Question au Gouvernement n° 660 :
défense

14e Législature

Question de : M. Yves Fromion
Cher (1re circonscription) - Les Républicains

Question posée en séance, et publiée le 21 mars 2013

BUDGET DE LA DÉFENSE

M. le président. La parole est à M. Yves Fromion, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire.
M. Yves Fromion. Monsieur le ministre de la défense, la nation rend un hommage fraternel au caporal Van Dooren du premier régiment d'infanterie de marine d'Angoulême mort pour la France au Mali. Son engagement sans limite, comme celui de tous ses compagnons d'armes, où qu'ils servent notre pays, commande à la nation de leur apporter un soutien indéfectible. (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et UDI et sur quelques bancs du groupe SRC.)
C'est pourquoi, monsieur le ministre, je souhaite vous interpeller ici sur les rumeurs de plus en plus persistantes de réduction du budget de la défense qui accompagnent les travaux du livre blanc que vous conduisez.
Vous connaissez mieux que quiconque l'état réel de nos forces : leurs points forts, qui ont permis au Président de la République de s'engager avec succès au Mali, mais aussi leurs faiblesses, qui excluent tout relâchement de l'effort budgétaire sauf à rompre la cohérence de notre outil de défense, ce qui serait prendre une lourde responsabilité.
Votre livre blanc soulignera à nouveau la diversité et la gravité croissantes des menaces qui pèsent et qui pèseront sur notre pays, mais aussi sur nos ressortissants, où qu'ils se trouvent, comme c'est le cas au Mali. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe UMP.)
Dans un monde où tous les États se réarment, à l'exception des États européens, qui semblent avoir perdu le sens de l'histoire, la France ne peut baisser sa garde.
M. Bernard Accoyer. Très bien !
M. Yves Fromion. Notre siège au Conseil de sécurité de l'ONU, notre position de puissance nucléaire, l'importance de nos intérêts, notamment maritimes, le poids stratégique de nos industries de défense nous interdisent tout relâchement dans notre effort de défense.
Monsieur le ministre, le groupe UMP souhaite savoir ce qu'il en est des intentions qui vous sont prêtées, car il y va de notre indépendance nationale et de notre place dans le monde.
Les soldats que l'on a envoyés se battre au Mali au péril de leur vie attendent aussi votre réponse. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)
M. le président. La parole est à M. le ministre de la défense.
M. Jean-Yves Le Drian, ministre de la défense. Monsieur le député, je vous remercie d'avoir rendu hommage au caporal Alexandre Van Dooren, qui est mort au combat pour la France il y a quelques jours et auquel un hommage solennel sera rendu samedi. Je salue également à nouveau l'unanimité de l'Assemblée nationale dans le soutien à nos forces armées au Mali qui mènent un combat exemplaire.
Vous l'avez rappelé, monsieur le député, le Président de la République a initié le 13 juillet dernier un livre blanc sur la défense et la sécurité nationale. Il l'a fait parce que la donne stratégique avait changé, et ce pour trois raisons. Tout d'abord, la crise des finances publiques que nous connaissons et qui vaut pour nous comme pour les autres pays du monde, en particulier les pays européens, crée des contraintes budgétaires. Ensuite, la nouvelle donne découle du nouveau positionnement des États-Unis, plutôt orienté désormais vers la zone Asie-Pacifique que vers la protection de l'Europe. Enfin, des menaces nouvelles se présentent.
Les conclusions du livre blanc seront soumises prochainement au Président de la République sous la responsabilité de M. Géhenno et une loi de programmation militaire sera déposée sur le bureau de l'Assemblée nationale à l'automne dont les dispositions budgétaires seront intégrées dans le projet de loi de finances pour 2014.
M. Bernard Accoyer. Concrètement, cela donne quoi ?
M. Jean-Yves Le Drian, ministre. Les lois de programmation militaires, vous et moi en avons connu plusieurs : chaque fois la conclusion est difficile, délicate et nécessite des arbitrages.
M. Christian Jacob. Cela ne répond pas à la question !
M. Jean-Yves Le Drian, ministre. Ces arbitrages seront d'ailleurs d'autant plus difficiles cette année que j'ai constaté, quand je suis arrivé au ministère, un différentiel de 4 milliards d'euros entre ce qui était prévu et ce qui était effectivement mis en oeuvre.
Nous avons le souci de pouvoir nous appuyer demain sur des forces armées cohérentes et efficaces,...
M. Philippe Goujon et M. Pierre Lellouche. La réponse !
M. Jean-Yves Le Drian, ministre. ...cohérentes avec les nouvelles menaces qui se font jour, cohérentes avec la solidité de nos forces, mais aussi avec l'effort que la nation peut consacrer à sa propre défense dans ces périodes difficiles. (Quelques applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

Données clés

Auteur : M. Yves Fromion

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Ministères et secrétariats d'état

Ministère interrogé : Défense

Ministère répondant : Défense

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 21 mars 2013

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