14ème législature

Question N° 4509
de M. Dominique Dord (Les Républicains - Savoie )
Question au gouvernement
Ministère interrogé > Travail, emploi, formation professionnelle et dialogue social
Ministère attributaire > Travail, emploi, formation professionnelle et dialogue social

Rubrique > emploi

Tête d'analyse > chômage

Analyse > lutte et prévention.

Question publiée au JO le : 11/01/2017
Réponse publiée au JO le : 11/01/2017 page : 7

Texte de la question

Texte de la réponse

BILAN GOUVERNEMENTAL EN MATIÈRE D'EMPLOI


M. le président. La parole est à M. Dominique Dord, pour le groupe Les Républicains.

M. Dominique Dord. Madame la ministre du travail, de l'emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social, avant Noël, vous avez eu cette phrase qui restera dans les annales : « En matière d'emploi, nous obtenons des résultats. »

M. Jean Launay. Cela vous ennuie ?

M. Dominique Dord. De quels résultats parlez-vous ? Trois mois consécutifs de baisse du chômage – peut-être même quatre, pourquoi pas ? – pour quarante-neuf mois de hausse ! Est-ce ça, les résultats dont vous parlez ? Cent mille demandeurs d'emplois en moins en catégorie A pour 1 million de chômeurs de plus toutes catégories confondues,…

M. Michel Vergnier. Menteur !

M. Dominique Dord. …est-ce de ces résultats que vous nous parlez ?

Pendant cinq ans, vous avez entonné le refrain ridicule de l'inversion de la courbe du chômage et vous avez pulvérisé à quarante-neuf reprises le record de France du chômage. Est-ce de ces résultats que vous nous parlez ?

Les résultats étaient tellement catastrophiques en 2016 que vous avez décidé d'un plan d'urgence visant à mettre hors de la catégorie A 500 000 demandeurs d'emploi en les envoyant en formation. Il n'y a que 100 000 demandeurs d'emploi en moins en catégorie A. Est-ce à dire qu'il y aurait 400 000 chômeurs de plus dans cette catégorie, compte tenu des 500 000 formations ? C'est ça vos résultats ?

En 2012, François Hollande disait à Nicolas Sarkozy que son bilan serait son boulet. Mais alors votre bilan, comment peut-on le qualifier ? Manuel Valls twittait, rageur : « Le seuil de 1999 est dépassé. Vivement que ça change ! » Dommage que ça ait changé ! Et dommage que nous ne soyons plus au seuil de 1999 !

Madame la ministre, ce que vous appelez vos résultats, c'est une violence sociale inouïe, le déclassement d'un million de Français (Applaudissements sur les bancs du groupe Les Républicains.) C'est un sujet que notre pays ne peut pas supporter. Et c'est une faute politique grave, qui justifiera à elle seule, dans quelques semaines, votre licenciement. (Applaudissements sur les bancs du groupe Les Républicains et du groupe de l'Union des démocrates et indépendants.)

M. Guy Geoffroy. Sans préavis !

M. le président. La parole est à Mme la ministre du travail, de l'emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social.

Mme Myriam El Khomri, ministre du travail, de l'emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social. Monsieur le député, je suis ravie d'entendre que, dans cet hémicycle, vous rendez hommage au bilan de Lionel Jospin, que je tiens pour ma part pour excellent, et je vous remercie de dresser le bilan de la gauche en ces termes.

Permettez-moi de revenir sur ce sujet, qui est suffisamment important. Comme l'a dit le Premier ministre, « Chaque jour sera utile pour combattre le chômage. » Oui, le chômage est encore trop important dans notre pays, mais vous ne pouvez pas le nier, nous avons réduit le nombre de demandeurs d'emploi en catégorie A. Et nous avons obtenu trois mois consécutifs de baisse.

Il faut bien évidemment que ce mouvement s'amplifie. Dois-je vous rappeler votre bilan ? (Exclamations sur les bancs du groupe Les Républicains.)

M. Philippe Cochet. Parlez-nous du vôtre !

Mme Myriam El Khomri, ministre. Le chômage des jeunes avait grimpé de près de 30 % sous votre majorité ! Mais je ne m'abaisserai pas à cela. (Exclamations sur les bancs du groupe Les Républicains.)

Soyons concrets ! Vous mêlez toutes les catégories. Bien évidemment, pour un ministre du travail, baisser le nombre des demandeurs d'emploi qui sont sans aucune activité est la priorité. Mais la question de la qualité de l'emploi nous importe aussi.

Dois-je vous rappeler ici qu'un excellent rapport demandé par la majorité au Sénat a montré que, dans la catégorie C, que vous venez de citer, 40 % des personnes sont à temps plein et que sept sur dix occupent un trois-quart de temps. Voilà la réalité ! Allez-vous considérer que ces personnes sont sur le même plan que les demandeurs d'emploi sans aucune activité ? La réponse est non, bien évidemment.

Ensuite, je sais que vous ridiculisez les stages pour les demandeurs d'emploi,…

M. Christian Jacob. C'est vous qui êtes ridicule ! Ce ne sont pas des stages !

Mme Myriam El Khomri, ministre. …alors même que vous êtes les premiers à dire que, dans notre pays, il y a de nombreux emplois non pourvus parce que les chômeurs, quelque part, seraient des paresseux. Voilà ce que vous insinuez toujours. Qu'avons-nous fait ? Nous avons regardé, bassin d'emploi par bassin d'emploi, quelles sont les offres d'emploi non pourvues et nous permettons à des demandeurs d'emploi sans qualification – c'est un besoin économique – de pouvoir aller vers ces emplois-là.

M. le président. Merci, madame la ministre.