Question au Gouvernement n° 4643 :
balance commerciale

14e Législature

Question de : M. Guillaume Chevrollier
Mayenne (2e circonscription) - Les Républicains

Question posée en séance, et publiée le 9 février 2017


DÉFICIT COMMERCIAL

M. le président. La parole est à M. Guillaume Chevrollier, pour le groupe Les Républicains.

M. Guillaume Chevrollier. Monsieur le Premier ministre, le déficit commercial de la France est reparti à la hausse l'an dernier. Encore une mauvaise nouvelle économique ! Il s'établit à 48,1 milliards d'euros, dépassant très nettement vos prévisions. Les conditions étaient pourtant favorables, avec la baisse de l'euro et une diminution de plus de 8 milliards de la facture énergétique. Les exportations ont diminué en dépit de gros contrats, comme les ventes d'armement qui ont rapporté 20 milliards d'euros.

Cette dégradation est préoccupante. Elle montre combien votre gouvernement a été incapable de donner à nos entreprises le soutien et la confiance nécessaires. Après un début de quinquennat qui n'a été que ponctions et impôts, votre gouvernement a institué le CICE, système compliqué, lourd et à effet non immédiat, au lieu de procéder aux baisses de charges que nous proposions. Notre agriculture a également été touchée de plein fouet, avec une baisse des exportations, mais aussi une hausse conséquente des importations qui mécontente légitimement nos agriculteurs dans le contexte de crise qu'ils traversent. Ce déficit commercial illustre les problèmes de notre industrie et la dégradation de la situation des services.

M. Jean-Paul Bacquet. Et les PME ?

M. Guillaume Chevrollier. Ces chiffres montrent combien la compétitivité de la France est atteinte, d'autant plus que nos voisins européens, eux, ont su réagir, comme l'Espagne ou l'Allemagne, dont l'excédent commercial a atteint 234 milliards d'euros ! C'est donc un constat d'échec magistral de votre majorité et de tous vos ministres de l'économie, dont je tairai la longue liste.

M. Jean-Paul Bacquet. C'est faux !

M. Guillaume Chevrollier. Nous ne pouvons que souhaiter l'alternance pour notre pays, seule capable d'apporter le redressement économique dont la France a besoin. Il est temps de redonner la liberté, le souffle indispensables à notre pays. En conclusion, monsieur le Premier ministre, un vrai projet de redressement s'impose ! (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe Les Républicains.)

M. le président. La parole est à M. le secrétaire d'État chargé du commerce extérieur, de la promotion du tourisme et des Français de l'étranger.

M. Matthias Fekl, secrétaire d'État chargé du commerce extérieur, de la promotion du tourisme et des Français de l'étranger. Mesdames, messieurs les députés, si vous le permettez, je veux d'abord m'associer à l'émotion que vous avez exprimée, monsieur le président, souhaiter à M. Gaudin le meilleur rétablissement possible, le plus vite possible, et penser à mon tour à ses proches. Nous le connaissons, nous l'apprécions et nous espérons pouvoir le voir bientôt à nouveau ici.

S'agissant du commerce extérieur, j'ai eu l'occasion de m'exprimer hier lors de la présentation des chiffres, et je l'ai fait à plus de vingt reprises devant le Parlement pour présenter systématiquement l'évolution de la situation. Les chiffres pour 2016, vous avez raison, ne sont pas bons. Nous constatons une dégradation de la balance commerciale mais aussi de la balance des services que, pour la deuxième fois depuis l'an dernier, nous présentons pour disposer ensemble d'une vraie approche de la réalité de notre pays et de son insertion dans la mondialisation. En définitive, le déficit est de 48 milliards d'euros sur les biens, tandis que nous sommes à peu près à l'équilibre sur les services, après un excédent l'an dernier de plus de 8 milliards, l'évolution étant due principalement à celle du tourisme.

Mais vous oubliez de dire, et je le regrette, que lorsque nous sommes arrivés au pouvoir, le déficit était à plus de 70 milliards d'euros !

M. Jean-Paul Bacquet. Soixante-quinze milliards !

M. Matthias Fekl, secrétaire d'État. Un tiers du déficit a été résorbé pendant ce quinquennat, alors que la part de marché française, qui était de plus de 5 % au début des années 2000, a subi une érosion permanente tout au long des dix années de pouvoir de la droite. (Exclamations sur les bancs du groupe Les Républicains.)

M. Bernard Gérard. Cinq ans !

M. Matthias Fekl, secrétaire d'État. Nous avons assisté sous ce quinquennat à une stabilisation de la part de marché des entreprises françaises dans le monde, à 3,5 % en moyenne. C'est un des succès de notre diplomatie économique.

Mme Marie-Christine Dalloz. Arrêtez !

M. Matthias Fekl, secrétaire d'État. Le nombre des entreprises exportatrices n'a cessé d'augmenter : de 117 000 en 2011, elles sont passées à 124 000 l'an dernier. Il y a des situations difficiles, un effort de redressement à poursuivre, mais aussi des éléments de stabilité…

M. Jacques Myard. Stabilité dans la crise !

M. Matthias Fekl, secrétaire d'État. …et une diplomatie économique qui a répondu présente tout au long de ces années. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe socialiste, écologiste et républicain.)

Données clés

Auteur : M. Guillaume Chevrollier

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Commerce extérieur

Ministère interrogé : Commerce extérieur, promotion du tourisme et Français de l'étranger

Ministère répondant : Commerce extérieur, promotion du tourisme et Français de l'étranger

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 9 février 2017

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