Question au Gouvernement n° 593 :
recrutement

14e Législature

Question de : Mme Julie Sommaruga
Hauts-de-Seine (11e circonscription) - Socialiste, écologiste et républicain

Question posée en séance, et publiée le 27 février 2013

CONCOURS DE L'ENSEIGNEMENT PUBLIC

M. le président. La parole est à Julie Sommaruga, pour le groupe socialiste, républicain et citoyen.
Mme Julie Sommaruga. Monsieur le ministre de l'éducation nationale, alors que notre assemblée s'apprête à examiner, à compter du 5 février, la loi de refondation de l'école, les premiers effets de la reconquête éducative se font sentir dans notre pays. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
Le plus parlant d'entre eux est l'augmentation de 46 % du nombre d'inscrits aux concours de l'enseignement public : 138 000 personnes sont inscrites pour la session 2014 alors que 94 300 s'étaient inscrites pour la session 2013.
Grâce à la détermination du Gouvernement, l'éducation et ses métiers redeviennent attractifs. Grâce à l'action du Gouvernement, l'école est en voie de redevenir un pilier de la République qui redonne du sens à l'égalité des réussites et à un destin commun.
Ceux qui pendant dix ans ont abîmé l'école ne sont pas en mesure de donner des leçons. Ils ont fait de l'éducation la variable d'ajustement budgétaire, ils ont multiplié les réductions de postes et les fermetures de classes.
Personne ne peut oublier qu'ils ont poursuivi cette politique alors que 150 000 jeunes sortaient chaque année du système scolaire sans diplôme et que la France n'avait de cesse de dévisser dans les classements éducatifs internationaux.
Chers collègues, la vérité est simple : avec les créations de postes dans l'éducation nationale, avec les emplois d'avenir éducation, avec cette grande loi de refondation de l'école qui consolide notre système éducatif de la maternelle au lycée, le Gouvernement de Jean-Marc Ayrault agit sans relâche pour réactiver la promesse républicaine et pour faire enfin de l'école une priorité. (Exclamations continues sur les bancs du groupe UMP.)
Monsieur le ministre, face à l'urgence du dossier éducatif, votre action est à la hauteur du défi colossal auquel nous faisons face. Alors que nous en récoltons les premiers fruits...
M. Claude Goasguen. Lesquels ?
Mme Julie Sommaruga. ...pouvez-vous nous dire quelles leçons doivent être tirées de l'augmentation du nombre d'inscrits aux concours d'enseignants ? (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
M. le président. La parole est à M. le ministre de l'éducation nationale.
Plusieurs députés du groupe UMP. Et du cannabis !
M. Vincent Peillon, ministre de l'éducation nationale. Madame la députée, comme vous le savez parce que c'est le cas dans votre département, la France a beaucoup de peine à recruter des enseignants et à les remplacer lorsqu'ils sont absents.
C'est, comme vous l'avez fort bien dit, le résultat de politiques de destruction (Exclamations sur les bancs du groupe UMP) menées massivement sur le service public d'éducation nationale pendant des années. Ces politiques ont conduit - et je ne comprends pas d'ailleurs qu'on ne trouve pas un consensus - à nous mettre dans l'incapacité d'accueillir les enfants de moins de trois ans et d'assurer les remplacements et à supprimer la formation des enseignants (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
Résultat, la France doit recruter 150 000 enseignants dans les cinq ans qui viennent. Nous avons fait le pari d'y consacrer l'ensemble des moyens, en ouvrant cette année deux concours, exception dans l'histoire de la France et qui avait conduit à beaucoup de scepticisme : un premier concours à l'automne avec 20 000 places ; un deuxième concours en ce moment même avec 20 000 places pour des recrues qui n'enseigneront qu'en 2014 parce qu'ils bénéficieront à nouveau d'une année de formation.
En leur redonnant ce que nous avions, en permettant que les conditions soient bonnes pour eux et pour les élèves car nous avons besoin d'enseignants formés, nous constatons qu'il n'y avait pas de crise des vocations, mais une crise des recrutements liée aux violences faites par la droite à l'égard de l'éducation nationale. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC. - Exclamations sur les bancs des groupes UMP et UDI.)
Les chiffres dont nous disposons - et c'est une grande espérance pour la France - marquent une augmentation de 57 % des inscrits dans le premier degré et de 46 % dans le second degré. Le nombre d'inscrits progresse même dans les disciplines déficitaires : plus de 40 % en mathématiques, plus de 50 % en lettres modernes, plus de 64 % en anglais. (Exclamations continues sur les bancs des groupes UMP et UDI.)
Lorsqu'on a de la bonne volonté, lorsqu'on présente à sa jeunesse un avenir, lorsqu'on respecte les principes de la République, on obtient des résultats. Si l'école se remet en marche, la France se remettra en marche. La droite l'avait cassée ; nous la remettons en mouvement. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC. - Exclamations sur les bancs des groupes UMP et UDI.)

Données clés

Auteur : Mme Julie Sommaruga

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Enseignement : personnel

Ministère interrogé : Éducation nationale

Ministère répondant : Éducation nationale

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 27 février 2013

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