Question au Gouvernement n° 1061 :
avenir de l'Union européenne

15e Législature

Question de : Mme Valérie Thomas
Puy-de-Dôme (1re circonscription) - La République en Marche

Question posée en séance, et publiée le 28 juin 2018


AVENIR DE L’UNION EUROPÉENNE

M. le président. La parole est à Mme Valérie Thomas, pour le groupe La République en marche.

Mme Valérie Thomas. Ma question s'adresse à M. Jean-Yves Le Drian, ministre de l'Europe et des affaires étrangères.

Monsieur le ministre, en septembre dernier, le Président de la République exprimait à la Sorbonne son ambition pour la refondation d'une Europe souveraine, unie, démocratique. Or, en un an, nos repères ont vacillé. Les équilibres mondiaux et européens ont évolué dans un sens qui nous rend au mieux circonspects et surtout inquiets, avec l'entrée de l'extrême droite dans un gouvernement de coalition en Autriche, les pays du groupe de Visegrád arc-boutés sur leur volonté de repli, les louvoiements des négociations du Brexit et la coalition des populistes dans un pays fondateur, l'Italie. L'Union retrouve ce soir son sens de la tragédie, où elle semble faillir en une nuit.

Pourtant, à la Sorbonne, le Président de la République avait donné un élan formidable et affirmé la volonté de la France de redevenir un moteur pour l'Europe.

M. Fabien Di Filippo. Il s'est ratatiné !

M. Pierre-Henri Dumont. Il est tout seul, abandonné, Macron !

Mme Valérie Thomas. Définissant l'Europe de 2024, son discours a livré plusieurs clés pour l'avenir de notre Union : l'Europe de la défense ; la souveraineté de nos frontières communes, en préservant nos valeurs ; l'écriture d'une nouvelle page de notre diplomatie commune en direction de l'Afrique ; l'Europe comme le continent de l'avant-garde en matière de transition écologique ; la souveraineté dans l'usage du numérique, au service de l'innovation et de l'industrie ; une union monétaire puissante, avec un budget de la zone euro visant les convergences fiscales et sociales.

M. Fabien Di Filippo. Peut-être faudrait-il faire des choix ?

Mme Valérie Thomas. Cette ambition ne peut reposer que sur une démocratie européenne robuste. Le Président l'a forgée pour notre jeunesse, pour lui garantir une Union souveraine, là où elle semble ne pouvoir compter désormais que sur elle-même.

M. Raphaël Schellenberger. C'est quoi, la question ?

Mme Valérie Thomas. Derrière le brouillard des dernières semaines, qu'en est-il, monsieur le ministre, des nouveaux pavés sur le chemin de la construction européenne qui ont été posés en septembre à la Sorbonne ? (Applaudissements sur les bancs du groupe LaREM.)

M. le président. La parole est à M. le ministre de l'Europe et des affaires étrangères.

M. Jean-Yves Le Drian, ministre de l'Europe et des affaires étrangères. Madame la députée, vous avez raison de rappeler en cet instant les points importants de ce que l'on a appelé le « discours de la Sorbonne », que le Président de la République avait prononcé à la veille d'un sommet européen majeur et que j'ai déjà évoqué tout à l'heure en répondant à deux questions différentes.

Les éléments de la refondation européenne reposent sur trois principes : il faut une Union européenne plus juste, plus ouverte, plus protectrice. Depuis le discours de la Sorbonne, sur ces trois sujets, l’Union européenne a progressé.

D'abord, pour ce qui est du projet d'une Union plus juste, il y eut successivement le sommet des chefs d'État et de gouvernement à Göteborg, qui a permis d'établir le socle européen des droits sociaux, puis la révision de la directive sur les travailleurs détachés, que personne ne croyait possible mais qui va devenir une réalité, puis l'engagement de la Commission européenne en faveur d'une fiscalité plus juste et plus efficace, avec la proposition de taxation des entreprises numériques, et enfin, il y a quelques jours, l'accord sur la réforme de la zone euro. Vous voyez que dans ce domaine, les progrès sont significatifs.

C'est vrai aussi s'agissant du projet d'une Europe plus ouverte. Nous avons souhaité, avec le Président de la République, faire en sorte que les citoyens soient au cœur du projet européen. Les consultations citoyennes se développent dans toute l'Europe afin de mobiliser l’Union européenne face à son avenir.

Quant au projet d'une Europe plus protectrice, les efforts et les engagements en matière de défense ont été très significatifs sous l'impulsion de Florence Parly, pour ce qui concerne tant la coopération structurée permanente que l'initiative européenne d'intervention. Tout cela correspond au socle de ce qui avait été dit par le Président de la République dans son discours de la Sorbonne. C'est la voie à suivre pour que demain l'Europe conforte sa puissance, son autonomie stratégique et sa force économique. (Applaudissements sur plusieurs bancs des groupes LaREM et MODEM.)

Données clés

Auteur : Mme Valérie Thomas

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Union européenne

Ministère interrogé : Premier ministre

Ministère répondant : Premier ministre

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 28 juin 2018

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