14ème législature

Question N° 978
de M. Yannick Moreau (Union pour un Mouvement Populaire - Vendée )
Question au gouvernement
Ministère interrogé > Affaires sociales et santé
Ministère attributaire > Affaires sociales et santé

Rubrique > retraites : généralités

Tête d'analyse > fonctionnement

Analyse > secteurs privés et publics. disparités. perspectives.

Question publiée au JO le : 19/06/2013
Réponse publiée au JO le : 19/06/2013 page : 6532

Texte de la question

Texte de la réponse

RETRAITES


M. le président. La parole est à M. Yannick Moreau, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire.

M. Yannick Moreau. Monsieur le président, chers collègues, ma question s'adresse à M. le Premier ministre. En ces temps troublés par la théorie du genre, je tenais à l'affirmer sans détour : je ne suis pas Yannick Moreau, du moins pas celle qui recommande de pérenniser notre système de retraites en taxant encore et encore les retraités et les entreprises ! (Sourires sur les bancs du groupe UMP.)

M. Jean-Paul Bacquet. C'est nul !

M. Yannick Moreau. En ce 18 juin 2013, je voudrais appeler le Gouvernement à résister : à résister aux vieilles recettes – socialistes en particulier – et à trouver le courage de dire clairement oui au report de l'âge légal de la retraite à 65 ans, oui à l'alignement immédiat des régimes de retraites publics et privés, oui à la suppression de tous les régimes spéciaux ! Mettez fin, monsieur le Premier ministre, à l'injustice qui voit certains fonctionnaires partir en moyenne à 55 ans lorsque l'âge moyen de départ à la retraite dans le privé est de 62 ans ! Mettez fin aux privilèges de certains régimes spéciaux financés par les contribuables ! Nos compatriotes savent-ils qu'ils font chaque année un chèque de 3,3 milliards d'euros pour financer la seule retraite des agents de la SNCF ?

Après avoir tant prôné l'égalité, sauf pour les enfants légalement privés d'un père ou d'une mère, vous voici face à vos promesses et face aux Français. Pour garantir l'avenir des retraites, favorisez la compétitivité au lieu de l'étouffer par l'impôt ! Soutenez la famille, notre espérance pour l'avenir de la France !

M. Marc Le Fur. Très bien !

M. Yannick Moreau. Ayez l'audace d'entendre les propositions de l'opposition en matière de capitalisation par points ! Ayez l'audace de reprendre les propositions courageuses de la droite pour plus d'égalité et plus de justice dans notre système de retraites ! (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

Après avoir tant prôné l'égalité, sauf pour les enfants privés légalement d'un père ou d'une mère, vous êtes face à vos promesses et face aux Français. Pour garantir l'avenir des retraites, favorisez la compétitivité au lieu de l'étouffer par l'impôt ! Soutenez la famille, notre espérance pour l'avenir de la France !

M. Christian Jacob. Très bien !

M. Yannick Moreau. Ayez l'audace d'entendre les propositions de l'opposition en matière de capitalisation par points ! Ayez l'audace de reprendre les propositions courageuses de la droite pour plus d'égalité et plus de justice dans notre système de retraites ! (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

M. le président. La parole est à Mme la ministre des affaires sociales et de la santé.

Mme Marisol Touraine, ministre des affaires sociales et de la santé. À dire vrai, monsieur le député Yannick Moreau, vous faites preuve de si peu de subtilité qu'il y a peu de chances que l'on vous confonde avec la personne qui a présenté il y a quelques jours ce rapport au Gouvernement ! Je vous le dis très directement et très simplement, monsieur le député : si tout ce que vous recommandez au Gouvernement consiste à refaire toutes les erreurs que vous avez commises au cours des dernières années, nous pouvons vous dire avec certitude que nous ne nous engagerons pas dans la même voie !

M. Pascal Popelin. Très bien !

Mme Marisol Touraine, ministre. Nous ne nous engagerons pas dans la même voie, car nous voulons une réforme de justice et de responsabilité et non une réforme qui se contenterait de modifier des paramètres. Nous voulons redonner confiance aux jeunes générations dans l'avenir de notre système de retraites. Pour ce faire, nous devons prendre en compte des situations de justice qu'il nous faut rétablir : justice envers les femmes qui ont aujourd'hui des retraites inférieures à celles des hommes, justice envers celles et ceux qui ont commencé à travailler jeunes ou qui ont eu des carrières pénibles, justice envers celles et ceux qui ont connu des carrières hachées et qui sont confrontés au chômage.

M. Patrick Balkany. Ah, la justice !

Mme Marisol Touraine, ministre. C'est en tenant compte de l'ensemble de ces paramètres, monsieur le député, que le Gouvernement s'apprête à engager une concertation dense, approfondie, qui nous permettra d'écouter et d'entendre l'ensemble des points de vue au lieu de passer en force comme vous l'avez systématiquement fait. Non, monsieur le député, à l'évidence, nous ne reprendrons pas les recettes de la droite car nous avons, nous, la volonté d'une réforme concertée, d'une réforme de justice ! (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

M. Christian Jacob. La volonté de ne rien faire, surtout !

M. Bernard Debré. Vous n'avez jamais fait de réforme !