Question au Gouvernement n° 559 :
rythmes scolaires

14e Législature

Question de : M. Claude Goasguen
Paris (14e circonscription) - Les Républicains

Question posée en séance, et publiée le 20 février 2013

RÉFORME DES RYTHMES SCOLAIRES

M. le président. La parole est à M. Claude Goasguen, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire.
M. Claude Goasguen. Monsieur le président, ma question s'adresse à M. le ministre de l'éducation nationale.
S'il fallait établir un critère de ratage,...
M. Philippe Martin. Ce serait vous !
M. Claude Goasguen. ...un ministre de l'éducation nationale qui promet 60 000 enseignants supplémentaires et qui arrive à ce tour de force de dresser contre lui l'ensemble de l'éducation nationale, ça ne s'est jamais vu ! (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.) Bravo, monsieur le ministre, vous resterez dans l'histoire, mais d'une façon que vous n'aviez pas souhaité !
À qui profitent vos rythmes scolaires ? Vous nous répondez qu'ils profiteront aux élèves, mais ils resteront plus longtemps dans l'école !
À qui profite le fait de rester dans l'école, sachant qu'il faudra gérer quarante-cinq minutes supplémentaires ? Comment allez-vous organiser l'épanouissement culturel que vous envisagez ? Vous savez très bien que tout cela se terminera par des haltes-garderies.
Les parents d'élèves s'opposent à cette politique qui est le contraire d'une politique qualitative (" Non ! " sur les bancs du groupe SRC), vos amis enseignants s'y opposent. (Protestations sur les mêmes bancs.) Il n'est que de voir le spectacle que le maire de Paris a tenu hier devant les caméras de télévisions avec ses amis enseignants, qui lui ont fait comprendre à quel point les rythmes scolaires qu'il veut imposer n'étaient pas du souhait de la communauté scolaire !
M. Guy Geoffroy. Demandez au maire de Lyon ce qu'il en pense !
M. Claude Goasguen. Monsieur le ministre, il est des moments où il faut avoir le courage de réaliser que l'on fait fausse route. Vous demandez aux collectivités territoriales de consentir un effort supplémentaire alors que vous leur supprimez des budgets. L'ensemble de la France est contre votre système. Repoussez à 2014 la réforme des rythmes scolaires, c'est le meilleur conseil que l'Assemblée puisse vous donner ! (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)
M. le président. La parole est à M. le ministre de l'éducation nationale.
M. Vincent Peillon, ministre de l'éducation nationale. Monsieur le député, vous nous avez laissé une dette non seulement financière (Exclamations sur les bancs du groupe UMP), mais aussi éducative, sans précédent. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et écologiste.) En cinq ans, vous avez supprimé 80 000 postes, empêchant les enfants de moins de trois ans d'être accueillis à l'école. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) J'ai été obligé de créer en urgence des postes pour accompagner les enfants en situation de handicap. Vous avez démantelé les réseaux d'aide aux enfants en difficulté (" Eh oui ! " sur les bancs du groupe SRC), vous avez supprimé la formation des enseignants et - c'est unique dans le monde - vous avez supprimé une demi-journée de classe, ce qui fait que les écoliers français n'ont que 144 jours de classe par an !
Tout cela nous conduit au même résultat que vos dettes financières : nous avons plongé dans tous les classements internationaux. L'objectif de cette majorité, c'est de redresser la France et de préparer son avenir. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.) Cela suppose du courage, et non pas simplement de la démagogie. (Protestations sur les bancs du groupe UMP.) Il y a six mois, vous étiez pour la semaine de quatre jours et demi, comme l'ensemble de ceux qui vous entourent. Mais vous ne l'avez pas fait, vous l'avez seulement dit ! (" Démission ! Démission ! " sur les bancs du groupe SRC.)
M. le président. S'il vous plaît, mes chers collègues !
M. Vincent Peillon, ministre. Maintenant, nous sommes au pied du mur et vous vous contredisez car vous préférez les discours aux actes, vos intérêts politiciens aux intérêts des élèves ! (Protestations sur les bancs du groupe UMP.)
Cette réforme, nous allons la conduire parce que c'est l'intérêt des élèves, qui est aussi l'intérêt de la France, que nous voulons garder comme boussole. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC, de nombreux membres se lèvent, ainsi que sur de nombreux bancs des groupes écologiste et RRDP.)

Données clés

Auteur : M. Claude Goasguen

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Enseignement maternel et primaire

Ministère interrogé : Éducation nationale

Ministère répondant : Éducation nationale

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 20 février 2013

partager