réforme
Question de :
M. Michel Terrot
Rhône (12e circonscription) - Les Républicains
M. Michel Terrot appelle l'attention de M. le ministre du travail, de l'emploi et du dialogue social sur les conséquences dommageables pour nos entreprises du compte personnel de prévention de la pénibilité prévu par la loi du 20 janvier 2014. Cette loi portant réforme des retraites a en effet prévu dans ce domaine un dispositif dont l'application risque d'être générateur d'une grande complexité et d'une réelle insécurité juridique pour les entreprises. Le principe même d'un compte personnel suppose un suivi permanent des salariés incompatible avec la réalité concrète de la gestion d'une entreprise. Ainsi, le compte pénibilité s'oppose directement aux objectifs de baisse du coût du travail et de simplification des démarches administratives des entreprises fixés par le Président de la République dans le cadre du pacte de responsabilité. Il lui demande donc de bien vouloir lui indiquer quelles mesures concrètes il compte prendre pour assouplir le nouveau cadre législatif régissant ce compte personnel de prévention de la pénibilité ou en différer l'entrée en vigueur, de manière à laisser le temps à l'ensemble de nos entreprises de s'adapter à ce nouveau dispositif juridique et social.
Réponse publiée le 26 août 2014
Afin de garantir le caractère équitable de la réforme des retraites, le gouvernement s'est engagé, et c'est là un axe majeur de cette réforme, à apporter une réponse durable à la question de la pénibilité au travail. Elle passe par la reconnaissance d'une juste compensation pour les salariés concernés, mais aussi par la prévention de l'exposition à des facteurs de pénibilité. La création d'un compte personnel de prévention de la pénibilité représente, à cet égard, une avancée sociale essentielle. Ayant bien conscience des difficultés auxquelles doivent faire face les petites entreprises, notamment dans le secteur du bâtiment et des travaux publics, la priorité du gouvernement a été de privilégier des solutions offrant la plus grande simplicité de gestion et de sécurité juridique tant pour les entreprises dans leurs obligations de déclaration des situations de pénibilité que du point de vue des salariés pour la mobilisation de leurs droits. La concertation conduite par Michel de Virville s'est efforcée de trouver les modalités de mise en oeuvre les plus simples, les moins coûteuses et les plus sûres. Beaucoup de propositions ont été prises en compte : annualisation des seuils, déclaration unique en fin d'année, dématérialisation et simplification de la fiche de pénibilité, calendrier très progressif de montée en charge des cotisations. Cette réforme est importante et engage sur le long terme. Elle crée un droit, non pas pour quelques années, mais pour des générations entières de salariés. Elle mérite, pour assurer sa réussite, un temps d'appropriation pour les entreprises par une montée en charge progressive du dispositif. C'est la raison pour laquelle, l'année 2015 sera une année de « rodage » du dispositif sur une partie des facteurs de pénibilité identifiés (4 sur 10, les plus simples à identifier), avant sa généralisation en 2016, car il ne peut être question de remettre en cause l'objectif. Comme l'a réaffirmé le Président de la République lors du discours d'ouverture de la troisième Grande Conférence Sociale : « traiter de la pénibilité, là encore, a été un progrès [...]. Cette pénibilité aura maintenant toute sa place dans la législation française ». La loi s'appliquera donc bien à partir du 1er janvier 2015 et sera pleinement opérationnelle et effective dès 2016. Cela laisse une année pour permettre aux entreprises d'assurer une pleine application dans la durée du compte pénibilité et ainsi garantir la réussite de cette réforme.
Auteur : M. Michel Terrot
Type de question : Question écrite
Rubrique : Retraites : généralités
Ministère interrogé : Travail, emploi et dialogue social
Ministère répondant : Travail, emploi et dialogue social
Dates :
Question publiée le 17 juin 2014
Réponse publiée le 26 août 2014