14ème législature

Question N° 4664
de M. Dominique Dord (Les Républicains - Savoie )
Question au gouvernement
Ministère interrogé > Travail, emploi, formation professionnelle et dialogue social
Ministère attributaire > Travail, emploi, formation professionnelle et dialogue social

Rubrique > État

Tête d'analyse > gouvernement

Analyse > politique générale. bilan et perspectives.

Question publiée au JO le : 15/02/2017
Réponse publiée au JO le : 15/02/2017 page : 985

Texte de la question

Texte de la réponse

BILAN DU QUINQUENNAT


M. le président. La parole est à M. Dominique Dord, pour le groupe Les Républicains.

M. Dominique Dord. Monsieur le Premier ministre, l'histoire ne retiendra sans doute rien du quinquennat qui s'achève (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste, écologiste et républicain), sauf peut-être un goût amer de grand gâchis.

Vous aviez des taux d'intérêt au plus bas, un euro au plus bas,…

M. Emeric Bréhier. Ce n'est pas grâce à vous !

M. Dominique Dord. …un prix du pétrole au plus bas, et vous avez gâché cette manne.

Avez-vous relancé l'économie ? Non. Seuls quatre pays sur vingt-huit en Europe ont un taux de croissance plus faible que le nôtre !

Avez-vous réduit notre dette ? Non. Les taux d'intérêt qui remontent risquent de nous asphyxier.

Les impôts ont-ils baissé ? (« Non ! » sur les bancs du groupe Les Républicains.) Non.

Le chômage a-t-il reculé ? (« Non ! » sur les mêmes bancs.) Non. Il y a 1 million de chômeurs de plus qu'en 2012 !

Les banlieues vivent-elles mieux ? (Mêmes mouvements.) Non.

Les collectivités locales ont-elles été épargnées ? (Mêmes mouvements.) Non.

La grande pauvreté a-t-elle reculé dans notre pays ? Non.

Bien sûr, monsieur le Premier ministre, vous n'êtes pas seul responsable de tout, mais comme les responsables successifs ont déserté le champ de bataille, il ne reste bientôt que vous au milieu du gué. Les électeurs socialistes viennent de donner congé à M. Valls. M. Macron, l'horloger du désastre, l'exécuteur en chef de cette stratégie mortifère, a été le premier à vous trahir dès qu'il a pu le faire. Et même votre général en chef a déposé les armes avant la fin de la bataille.

Monsieur le Premier ministre, vous n'êtes donc plus que deux encore debout au milieu du champ de bataille. Vous, portant fièrement le drapeau, tel le général Lannes au pont d'Arcole, le corps criblé de balles. Vous et M. Hamon, intact, frais et dispos.

Monsieur le Premier ministre, l'histoire ne retiendra rien de ce quinquennat, sauf peut-être cette dernière image où, vous, le dernier des fidèles, devrez finalement vous incliner devant celui qui, pendant cinq ans, a saboté vos lignes arrières. (Vifs applaudissements sur les bancs du groupe Les Républicains et du groupe de l'Union des démocrates et indépendants.)

M. le président. La parole est à Mme la ministre du travail, de l'emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social (Huées sur les bancs du groupe Les Républicains. – Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, écologiste et républicain), qui va répondre au chef de choeur.

Mme Myriam El Khomri, ministre du travail, de l'emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social. Monsieur le député, vous avez oublié dans vos constats un élément : l'opposition, aussi, est au plus bas. Il ne sert à rien de le cacher par un écran de fumée.

Permettez-moi un mot sur l'économie : nous avons eu 300 000 créations d'emplois dans le secteur marchand sur les sept derniers trimestres. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, écologiste et républicain.)

M. Philippe Cochet. C'est faux !

Mme Myriam El Khomri, ministre. Comment pouvez-vous, dans cet hémicycle, dire qu'il n'y a pas de reprise de l'activité économique ? Vous le savez bien, monsieur le député, le chômage diminue parce que des emplois sont créés. C'était le préalable.

Notre pays a une chance : sa population croît. Cette croissance démographique est un défi quotidien pour l'emploi. Il faut donc permettre la création d'activité dans le secteur marchand : 300 000 emplois ! Nous n'avions pas obtenu de tels résultats depuis 2007. C'était le préalable pour faire baisser le chômage.

M. Philippe Cochet. Un chômeur de plus avec Hollande !

Mme Myriam El Khomri, ministre. Permettez-moi de vous dire, monsieur le député – j'en viens à regretter la rigueur des questions de Gérard Cherpion, auquel je souhaite un prompt rétablissement –…

M. Laurent Furst. Ainsi qu'une bonne réélection !

Mme Myriam El Khomri, ministre. …que le nombre de demandeurs d'emploi a diminué en 2016 de 107 000.

Nous avons ciblé nos politiques sur ceux qui en ont le plus besoin. C'est bien là une différence avec vous, monsieur le député. Nous avons ciblé les contrats aidés sur les personnes en situation de handicap, sur les seniors, sur les chômeurs de longue durée.

Nous avons développé la Garantie jeunes – essentielle –, saluée par toutes les expérimentations et par toutes les évaluations.

Nous avons mis en place le compte personnel d'activité, pour reconnaître la pénibilité, et aller vers davantage de justice sociale. Vous soufflez, monsieur le député. En effet, il y a un vrai clivage entre la droite et la gauche dans notre pays. C'est une évidence !

Nous avons aussi développé la formation avec certains présidents de conseils régionaux, vos collègues de l'opposition, pour la rendre beaucoup plus efficace.

Voilà ce que nous avons mis en œuvre, et nous en sommes fiers ! (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe socialiste, écologiste et républicain.)