Question au Gouvernement n° 776 :
mariage

14e Législature

Question de : M. François de Mazières
Yvelines (1re circonscription) - Les Républicains

Question posée en séance, et publiée le 17 avril 2013

MARIAGE POUR TOUS

M. le président. La parole est à M. François de Mazières, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire.
M. François de Mazières. Monsieur le Premier ministre, nous avons bien entendu votre devise : " Le courage, c'est de dire la vérité ". Nous aimerions entendre toute la vérité sur l'affaire Cahuzac ! Nous aimerions entendre toute la vérité sur la situation économique. Nous aimerions entendre toute la vérité sur l'isolement de la France, en particulier sur le couple franco-allemand.
La France gronde - il n'y a pas que l'Assemblée nationale qui gronde. Elle gronde parce que les Français ont le sentiment d'avoir été trahis.
Relisez la profession de foi de François Hollande - eh oui, nous sommes ouverts d'esprit ici : " Je veux que la nation retrouve confiance en elle-même : le candidat sortant oppose les Français, je veux nous rassembler. "
Plusieurs députés UMP. C'est raté !
M. François de Mazières. Où est le Président qui rassemble ? Où est la confiance ?
Tout dérape : l'économie, le chômage, la confiance dans les hommes politiques. Les tensions s'accroissent entre les citoyens français selon leurs convictions religieuses ou philosophiques.
Plusieurs députés SRC. La question !
M. François de Mazières. Comment pouvez-vous admettre que soixante-sept jeunes, pacifiques, fassent l'objet d'une garde à vue de toute une nuit quand par ailleurs explosent les agressions et les cambriolages ? (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.) Est-ce un signe d'apaisement quand sont dressés des procès-verbaux dans les jardins du Luxembourg à des personnes pour le seul motif qu'elles portent un tee-shirt de la " manif pour tous " ? (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)
Vous avez refusé de lancer un vaste débat public, vous avez refusé d'organiser un référendum, vous avez refusé de consulter le Conseil économique et social, vous bouleversez aujourd'hui le calendrier législatif, vous aurez demain recours aux ordonnances ! (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP, exclamations sur les bancs du groupe SRC.)
M. le président. La parole est à M. le ministre délégué chargé des relations avec le Parlement.
M. Alain Vidalies, ministre délégué chargé des relations avec le Parlement. Monsieur le député, la France vit aujourd'hui un de ces moments de tension que le débat politique ou les questions de société ont déjà provoqués dans le passé. Si vous relisez la presse ou si vous reprenez les débats politiques de l'époque du PACS ou de la loi sur l'IVG, vous retrouverez la même intensité dans les échanges, parfois les mêmes débordements.
L'on peut cependant se poser une question : pourquoi, lors de tels rendez-vous, ne parvenons-nous pas à confronter nos divergences qui sont réelles, naturelles et compréhensibles, y compris dans cette enceinte, sans évoquer voire justifier, même si ce n'est pas votre intention, les débordements de ceux qui dépassent les règles du débat républicain ?
M. Claude Goasguen. Un tee-shirt !
M. Alain Vidalies, ministre délégué. Je voudrais vous lire une seule citation, tirée d'une interview donnée au Nouvel Observateur, en 2009, par quelqu'un que vous connaissez bien, le président Nicolas Sarkozy (Vives exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
M. le président. Écoutez au moins cette citation !
M. Alain Vidalies, ministre délégué. Interrogé sur les éventuelles erreurs qu'il aurait pu commettre, il répond ceci que je livre à votre réflexion : " Le problème de l'opposition aujourd'hui " - il parlait de nous - " c'est d'être à ce point fermée "...
M. Philippe Cochet. Cahuzac !
M. Alain Vidalies, ministre délégué. " Nous avons connu cela nous-mêmes ", poursuivait-il : " l'erreur qu'a commise la droite à l'époque du PACS, c'était ridicule et outrancier. On s'est trompé, j'en ai tiré les conséquences définitives, jamais il ne faut se raidir, jamais il ne faut se bunkeriser, jamais il ne faut détester ".
Je vous livre cette conclusion de Nicolas Sarkozy en espérant qu'elle vous serve, pour une fois, de ligne conductrice. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et RRDP, exclamations sur les bancs du groupe UMP.)

Données clés

Auteur : M. François de Mazières

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Famille

Ministère interrogé : Relations avec le Parlement

Ministère répondant : Relations avec le Parlement

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 17 avril 2013

partager