14ème législature

Question N° 892
de M. Céleste Lett (Union pour un Mouvement Populaire - Moselle )
Question au gouvernement
Ministère interrogé > Économie et finances
Ministère attributaire > Économie et finances

Rubrique > État

Tête d'analyse > gouvernement

Analyse > politique générale. orientations.

Question publiée au JO le : 29/05/2013
Réponse publiée au JO le : 29/05/2013 page : 5748

Texte de la question

Texte de la réponse

POLITIQUE DU GOUVERNEMENT

M. le président. La parole est à M. Céleste Lett, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire.
M. Céleste Lett. Monsieur le Premier ministre, en tant que chef de file du pouvoir exécutif vous êtes responsable de cette première année de gouvernance désastreuse, au cours de laquelle vous avez accompli les " dix plaies d'Égypte ", mais en moins de temps qu'il n'en avait fallu à l'époque !
Désastreuse, tout d'abord, sur le plan économique et budgétaire. La France est en crise - vous venez de le découvrir -, mais le Président de la République a choisi des outils inadaptés à la situation, alors que vous avez supprimé ceux que Nicolas Sarkozy et la majorité précédente avaient mis en place.
Désastreuse, ensuite, du point de vue de l'emploi : on compte 1 300 chômeurs de plus par jour. Toutefois, il y a fort à parier que, si vous utilisez le même outil pour compter les chômeurs que celui que vous avez régulièrement utilisé jusqu'à présent pour compter les manifestants contre le mariage pour tous, votre courbe s'inversera en fin d'année ! (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe UMP. - Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)
Désastreuse aussi sur le plan moral : la réforme sur la moralisation de la vie politique que vous entendez mener doit masquer l'affaire Cahuzac. Si François Hollande a demandé à tout le monde d'assumer la transparence sur les finances privées, il refuse la vérité sur les comptes publics.
Désastreuse sur le plan de la cohésion sociale : le Président de la République devait rassembler ; il a divisé.
Désastreuse s'agissant de la réforme de nos institutions : les conseillers territoriaux ont laissé la place aux binômes cantonaux, ce qui témoigne d'un mépris envers la France rurale. D'ailleurs, dans le même esprit que le mariage pour tous, pourquoi n'avez-vous pas imaginé des binômes de même sexe dans les cantons ? (Vives exclamations sur les bancs du groupe SRC.) Bref, cette réforme sent le tripatouillage qui ne trompera plus personne.
Monsieur le Premier ministre, mes questions sont simples et modérées : quand cesserez-vous cette politique " oxymorisée " ? Vous connaissez cette figure de style littéraire : l'oxymore, c'est le clair-obscur, le silence assourdissant, mais aussi votre figure de style politique.
M. Bernard Roman. Affligeant !
M. Céleste Lett. Quand changerez-vous la boîte à outils ? (Applaudissements sur de nombreux bancs du groupe UMP.)
M. le président. La parole est à M. le ministre de l'économie et des finances.
M. Pierre Moscovici, ministre de l'économie et des finances. Monsieur le député, j'ai l'impression que l'opposition inaugure une nouvelle formule pour les questions d'actualité, consistant à mélanger la polémique - sans poser de questions - et des descriptions caricaturales de la politique, de l'action générale du Gouvernement, auxquelles vous mêlez de surcroît la religion.
M. Claude Goasguen. Ah bon ?
M. Pierre Moscovici, ministre. Après les sept jours, voici en effet les dix plaies d'Égypte ! Disant cela, vous négligez le fait que nous sommes dans un lieu qui n'est autre que le coeur de la République et qui doit être marqué par la laïcité, à laquelle nous sommes tous extrêmement attachés. (Applaudissements sur plusieurs bancs des groupes SRC et RRDP.)
Je ne vais pas vous répondre très longuement, d'autant que je n'ai pas vu où était l'oxymore, si ce n'est dans votre propre présentation de la politique que nous suivons.
Les choses sont assez simples : la France, en 2012, était un pays qui avait besoin d'être redressé - car une politique conduisant, depuis dix ans, à sa dégradation avait laissé l'emploi affaibli, l'industrie menacée et la dette publique à un niveau indigne -, et c'est ce que nous faisons, patiemment et méthodiquement. Nous redressons les comptes publics, lesquels, si nous n'avions pas agi, auraient atteint un niveau de déficit supérieur à 5,5 % du PIB au cours de l'année 2012. Nous désendettons le pays pour lui redonner de la souveraineté, nous combattons pour l'emploi, nous militons pour le redressement productif, nous mettons en oeuvre des réformes de structure. Bien sûr, cela prend du temps ; évidemment, les Français sont en attente des résultats. Mais c'est ainsi qu'il faut changer les choses et nous continuerons à agir de façon cohérente, résolue, déterminée, offensive, comme l'a dit le Président de la République.
Ne vous en déplaise, c'est de la sorte que la politique se grandit et non pas par vos insultes, vos attaques et vos caricatures, lesquelles, franchement, donnent une image lamentable du débat politique ! (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC, écologiste et RRDP. - Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)