pollution au large de la Corse
Question de :
Mme Cécile Muschotti
Var (2e circonscription) - La République en Marche
Question posée en séance, et publiée le 11 octobre 2018
POLLUTION AU LARGE DE LA CORSE
M. le président. La parole est à Mme Cécile Muschotti, pour le groupe La République en marche.
Mme Cécile Muschotti. Monsieur le ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire, un tel accident est extrêmement rare : deux bateaux, géants des mers, encastrés l'un dans l'autre au milieu de la Méditerranée. Un navire roulier tunisien et un porte-conteneurs chypriote se sont percutés dimanche dernier au large de la Corse. Aucun blessé n'est heureusement à déplorer, mais le pire est peut-être devant nous car une nappe de fioul de plusieurs dizaines de mètres cubes s'est échappée du porte-conteneurs et dépasse aujourd'hui les vingt-cinq kilomètres de long.
On nous assure que les actions de lutte contre la pollution se poursuivent activement, avec la présence de sept navires français et italiens, et de l'Agence européenne pour la sécurité maritime. Je salue cette mobilisation, notamment celle de la base de la marine nationale de Toulon.
Pour autant, notre inquiétude demeure. Nous devons à tout prix éviter une catastrophe écologique de plus grande ampleur. Comme vous le savez, monsieur le ministre d'État, la collision a eu lieu à proximité des limites du parc naturel marin du Cap Corse et de l'Agriate. Les conséquences environnementales de cet accident risquent donc d'être encore plus désastreuses. La mer Méditerranée est déjà en danger, et un tel événement la fragilise encore davantage, ce qui ne fait qu'accroître les inquiétudes des populations et des élus du pourtour méditerranéen.
Pouvez-vous donc, monsieur le ministre d'État, nous apporter des précisions sur les dispositifs de dépollution mis en œuvre et sur l'avancée des opérations, ainsi que sur les mesures d'urgence que compte prendre le Gouvernement pour assurer la protection de la biodiversité en Méditerranée ? (Applaudissements sur plusieurs bancs des groupes LaREM et UDI-Agir, ainsi que sur quelques bancs du groupe MODEM.)
M. le président. La parole est à M. le ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire.
M. David Habib. Et de l'aéronautique !
M. François de Rugy, ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire. Vous m'avez interrogé, madame Muschotti, sur les conséquences d'une collision maritime totalement improbable, mais qui s'est pourtant bel et bien produite. Un navire transportant des camions est en effet venu s'encastrer, à dix mètres de profondeur, dans la coque d'un porte-conteneurs au mouillage.
J'ai tenu à me rendre sur place hier…
Mme Valérie Lacroute. En hélicoptère ? (Sourires sur les bancs du groupe LR.)
M. François de Rugy, ministre d'État . …avec les élus corses, le député Michel Castellani et le président de la collectivité de Corse, pour prendre la mesure des dégâts et de la pollution,…
M. David Habib. Et alors ?
M. François de Rugy, ministre d'État . …qu'on ne peut voir qu'en survolant la zone.
Mme Valérie Lacroute. J'en étais sûre !
M. François de Rugy, ministre d'État. J'ai également salué les équipes qui se sont mobilisées dès dimanche matin, des bateaux ayant été dépêchés sur place pour apporter les premiers secours – aucune victime n'est heureusement à déplorer parmi les équipages – et procéder aux travaux de dépollution.
Huit bateaux sont maintenant sur place, quatre français et quatre italiens. Je tiens à saluer la coopération franco-italienne pour la protection de la Méditerranée. Un exercice associant la France et l'Italie avait d'ailleurs eu lieu en Sardaigne il y a quinze jours ; il s'est malheureusement avéré très utile pour faire face au problème que nous connaissons.
La première des priorités est la dépollution. D'ores et déjà, ce sont plus de 120 mètres cubes du produit sorti des soutes du porte-conteneurs – fioul de propulsion composé d'un fluide léger et d'un autre plus lourd – qui ont été pompés. L'opération se poursuit, même si elle est rendue un peu plus difficile par l'étalement croissant de la nappe. Toutefois, celle-ci dérive vers le nord et non vers les côtes corses.
Par ailleurs et pour finir, les opérations de désincarcération étant beaucoup plus compliquées que prévu, des moyens supplémentaires sont dépêchés sur place. Mais, je le répète, nous pouvons toutes et tous saluer la mobilisation des services de l'État et des équipes civiles et militaires, françaises et italiennes. (Applaudissements sur les bancs du groupe LaREM et sur quelques bancs des groupes MODEM et UDI-Agir.)
Auteur : Mme Cécile Muschotti
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Pollution
Ministère interrogé : Transition écologique et solidaire
Ministère répondant : Transition écologique et solidaire
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 11 octobre 2018