14ème législature

Question N° 4499
de Mme Claudine Schmid (Les Républicains - Français établis hors de France )
Question au gouvernement
Ministère interrogé > Commerce extérieur, promotion du tourisme et Français de l'étranger
Ministère attributaire > Commerce extérieur, promotion du tourisme et Français de l'étranger

Rubrique > tourisme et loisirs

Tête d'analyse > hôtellerie et restauration

Analyse > baisse de l'activité. pespectives.

Question publiée au JO le : 22/12/2016
Réponse publiée au JO le : 22/12/2016 page : 9070

Texte de la question

Texte de la réponse

SITUATION DU SECTEUR DU TOURISME


M. le président. La parole est à Mme Claudine Schmid, pour le groupe Les Républicains.

Mme Claudine Schmid. Monsieur le Premier ministre, en cette fin d'année, la France suffoque. Cette année a été catastrophique à tout point de vue, notamment pour le tourisme, secteur clé de notre économie. L'image de la France est ternie à l'étranger. Désormais, quand les touristes envisagent la France pour destination, ils pensent immédiatement pollution, état d'urgence, grève de transports, aéroports bloqués par les taxis et les VTC et, lorsqu'ils ont fini de tirer leurs valises, ils ne savent pas s'ils pourront monter sur la Tour Eiffel ! Avec une telle image, quels sont les étrangers qui ont encore envie de venir chez nous ?

Les chiffres publiés par la région Île-de-France confirment le marasme : affaires et loisirs confondus, la région annonce, sur les sept premiers mois de 2016, une baisse de fréquentation de l'ordre de 1,3 million de touristes par rapport à 2015, soit une perte d'un milliard d'euros pour une industrie qui emploie 550 000 personnes. Même Rungis en souffre. Les commerçants en sont venus à organiser des opérations spéciales et fort onéreuses pour leurs grands clients.

Pour ne rien arranger, les Français de l'étranger, eux aussi, commencent à bouder la France pour leurs vacances. L'augmentation démesurée – on parle d'au moins 77 % – des impôts sur les biens qu'ils avaient conservés les incite à s'en séparer. Ils perdent donc leur attache et la France y perd encore.

Si je vous interroge sur ce point précis, monsieur le Premier ministre, c'est que, dans votre déclaration de politique générale, vous êtes resté très vague sur les mesures en faveur du secteur du tourisme. C'est aujourd'hui que les touristes songent à leurs prochaines vacances. Alors ne faites pas encore perdre cinq mois – pardon, quatre mois – à la France. Concrètement, quelles mesures allez-vous prendre ? Il est grand temps de redorer le blason de notre pays pour que son image ne soit plus ternie. (Applaudissements sur les bancs du groupe Les Républicains.)

M. le président. La parole est à M. le secrétaire d'État chargé du commerce extérieur, de la promotion du tourisme et des Français de l'étranger.

M. Matthias Fekl, secrétaire d'État chargé du commerce extérieur, de la promotion du tourisme et des Français de l'étranger. Madame la députée, vous interrogez le Gouvernement sur le tourisme, qui est une priorité nationale absolue.

M. Yves Censi. Une de plus !

M. Matthias Fekl, secrétaire d'État. Pour la première fois depuis de longues années, le Président de la République avait indiqué qu'il s'agissait d'une grande cause nationale et toutes les décisions en ont découlé ; les professionnels le reconnaissent d'ailleurs volontiers.

Vous avez parfaitement raison de dire que 2016 aura été une année compliquée. Notre pays reste la première destination touristique au monde pour le tourisme avec, l'an dernier, 85 millions de touristes accueillis ; cette année, cela sera moins. La baisse que nous constatons sur les clientèles internationales, d'après l'INSEE, sur les premiers mois de l'année jusqu'en septembre, s'élève à 7,5 %, tandis que la baisse globale, si l'on inclut le tourisme français, s'établit à 2,5 %.

En revanche, les touristes français, contrairement à ce que vous avez indiqué, font un peu plus de tourisme dans leur propre pays : c'est très léger mais l'augmentation est de 0,6 %.

Que faut-il faire ? D'abord, une mobilisation totale pour la sécurité : c'est le cas, avec le ministre de l'intérieur, Bruno Le Roux, comme auparavant avec Bernard Cazeneuve. Un comité interministériel sur le tourisme, le 7 novembre dernier, a adopté un plan d'action consacré en particulier à la sécurité, avec 15 millions d'euros spécifiquement consacrés au renforcement de la sécurité sur les sites touristiques, en plus de l'effort national. Vous avez pu constater la sécurisation des marchés de Noël.

Nous travaillons sur l'investissement : un fonds public d'un milliard d'euros est disponible – il n'existe pas beaucoup d'autres domaines dans lesquels un milliard d'euros sont disponibles pour de l'investissement ! Nous travaillons avec les professionnels sur la formation, sur la montée en gamme, sur la diversification et sur les campagnes de promotion à l'international afin de présenter le meilleur visage de la France. Je ne doute pas de votre contribution à cela dans vos fonctions, en France comme à l'étranger. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe socialiste, écologiste et républicain.)