Rubrique > culture
Titre > langues régionales
Analyse > langue saintongeaise.
M. Jérôme Lambert attire l'attention de Mme la ministre de la culture et de la communication sur la déqualification du parler saintongeais devenu variété d'une langue d'Oïl picto-charentaise dite "poitevin-saintongeais" alors qu'il était langue de France autonome, ainsi que le poitevin, l'un et l'autre bien distincts comme ils l'ont toujours été. Cette rétrogradation est intervenue dans ses services sans aucune consultation de la représentation nationale malgré l'art. 75-1 de la Constitution qui protège les langues de France même si cet article ne les cite pas nominativement. Son prédécesseur s'est par ailleurs clairement positionné en 2010 sur ce sujet en avisant les parlementaires que le saintongeais était Langue de France de plein droit. L'apparition dans les langues d'Oïl d'une langue Poitou-Charentes dont la seule racine est, selon les termes même de la Délégation générale de la langue française et des langues de France en 2007, d'avoir voulu "faire correspondre une aire dialectale avec les limites de la région Poitou-Charentes" est parfaitement incomprise quand on sait les bouleversements annoncés des frontières régionales, et que cette novlangue n'est pas reconnue comme une langue régionale dans le cadre des débats sur la ratification de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires. La DGLF a considéré que "l'ancienneté du saintongeais, la richesse de sa production littéraire et savante" en faisait un parler de France à part entière de fait dans le champ de la Constitution. Aussi, il lui demande de bien vouloir remettre le saintongeais au rang qui est le sien dans les langues d'Oïl.