Question au Gouvernement n° 4436 :
pédagogie

14e Législature

Question de : Mme Annie Genevard
Doubs (5e circonscription) - Les Républicains

Question posée en séance, et publiée le 1er décembre 2016


RÉSULTATS SCOLAIRES DES ÉLÈVES FRANÇAIS

M. le président. La parole est à Mme Annie Genevard, pour le groupe Les Républicains.

Mme Annie Genevard. Monsieur le président, mes chers collègues, je veux dire tout d'abord à Mme la ministre de la santé qu'elle profère des contre-vérités sur les maladies qui, demain, ne seraient plus remboursées : c'est un tissu de mensonges. (Applaudissements sur les bancs du groupe Les Républicains.)

Monsieur le Premier ministre, l'étude internationale TIMSS, qui évalue les performances scolaires en mathématiques et en sciences, vient de livrer ses conclusions. Les résultats des élèves français sont affligeants, et d'aucuns les qualifient même de tragiques.

M. François Rochebloine. Absolument !

Mme Annie Genevard. Notre pays était pourtant l'un des plus brillants il y a vingt ans ! Votre ministre de l'éducation nationale a, comme toujours, l'explication facile : ces résultats s'expliqueraient par le nombre de postes. C'est faux ! Le taux d'encadrement en primaire était de 22,6 élèves par classe en 2009 ; il est de 23 en 2015. Les programmes, alors ? La baisse en mathématiques et en sciences est tendancielle depuis vingt ans.

M. Christian Jacob. Cette ministre est nulle !

Mme Annie Genevard. La formation, enfin ? Ce que nous avons supprimé, et que vous avez rétabli, ne marche pas vraiment.

En revanche, pourquoi avez-vous supprimé le plan « Sciences » et les stages de remise à niveau ? Pourquoi avez-vous réduit l'aide individualisée ? Pourquoi avoir supprimé l'évaluation nationale ? Sa disparition nous rend aveugles sur le suivi des résultats, dont la lecture est renvoyée à d'humiliantes évaluations internationales !

Il faut en réalité engager un véritable choc qualitatif, en donnant une priorité absolue aux savoirs fondamentaux, régulièrement évalués dans leur enseignement et leur acquisition.

Un député du groupe Les Républicains. Les bonnes vieilles méthodes !

Mme Annie Genevard. L'apprentissage des sciences et des mathématiques passe aussi par la maîtrise du français, qui permet de comprendre les énoncés. Enfin, il faut des enseignants qui aient une solide culture scientifique.

M. Nicolas Dhuicq. Très bien !

Mme Annie Genevard. C'est un défi majeur, qui engage la réussite de nos élèves et la compétitivité de notre pays. Cela mérite mieux, en tout cas, que de vaines polémiques et de piètres explications. Monsieur le Premier ministre, que comptez-vous faire pour répondre à cette situation ? (Applaudissements sur les bancs du groupe Les Républicains.)

M. le président. La parole est à Mme la ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche. (Exclamations sur les bancs du groupe Les Républicains.)

Mes chers collègues, écoutez la réponse de Mme la ministre !

M. Guy Geoffroy. On la connaît !

Mme Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche. Madame la députée, je veux bien qu'on prenne les Français pour des imbéciles, mais il y a des limites à tout ! (Vives exclamations sur les bancs du groupe Les Républicains.)

M. Guy Geoffroy. C'est vous qui le faites !

Mme Najat Vallaud-Belkacem, ministre. De quoi parlons-nous ? D'une étude internationale qui porte sur quarante-neuf pays, et qui vient de démontrer que les petits élèves français de CM1, qui ont été testés en 2015, ont obtenu parmi les plus mauvais résultats. Or ces enfants ont commencé leur scolarité élémentaire en 2011 : sur quoi ont-ils vécu ? Sur des programmes que vous avez adoptés en 2008, et que nous avons changés à la rentrée dernière. Vous comprendrez que ces nouveaux programmes n'aient pas encore produit leurs effets, puisqu'ils viennent juste d'entrer en vigueur !

M. Patrice Verchère. Cela fait cinq ans que vous êtes là !

Mme Najat Vallaud-Belkacem, ministre. Ce sont des élèves qui, par ailleurs, ont connu un système éducatif marqué, sous votre majorité, par des suppressions de postes et par la suppression de la formation initiale des enseignants. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, écologiste et républicain.) Comment voulez-vous que les professeurs des écoles soient à l'aise dans l'enseignement des mathématiques s'ils n'ont pas été formés pour le faire ?

Madame la députée, soyons sérieux !

M. Christian Jacob. Vous, soyez sérieuse !

Mme Najat Vallaud-Belkacem, ministre. Vous me parlez d'évaluation : je relève que je suis la première ministre de l'éducation nationale à avoir demandé à ce que notre pays participe à cette évaluation TIMSS, parce que je veux que les choses soient claires. Je veux que les Français sachent que vous avez mené une politique éducative délétère qui a sabordé le système éducatif français.

M. Sylvain Berrios et M. Patrice Verchère. Cinq ans pour rien !

Mme Najat Vallaud-Belkacem, ministre. Nous le relevons depuis 2012. Rendez-vous en 2019, pour évaluer le niveau des élèves grâce à notre politique ! (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, écologiste et républicain – Exclamations sur les bancs du groupe Les Républicains.)

Données clés

Auteur : Mme Annie Genevard

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Enseignement maternel et primaire

Ministère interrogé : Éducation nationale, enseignement supérieur et recherche

Ministère répondant : Éducation nationale, enseignement supérieur et recherche

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 1er décembre 2016

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