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Tête d'analyse > formation
Analyse > spécialité allergologie. perspectives.
M. Jean-François Mancel attire l'attention de Mme la ministre des affaires sociales et de la santé sur le manque de médecins allergologues. On ne dispose que de 2 050 allergologues, soit 1 pour 30 670 habitants, et leur nombre ne cesse de décroître. Ils sont 13 % moins nombreux qu'en 2002. Et, pour 2020, l'estimation n'est guère optimiste : 1 710 allergologues, soit 1 pour 37 323 habitants alors que plus de 10 % des enfants sont asthmatiques, de 15 % à 20 % sont atteints d'eczéma, de 4 % à 8 % des enfants en âge préscolaire ont une allergie alimentaire, enfin 20 % de la population générale souffre de rhinite allergique. Selon le professeur Antoine Magnan cette baisse du nombre de praticiens est d'abord due à la pyramide des âges. Ceux qui partent à la retraite ne sont pas remplacés. Toutefois, il existe aussi un frein à la vocation : en France, l'allergologie n'est pas une spécialité reconnue et valorisée, alors que c'est le cas dans beaucoup de pays européens. C'est une surspécialité que l'on peut faire dans la foulée, après les études de médecine, une formation complémentaire dont peut disposer un médecin généraliste ou un spécialiste. Qu'un pneumologue puisse prendre aussi en charge l'asthme de son patient ou un pédiatre des allergies de l'enfant est un avantage et cette spécificité doit être conservée. Cependant l'allergologie doit être aussi reconnue comme une spécialité à part entière, avec un internat d'allergologie. Il souhaite savoir si le Gouvernement partage cette analyse et est prêt à en tirer les conséquences dans le cadre d'une réforme du 3e cycle des études médicales.