gendarmerie et police
Question de :
M. Jean-Jacques Candelier
Nord (16e circonscription) - Gauche démocrate et républicaine
M. Jean-Jacques Candelier interroge M. le ministre de l'intérieur sur la hausse des effectifs de police dans le Douaisis. Le 26 novembre 2013, il l'interrogeait sur les effectifs des forces de sécurité dans le Nord. Dans ce département, les chiffres de la délinquance ont viré au rouge et les forces de police sont surchargées. La réponse publiée le 1er juillet 2014 admet un déficit de forces dans le département. Si le département a connu une augmentation des effectifs globaux de police au cours des dernières années (6 626 agents en mai 2014, contre 6 549 agents en décembre 2007), ils sont toutefois restés inférieurs, s'agissant des fonctionnaires de sécurité publique, à l'effectif de référence pour ce type de département. Une augmentation devrait intervenir d'ici au 30 novembre 2014 et le département devrait compter à cette date, tous services confondus, 6 790 personnels de police. Un effort a été consenti pour renforcer les effectifs de la sécurité publique, c'est-à-dire des policiers affectés en commissariat, qui sont en première ligne pour assurer les missions de prévention et de protection de la population. Les effectifs de la sécurité publique dans le département, qui s'élèvent à 4 718 au 31 mai 2014 (incluant le service départemental de renseignement territorial), devraient atteindre 4 853 au 30 novembre prochain. Cet effort est louable, mais ne compense pas toutes les suppressions enregistrées quand la droite était au pouvoir. Surtout, seule la circonscription de sécurité publique de Lille agglomération verrait ses moyens se renforcer, ce qui pose la question de l'équité territoriale. Les contacts entre le parlementaire et les forces de l'ordre dans le Douaisis corroborent le fait que ce secteur n'a pas obtenu de forces supplémentaires. On sait que des postes de gradés et gardiens de la paix seront ouverts au bénéfice de la direction départementale de la sécurité publique du Nord à l'occasion du prochain mouvement général qui donnera lieu à des affectations en septembre 2014, et que la police nationale s'attachera à rétablir le niveau des effectifs de la sécurité publique dans le Nord à un niveau équivalent à celui d'autres départements comparables en termes de population de délinquance. Il lui demande s'il compte affecter des forces dans le Douaisis ou si la seule circonscription de sécurité publique de Lille agglomération sera concernée par le nécessaire rattrapage.
Réponse publiée le 12 mai 2015
Depuis le début de la mandature, le Gouvernement a engagé un renforcement des effectifs de police et de gendarmerie, avec la création chaque année d'environ 500 postes de policiers et de gendarmes supplémentaires. Dans le département du Nord en particulier, un important rattrapage était nécessaire et a été entrepris depuis plus d'un an, même si beaucoup reste à faire. Au 31 décembre 2014, la direction départementale de la sécurité publique (DDSP), dont les effectifs sont les plus mobilisés sur la voie publique dans la lutte contre la délinquance quotidienne, comptait, service départemental du renseignement territorial (SDRT) inclus, 4 776 policiers et adjoints de sécurité. S'agissant plus particulièrement de la circonscription de sécurité publique de Lille-agglomération, elle disposait à cette même date (SDRT inclus) de 2 808 policiers et adjoints de sécurité. Par comparaison à fin 2012, les effectifs sont en augmentation de 48 policiers et adjoints de sécurité. Ses effectifs de gradés et gardiens de la paix (2 114 au 31 décembre 2014) restent cependant inférieurs à l'effectif de référence (« effectif départemental de fonctionnement annuel »), qui est de 2 169. Il y a lieu de souligner que dans le cadre du plan de renforcement du renseignement territorial, 20 policiers supplémentaires sont prévus à Lille. De plus, les effectifs pourront être complétés en septembre 2015 par 52 cadets prévus pour la sécurité publique du Nord et actuellement en cours de formation initiale. Ce renforcement des effectifs de la DDSP a naturellement vocation à relever le volume de policiers des circonscriptions de sécurité publique du département, notamment du site de Lille-agglomération (circonscription de sécurité publique et direction départementale), qui est concerné par une part importante de l'activité du département. Il contribue aussi, par le biais des unités départementales, à renforcer l'ensemble des circonscriptions de sécurité publique (ainsi, la DDSP du Nord a fait partie de la première vague de création des sections zonales de recherche et d'appui du service zonal du renseignement territorial, qui prend notamment toute sa part sur les problématiques relevant du secteur de Douai-agglomération). La CSP de Douai-agglomération n'est nullement négligée et a fait l'objet de cette même démarche de rattrapage de son effectif dans la mesure des possibilités offertes dans le cadre des mouvements de personnels. Au 31 décembre 2014, elle comptait 431 agents, dont 328 gradés et gardiens de la paix, soit un différentiel minime par rapport à l'effectif de référence (« effectif départemental de fonctionnement annuel ») qui est de 334. Le ministère de l'intérieur restera attentif à la situation des effectifs de la CSP de Douai agglomération et s'attachera à rapprocher sa situation de celle de l'effectif de référence, qui permet de répartir objectivement et équitablement les policiers entre les services territoriaux de la sécurité publique, en prenant notamment en compte non seulement la population mais également la délinquance et les charges qui pèsent sur les services. Pour autant, il doit être observé que la comparaison entre les deux circonscriptions de sécurité publique fait ainsi apparaître un déficit par rapport à l'effectif de référence plus important à Lille qu'à Douai. Enfin, il doit être noté que, dans la gestion des effectifs de la sécurité publique, la priorité demeure dans le renforcement des moyens des zones de sécurité prioritaires (ZSP) et dans l'augmentation des capacités de renseignement (service central du renseignement territorial et ses échelons territoriaux). Dans le Nord comme ailleurs, le ministère de l'intérieur reste mobilisé pour garantir une capacité opérationnelle des forces de police adaptée aux légitimes exigences de nos concitoyens en matière de sécurité.
Auteur : M. Jean-Jacques Candelier
Type de question : Question écrite
Rubrique : Sécurité publique
Ministère interrogé : Intérieur
Ministère répondant : Intérieur
Dates :
Question publiée le 8 juillet 2014
Réponse publiée le 12 mai 2015