de 3 900 personnes, et avons mis à l'abri, dans la lande de Calais, 950 mineurs qui appellent notre protection. Nos autres capacités pour la journée demeurent, puisque nous sommes encore en mesure d'envoyer plus de 1 000 personnes dans des centres d'accueil et d'orientation d'ici à cette nuit. Ainsi, nous espérons mettre à l'abri, d'ici à la fin de la journée, plus de 6 000 personnes qui vivaient dans ce bidonville.

Toutes les personnes seront mises à l'abri ce soir (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe socialiste, écologiste et républicain) et, pour nous en assurer, les associations poursuivront leurs maraudes pour aller à la rencontre des personnes qui se trouveraient encore dans cette lande qui, à l'heure où je vous parle, est quasiment déserte.

Nous avons déjà ouvert, avec Bernard Cazeneuve, 167 centres d'accueil et d'orientation depuis octobre 2015, lesquels ont déjà accueilli 6 000 personnes. Ces derniers jours, nous en avons ouvert 287 autres pour accueillir les 4 000 personnes dont je parlais, et nous assurons une prise en charge globale, qui va de l'accompagnement pour l'aide à l'asile à l'accompagnement à la recherche d'emploi et de logement et à l'insertion.

À ce titre, je veux remercier l'ensemble des associations, des élus locaux et des services de l’État, qui se sont mobilisés avec nous dans cette opération massive. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, écologiste et républicain et du groupe radical, républicain, démocrate et progressiste.)