Rubrique > langue française
Tête d'analyse > défense et usage
Analyse > institutions européennes. actions de l'État.
Mme Marie-Hélène Fabre attire l'attention de M. le secrétaire d'État, auprès du ministre des affaires étrangères et du développement international, chargé des affaires européennes, sur la situation de la langue française au sein de la Commission européenne. Alors que l'Italie s'apprête à prendre la tête de la Commission européenne (au 1er juillet 2014), elle lui indique que le président du conseil italien a récemment déclaré que le futur site internet de la présidence italienne, qui doit être mis en ligne très prochainement, existera seulement en version italienne et anglaise. Or, parmi les 24 langues officielles de l'Union européenne, le français et l'allemand font partie, avec l'anglais, des trois langues de travail utilisées dans les institutions. Ainsi, de nombreux interprètes et traducteurs, fonctionnaires ou en indépendants, y effectuent chaque jour un travail remarquable. Depuis 2007, les différentes présidences tournantes de l'Union européenne ont proposé des sites multilingues avec des versions en allemand, français, anglais et en langue nationale. En juillet 2008, quand ce fut le tour de la France, son site était proposé en français, allemand, anglais, espagnol, polonais, ainsi qu'en italien. Elle s'inquiète du fait que la décision de la Présidence italienne reflète également le poids croissant de l'anglais dans les communications communautaires. Face à cette quasi-omniprésence de l'anglais, il est important que le Gouvernement reste vigilant et continue d'oeuvrer à ce que le français conserve sa place au sein des institutions communautaires. En outre, dans un contexte d'euroscepticisme galopant, il est important que ce site internet qui constitue une vitrine numérique de l'action politique européenne reste accessible au plus grand nombre de personnes. Elle l'alerte donc sur le caractère infondé et dangereux de la décision de la Présidence italienne, et lui demande s'il compte s'exprimer publiquement afin de réafficher son soutien au multilinguisme des institutions européennes.