Question au Gouvernement n° 693 :
défense : budget

14e Législature

Question de : M. Olivier Audibert Troin
Var (8e circonscription) - Les Républicains

Question posée en séance, et publiée le 28 mars 2013

BUDGET DE LA DÉFENSE

M. le président. La parole est à M. Olivier Audibert-Troin, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire.
M. Olivier Audibert-Troin. Monsieur le président, avant de poser ma question, je voudrais dire à M. Vidalies que l'arrogance et le mépris dont il a fait preuve en répondant à Jean-François Mancel ne masqueront jamais les cinq échecs successifs de la gauche dans des élections partielles récentes et la déliquescence du pouvoir qui s'installe jour après jour dans le pays. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)
Monsieur le Premier ministre, depuis le début de l'opération Serval au Mali, la représentation nationale tout entière a fait corps derrière son armée, a salué le professionnalisme de ses hommes, leur courage et partagé leur peine quand cinq des nôtres sont tombés.
C'est la fierté de la France d'avoir pu accomplir, seule, une mission que peu d'armées au monde seraient en mesure de réaliser. (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et UDI.)
Pourtant, au moment où nos soldats, au Mali, en Centre-Afrique et partout dans le monde, attendent de leurs dirigeants un soutien sans faille, un cataclysme sans précédent leur est annoncé. La commission du livre blanc - entre discorde et colère - reporte sa parution.
Le Président de la République, chef des armées, prendra des décisions d'une extrême gravité pour nos armées, notre souveraineté, notre industrie. Ce que nous redoutions s'écrit, hélas ! sous votre main. Variable d'ajustement budgétaire, vous laissez Bercy tuer le ministère de la défense, comme l'a si bien dit la présidente de la commission de la défense nationale. (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et UDI.)
En supprimant des dizaines de milliers d'emplois, en ramenant le budget à 1,15 % du PIB, en supprimant 30 000 emplois industriels, en stoppant les grands programmes, vous rabaisseriez la France au rang de petite puissance régionale, contribueriez au déclin de notre industrie et ruineriez notre crédit au Conseil de sécurité de l'ONU.
M. Guy Geoffroy. C'est très grave !
M. Olivier Audibert-Troin. Votre politique budgétaire a été inconséquente et dévastatrice en ces temps de crise. Vous voilà au pied du mur.
Nous vous le disons avec force et fermeté : ne laissez pas le Président de la République désarmer notre pays, n'affaiblissez pas la France. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)
M. le président. La parole est à M. le ministre de la défense.
M. Jean-Yves Le Drian, ministre de la défense. Monsieur le député, je tiens tout d'abord à vous remercier pour vos propos à l'égard de nos forces qui mènent au Mali une intervention remarquable et très professionnelle et qui sont confortés dans cette action par le soutien unanime de l'Assemblée nationale. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC, UMP, UDI, écologiste, et RRDP.) Le fait de savoir l'Assemblée unanime derrière eux constitue un soutien et une force considérables alors qu'ils sont confrontés à des conditions extrêmement difficiles.
Vous avez posé une question à laquelle j'ai déjà répondu, la semaine dernière, à votre collègue M. Fromion.
Je vous rappelle le calendrier, avant que vous développiez des hypothèses qui ne relèvent que de votre propre initiative ou intuition. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
M. Michel Herbillon. Et de celle de Mme Adam...
M. le président. Mes chers collègues, écoutons la réponse !
M. Jean-Yves Le Drian, ministre. La commission du livre blanc, conduite par M. Guéhenno, conclura ses travaux dans les prochains jours. À la suite de ses conclusions, une loi de programmation militaire sera présentée.
À la demande expresse du Président de la République et du Premier ministre, un débat sera organisé sur les conclusions du livre blanc, dans cette assemblée, au mois de mai, afin que chacun puisse s'exprimer.
Un projet de loi de programmation militaire sera rendu public à la fin du mois de juin avant d'être débattu à l'automne sur la base d'un modèle d'armée qui soit cohérent et efficace.
M. Guy Teissier. Ce n'est pas le budget !
M. Jean-Yves Le Drian, ministre. Je souhaite, pour ma part, que ce texte soit crédible et qu'il ne tire pas des chèques sur l'avenir, comme l'a fait la loi de programmation militaire antérieure. Quand je suis arrivé, il manquait en effet 5 milliards par rapport aux engagements initiaux. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
Il faut donc de la cohérence, de la franchise, de la loyauté pour que nos armées se sentent rassurées. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
M. Michel Herbillon. Et qu'en pense la présidente de la commission de la défense ?

Données clés

Auteur : M. Olivier Audibert Troin

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Ministères et secrétariats d'état

Ministère interrogé : Défense

Ministère répondant : Défense

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 28 mars 2013

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