Question écrite n° 54379 :
LGV

14e Législature

Question de : M. Yannick Favennec
Mayenne (3e circonscription) - Union des démocrates et indépendants

M. Yannick Favennec attire l'attention de Mme la ministre de l'écologie, du développement durable et de l'énergie sur les deux ouvrages « d'intérêt public » qui impactent 185 communes françaises que sont la LGV-BPL et la LGV-SEA. Ces projets ont des conséquences environnementales et dévalorisent le patrimoine privé et collectif des communes concernées et de leurs habitants. À cela s'ajoutent d'importantes nuisances pendant la durée du chantier mais aussi la forte dégradation des voies communales, ainsi que les allongements de parcours. Les élus locaux demandent une compensation qui pourrait prendre la forme d'une redevance pérenne annuelle au kilomètre, comme cela se pratique pour les autoroutes et réclament la domanialité des ponts routes, qui après la mise en service deviennent propriété des communes avec responsabilité de l'entretien de ces ouvrages car le budget de ces communes ne peut supporter cette charge financière supplémentaire. À ce jour, seule leur demande concernant les nuisances occasionnées durant les travaux a été prise en compte sous la forme d'un fonds de solidarité territorial. Toutefois il ne s'agit pas d'une compensation mais de l'ouverture d'un droit à subvention sur projet et plafonnée à 80 %. La collectivité doit trouver 40 % du montant du projet dont 20 % de TVA remboursable après deux ans ; aussi nombre de petites communes rurales ont du mal à pouvoir en bénéficier. En ce qui concerne la domanialité et l'entretien des ouvrages d'art, la situation provoque de nombreux conflits avec les concessionnaires pour l'établissement des conventions de rétablissement de voiries. C'est pourquoi il lui demande de bien vouloir lui indiquer quelles suites elle entend donner aux demandes des élus concernés afin que ces collectivités ainsi que leurs habitants obtiennent une juste compensation et ne se sentent pas lésés par la construction d'ouvrages d'intérêt public.

Réponse publiée le 22 juillet 2014

Le secrétaire d'État chargé des transports, de la mer et de la pêche, est particulièrement sensible à ce que les grands projets d'infrastructure de transport, notamment ceux comme les LGV SEA et BPL qui participent à la transition écologique et énergétique en renforçant l'attractivité d'un mode de déplacement moderne et durable, soient par ailleurs exemplaires en terme d'insertion territoriale. Si d'inévitables gênes peuvent résulter de ces chantiers, l'effort de certains au bénéfice de tous doit être juste pour être supportable ; c'est pourquoi, il est demandé de réduire les nuisances tant aux opérateurs publics comme le Réseau ferré de France (RFF), que privés, s'agissant de Lisea, concessionnaire de la ligne ferroviaire Tours Bordeaux, et ERE, titulaire du contrat relatif à la ligne Le Mans - Rennes. Ces deux projets induiront encore d'importantes retombées économiques et sociales directes et indirectes pendant la durée du chantier notamment. Ainsi, la réalisation de ces projets s'accompagnera durant la phase des travaux d'une augmentation des recettes fiscales par l'intermédiaire des taxes locales. En outre, les conventions de financement de ces opérations prévoient la mise en place d'un fonds de solidarité territoriale (FST), pour un montant de 14 et 30 millions d'euros respectivement. Destiné à accompagner les territoires traversés, ce dispositif permet de financer des actions pérennes d'amélioration de l'insertion environnementale de la nouvelle infrastructure, au-delà des obligations réglementaires qui s'imposent au maître d'ouvrage de la ligne nouvelle, ou des actions visant à mettre en valeur les territoires traversés, notamment en favorisant leur développement économique, social et culturel. Ce dispositif est pris en charge intégralement par les cofinanceurs publics - État et collectivités territoriales -, ce qui constitue un effort important, compte tenu des contraintes pesant actuellement sur les finances publiques. Il revêt un caractère innovant, puisque les communes concernées par ces deux lignes nouvelles sont les premières à bénéficier d'un tel fonds. Par ailleurs, les opérateurs privés sont tenus de veiller au maintien en parfait état des voiries locales utilisées pour les accès au chantier et de remédier aux éventuels désordres constatés qui pourraient être générés par les entreprises de travaux. Compte tenu des dispositions des contrats de partenariat public-privé conclus en 2011 et 2012, les conséquences financières de la mise en place d'une nouvelle redevance pérenne annuelle ou de tout autre mesure fiscale additionnelle seraient reportées, en premier lieu, sur les cofinanceurs publics. Dans ces conditions, le Gouvernement n'envisage pas d'approfondir cette voie, compte tenu des efforts déjà réalisés au profit des territoires concernés. S'agissant de la prise en charge financière des ouvrages de rétablissement de voies réalisés dans le cadre des travaux des LGV, la prise en compte de la situation des collectivités concernées a conduit l'État et le RFF à prévoir un dispositif dérogatoire par rapport au droit commun : en vertu des contrats signés, il appartient au partenaire privé en charge de la réalisation des travaux, d'établir des conventions, en accord avec les propriétaires et gestionnaires concernés, portant sur la réalisation de ces rétablissements, les modalités de remise de l'ouvrage et de l'ouverture de la voie à la circulation, et les conditions relatives à l'entretien futur, notamment la répartition des responsabilités et des charges financières afférentes. En particulier, ces contrats prévoient que, sauf accord contraire et jusqu'à la remise, le partenaire privé assure à ses frais et risques la maintenance, y compris le renouvellement, de la partie des ouvrages surplombant la ligne et notamment de l'ensemble des éléments concourant à la pérennité de la structure. Au-delà, le Gouvernement se félicite de l'adoption définitive, le 23 juin 2014, de la proposition de loi, visant à trouver un nouvel équilibre dans la répartition des responsabilités et des charges afférentes aux ouvrages de rétablissement réalisés dans le cadre d'une nouvelle infrastructure.

Données clés

Auteur : M. Yannick Favennec

Type de question : Question écrite

Rubrique : Transports ferroviaires

Ministère interrogé : Écologie, développement durable et énergie

Ministère répondant : Transports, mer et pêche

Dates :
Question publiée le 22 avril 2014
Réponse publiée le 22 juillet 2014

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