médias
Question de :
M. William Dumas
Gard (5e circonscription) - Socialiste, écologiste et républicain
M. William Dumas attire l'attention de Mme la ministre de la culture et de la communication sur la question du soutien apporté aux médias citoyens de proximité. Ces médias préconisent la création d'un fonds de soutien à l'expression citoyenne numérique de proximité, afin de leur donner les moyens d'agir de manière durable sur les territoires, et de construire avec les acteurs locaux un projet solide en termes de financements, un projet évolutif en termes d'accompagnement et d'expression des habitants, un projet pertinent en termes de retombées culturelles, sociales, économiques et de dynamique locale. Ils préconisent également la révision du primat donné au critère de viabilité économique dans le cadre des attributions de fréquences par le Conseil supérieur de l'audiovisuel : ce critère ne doit, selon eux, pas être prioritaire sur celui du service public rendu à la collectivité. Il ne doit pas mettre en concurrence déloyale sur une candidature à une même fréquence, une télévision commerciale et une télévision associative à but non lucratif. Aussi, il lui demande ses intentions en la matière.
Réponse publiée le 5 mars 2013
La ministre de la culture et de la communication est très attentive à la situation financière des médias locaux et aux moyens à mettre en oeuvre pour qu'ils se développent de façon pérenne. Qu'elles soient associatives, privées ou initiées par une collectivité locale, les télévisions locales sont susceptibles d'apporter un surcroît de pluralisme et de diversité à notre paysage audiovisuel. Elles constituent une partie importante de celui-ci et répondent à la demande grandissante de proximité exprimée par nos concitoyens. La création d'un fonds de soutien spécifique aux chaînes de proximité sur le modèle du fonds de soutien à l'expression radiophonique n'est toutefois pas envisagée par le Gouvernement. Pour des raisons évidentes de coûts de diffusion et de fabrication des programmes, le modèle des radios associatives n'est en effet pas transposable en télévision. En outre, la problématique du développement des télévisions de proximité se présente de manière très différente de celle qui avait présidé à la création de radios associatives. Cette dernière s'étant effectuée dans le cadre d'un mouvement de libéralisation des ondes, la loi donnant un cadre juridique aux radios libres leur interdisait de recourir au financement publicitaire. En contrepartie, un soutien financier aux radios associatives fut mis en place par l'État et alimenté par un prélèvement sur les recettes publicitaires de la télévision. Aujourd'hui, il n'est pas question de restreindre l'accès des télévisions locales au marché publicitaire. Au surplus, compte tenu du contexte budgétaire contraint, il n'est actuellement pas envisageable pour le Gouvernement de créer un tel type de financement à destination des chaînes de télévision locales. Ces chaînes diffusées en mode hertzien terrestre ont vocation à être financées par des ressources propres. S'agissant par ailleurs de l'attribution des autorisations d'usage de la ressource radioélectrique aux télévisions associatives à but non lucratif, la loi n° 86-1067 du 30 septembre 1986 relative à la liberté de communication confie au Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), autorité de régulation indépendante, le soin de veiller sur l'ensemble du territoire « à ce qu'une part suffisante des ressources en fréquences soit attribuée aux services édités par une association et accomplissant une mission de communication sociale de proximité ». Ainsi, par-delà les critères d'attribution de la ressource liée à la viabilité économique et financière des services de télévision, l'article 30-1 de la loi du 30 septembre 1986 prévoit que lors de l'attribution des autorisations d'usage de la ressource radioélectrique, le Conseil veille à favoriser les services à vocation locale, notamment ceux consistants en la reprise des services d'initiative publique locales destinées aux informations sur la vie locale.
Auteur : M. William Dumas
Type de question : Question écrite
Rubrique : Audiovisuel et communication
Ministère interrogé : Culture et communication
Ministère répondant : Culture et communication
Dates :
Question publiée le 16 octobre 2012
Réponse publiée le 5 mars 2013