14ème législature

Question N° 4372
de Mme Marie Récalde (Socialiste, écologiste et républicain - Gironde )
Question au gouvernement
Ministère interrogé > Défense
Ministère attributaire > Défense

Rubrique > politique extérieure

Tête d'analyse > Moyen-Orient

Analyse > terrorisme. lutte et prévention.

Question publiée au JO le : 17/11/2016
Réponse publiée au JO le : 17/11/2016 page : 7407

Texte de la question

Texte de la réponse

LUTTE CONTRE LE TERRORISME À L'ÉTRANGER


M. le président. La parole est à Mme Marie Récalde, pour le groupe socialiste, écologiste et républicain.

Mme Marie Récalde. Monsieur le ministre de la défense, depuis plusieurs années, nos forces armées combattent le terrorisme à l'étranger. Notre conception de la sécurité et de la défense a évolué. Les attentats de janvier 2015, novembre 2015 et juillet 2016 dans notre pays, mais aussi ceux commis dans le reste de l'Europe et du monde, n'ont fait que renforcer notre conviction : nous devons combattre les terroristes, où qu'ils se cachent. Affaiblir le terrorisme là où il trouve sa source et se développe, là où il asservit les peuples, là d'où il propage son idéologie, c'est mener un combat pour protéger nos concitoyens et notre territoire.

Notre réponse militaire s'est renforcée. Notre capacité à préparer l'avenir, à travers la dernière loi de programmation militaire et son actualisation, nous permet de tenir notre rang sur la scène internationale et de répondre présents partout où la France est attendue.

En janvier 2013, notre pays avait déjà envoyé ses troupes au Mali pour empêcher des groupes terroristes de s'emparer de Bamako. Cette opération fut incontestablement un succès, auquel a succédé l'opération Barkhane.

Depuis septembre 2014, nos forces aériennes sont engagées dans l'opération Chammal. Avec les forces de la coalition et en appui de l'armée irakienne, nous menons actuellement des batailles décisives à Raqqa et à Mossoul. Depuis près d'un mois, les forces irakiennes sont engagées dans ces batailles difficiles, la protection des civils constituant le principal défi, face à un ennemi qui a piégé la ville et se battra jusqu'au bout.

Au total, plus de 30 000 hommes sont déployés en permanence : nous protégeons notre territoire national, nous combattons Daech au Levant, nous luttons au Sahel contre AQMI – Al-Qaïda au Maghreb islamique – et nous aidons nos alliés contre Boko Haram. Cet engagement porte ses fruits. Ainsi, depuis deux ans, la coalition internationale fait reculer Daech en Irak et en Syrie. La chute de l'État islamique au Levant est désormais une question de temps, mais la stabilisation de la région et du monde demeure un objectif politique difficile à atteindre dans un contexte où les États sont fragiles. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe socialiste, écologiste et républicain.)

M. le président. La parole est à M. le ministre de la défense.

M. Jean-Yves Le Drian, ministre de la défense. Madame la députée, oui, la bataille de Mossoul est engagée depuis un mois par les forces irakiennes, avec le soutien de la coalition. Cette bataille sera dure parce que Daech ne va pas rompre facilement. J'ai déjà indiqué qu'elle prendrait des semaines, voire quelques mois. La bataille de Raqqa est aussi engagée, comme la France le souhaitait, car c'est de cette ville que sont partis les barbares qui nous ont agressés, c'est de Raqqa qu'ont été commandités les attentats. L'isolement de Raqqa est en cours. Là aussi, la bataille sera longue et durera des semaines, voire plusieurs mois.

La France tient toute sa place dans la coalition : avec l'intervention de notre armée de l'air, depuis septembre 2014, à partir de la Jordanie et des Émirats arabes unis ; avec la formation des unités d'élite irakiennes et kurdes, qui interviennent actuellement pour la prise de Mossoul, à partir de Bagdad et d'Erbil ; avec le groupe aéronaval dorénavant déployé en Méditerranée orientale jusqu'à la fin du mois de décembre ; enfin, avec la présence de batteries à Kayyara pour assurer la protection des forces irakiennes.

Un député du groupe Les Républicains. Tout ça, on l'a lu dans le journal !

M. Jean-Yves Le Drian, ministre. Mesdames, messieurs les députés, ce sont actuellement 3 770 hommes et femmes qui se battent là-bas pour notre sécurité et notre liberté. Je tiens à leur rendre hommage, d'autant que les combats ont lieu en ce moment même. (Applaudissements sur tous les bancs.) Si la bataille sera sans doute longue, elle sera victorieuse : Daech sera vaincu. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, écologiste et républicain, du groupe radical, républicain, démocrate et progressiste et sur quelques bancs du groupe Les Républicains et du groupe de l'Union des démocrates et indépendants.)