Rubrique > pharmacie et médicaments
Tête d'analyse > psychotropes
Analyse > ritaline. consommation et prescriptions. encadrement.
Mme Edith Gueugneau attire l'attention de Mme la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes sur la question de la prise en charge des enfants qui subissent des troubles comportementaux, dits « troubles du déficit d'attention et d'hyperactivité » (TADH). En effet, la France possède déjà un nombre élevé de diagnostics d'« hyperactivité », elle en veut pour preuve l'augmentation de 70 % des prescriptions de ritaline (psychotrope calmant à base d'amphétamines prescrit notamment aux enfants diagnostiqués en TDAH) en moins de 5 ans selon les chiffres révélés par la société Celtipharm et publiés par le journal Le Parisien du 29 mai 2013 en se fondant sur l'analyse des ventes de plus de 3 000 pharmacies. Il est ainsi passé de 283 700 boîtes en mars 2008 à 476 900 boîtes en mars 2013. Pire, le nombre d'utilisateurs a bondi de 83 % en 5 ans et de 114 % chez les moins de 20 ans. En fait, l'utilisation de ce médicament fait face à de nombreuses dérives. Elle doit être faite initialement par un spécialiste hospitalier. Mais elle peut être ensuite renouvelée par des médecins. La Haute autorité de santé, la HAS, s'est déjà inquiétée de la dérive dont on constate l'aggravation aujourd'hui. En octobre 2012, elle notait « un risque d'usage détourné, de mésusage ou d'abus ». Enfin, on estime à plus de 10 % la quantité des prescriptions illégales, c'est-à-dire directement effectuée par des médecins généralistes sans passer par les spécialistes hospitaliers. Ainsi, elle voudrait savoir si elle travaille, dans le cadre de la prochaine loi « Santé », sur une réforme éventuelle de l'encadrement nécessaire à la prescription de ce médicament tant pour éviter sa démocratisation chez les jeunes enfants que pour prévenir les dérives de son utilisation chez les jeunes adultes.