Question au Gouvernement n° 4697 :
politique de l'éducation

14e Législature

Question de : M. Michel Herbillon
Val-de-Marne (8e circonscription) - Les Républicains

Question posée en séance, et publiée le 22 février 2017


BILAN DU QUINQUENNAT EN MATIÈRE D'ÉDUCATION

M. le président. La parole est à M. Michel Herbillon, pour le groupe Les Républicains.

M. Michel Herbillon. Madame la ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche, chaque fois que l'opposition vous questionne dans cet hémicycle, vous dressez, avec votre objectivité légendaire,…

M. Marcel Rogemont. Et avec talent !

M. Michel Herbillon. …un bilan élogieux du quinquennat de François Hollande en matière d'éducation. (« Eh oui ! » sur les bancs du groupe socialiste, écologiste et républicain.) Vous êtes la seule à le faire. Qui d'autre en effet oserait chanter les louanges des trois ministres qui se sont succédé en cinq ans au ministère de l'éducation nationale ?

Certainement pas les parents, ni les enseignants, qui garderont un goût amer des promesses non tenues et de la brutalité avec laquelle vos réformes ont été menées. Je pense à la désastreuse réforme des rythmes scolaires, qui a été imposée aux enseignants, aux familles et aux communes contre leur avis, et qui s'est faite au détriment de l'intérêt des enfants.

M. Marcel Rogemont. Nous avons créé 60 000 emplois !

M. Michel Herbillon. Fatigue accrue des élèves, absentéisme en hausse, réduction des temps d'apprentissage en maternelle et au CP, inégalité entre les communes dans l'offre des activités périscolaires : c'est cela le vrai bilan de la réforme de M. Peillon.

M. Marc Le Fur. Très bien !

M. Michel Herbillon. Même échec avec la réforme des collèges, que vous avez fait passer en force, contre l'opinion très majoritaire des professeurs.

Même Benoît Hamon, votre très éphémère prédécesseur, qui n'a même pas eu le temps d'effectuer une rentrée scolaire, a déploré, pour cette réforme, « une forme de brutalité dans sa mise en œuvre qui aboutit à son inefficacité ». On ne saurait mieux dire.

Une récente enquête de BVA souligne que plus de neuf parents sur dix réclament une vraie réforme de l'école, ce qui révèle un niveau d'insatisfaction considérable, alors que François Hollande avait promis de « refonder l'école ».

Madame la ministre, à l'heure du bilan, au lieu de pratiquer comme d'habitude l'autosatisfaction ou la critique du précédent quinquennat, pourquoi ne vous inspirez-vous pas de la méthode de votre ancien collègue du Gouvernement, Emmanuel Macron, qui pratique désormais la culture de l'excuse ? Que regrettez-vous ? De quoi pourriez-vous vous excuser ? Que feriez-vous autrement ? (Applaudissements sur les bancs du groupe Les Républicains et sur plusieurs bancs du groupe de l'Union des démocrates et indépendants.)

M. Marcel Rogemont. On ne regrette rien !

M. le président. La parole est à Mme la ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche.

Mme Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche. Monsieur le député, cette dernière semaine de la législature est l'occasion de dresser le bilan, non pas du quinquennat, qui est loin d'être achevé, mais de la qualité du travail engagé avec le Parlement.

Je remercie très chaleureusement tous ceux d'entre vous qui ont permis d'adopter la loi d'orientation et de programmation pour la refondation de l'école (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, écologiste et républicain), tous ceux d'entre vous qui ont voté les budgets pour l'éducation nationale et en ont fait la priorité absolue de notre nation. (Mêmes mouvements.)

C'est grâce à eux que les professeurs sont revenus en nombre devant les classes,…

M. Claude Goasguen. Combien d'agrégés ?

Mme Najat Vallaud-Belkacem, ministre. …des professeurs mieux formés et mieux rémunérés. (Mêmes mouvements.)

C'est grâce à eux que les enfants en situation de handicap sont aujourd'hui 30 % de plus à être accueillis dans nos écoles par rapport à 2012. (« Bravo ! » et applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, écologiste et républicain.)

C'est grâce à eux que nous avons réduit le nombre de décrocheurs scolaires, qui sont passés de 140 000 à 98 000 en cinq ans. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, écologiste et républicain.)

M. Michel Herbillon. Tout va bien !

Mme Najat Vallaud-Belkacem, ministre. C'est grâce à eux que les résultats scolaires s'améliorent notablement dans les écoles et les collèges de l'éducation prioritaire, mais aussi que 75 % des enfants bénéficient d'activités périscolaires, contre 25 % en 2012. (Mêmes mouvements.)

Monsieur le député, je suis beaucoup plus dubitative, ce qui ne vous surprendra pas, quant à l'apport de ceux qui, comme vous, n'ont voté ni la loi pour la refondation de l'école ni les budgets. Leurs électeurs n'ont pas eu à en souffrir car, guidés par le seul intérêt des élèves, nous avons pris soin de répartir nos investissements sur l'ensemble du territoire.

M. Laurent Furst. Financés par la dette !

Mme Najat Vallaud-Belkacem, ministre. Je me demande sincèrement si vous avez le sentiment du devoir accompli quand vos questions auront consisté, pour l'essentiel, à traiter les décrocheurs scolaires de paresseux, à déplorer que l'on dépense trop pour l'éducation, à faire la promotion de l'école privée, à jeter sans cesse l'anathème sur nos professeurs. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, écologiste et républicain. - Exclamations sur les bancs du groupe Les Républicains.)

M. Jacques Alain Bénisti. C'est faux ! Caricature !

Mme Najat Vallaud-Belkacem, ministre. Monsieur le député, la réponse est dans ma question. (Vifs applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, écologiste et républicain. – Huées sur les bancs du groupe Les Républicains.)

Données clés

Auteur : M. Michel Herbillon

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Enseignement

Ministère interrogé : Éducation nationale, enseignement supérieur et recherche

Ministère répondant : Éducation nationale, enseignement supérieur et recherche

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 22 février 2017

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