15ème législature

Question N° 1361
de M. Guillaume Garot (Socialistes et apparentés - Mayenne )
Question au gouvernement
Ministère interrogé > Transition écologique et solidaire
Ministère attributaire > Transition écologique et solidaire

Rubrique > énergie et carburants

Titre > transition énergétique

Question publiée au JO le : 08/11/2018
Réponse publiée au JO le : 08/11/2018 page : 11414

Texte de la question

Texte de la réponse

TRANSITION ÉNERGÉTIQUE


M. le président. La parole est à M. Guillaume Garot, pour le groupe Socialistes et apparentés.

M. Guillaume Garot. Monsieur le Premier ministre, « nous ne renoncerons pas », avez-vous déclaré hier à propos des taxes sur les carburants. Le Président de la République, pour sa part, a évoqué des « choix courageux » pour justifier vos options de fiscalité écologique. Mais où est le courage lorsque les augmentations frappent d'abord ceux qui n'ont pas le choix de leur moyen de transport, tous ces salariés, ces ouvriers, qui n'ont pas à leur disposition de transports en commun, de TER, qui n'ont pas les moyens d'acheter un véhicule électrique ?

Nous avons fait le calcul : pour une famille de deux parents et deux enfants, qui se chauffe au fioul et qui roule au diesel,...

M. Maxime Minot. Et qui fume des clopes !

M. Guillaume Garot. ...ce sont près de 580 euros de taxes en plus d'ici à 2022,...

M. Éric Straumann. Ils n'ont qu'à prendre le métro !

M. Erwan Balanant. C'est la trajectoire de Mme Ségolène Royal !

M. Guillaume Garot. ...alors que vous avez accordé les plus grandes largesses aux plus fortunés des Français, sans aucun résultat économique.

580 euros, c'est lourd, très lourd, surtout lorsque les fins de mois sont très serrées. Et où est l'efficacité du point de vue de la transition énergétique, quand, faute de moyens, faute de transports alternatifs, les citoyens ne peuvent pas changer du jour au lendemain leurs comportements ?

M. Laurent Furst. Qu'ils aillent à pied ! Il faut mettre la France en marche !

M. Guillaume Garot. Le risque est de dresser les Français contre la transition écologique.

Mme Marie-Christine Dalloz. Il est réel !

M. Guillaume Garot. Monsieur le Premier ministre, notre conviction est qu'il n'y aura pas de transition écologique réussie sans justice sociale et fiscale. (Applaudissements sur les bancs du groupe SOC et sur quelques bancs du groupe GDR.)

M. Erwan Balanant. Ni sans pédagogie de la part de tous les acteurs !

M. Guillaume Garot. Nous vous proposons de prendre des mesures très concrètes pour améliorer le chèque énergie, que nous avions créé en 2015, pour financer l'isolation des logements et pour sauver les petites lignes et les petites gares SNCF. Mais il faut aussi organiser très rapidement une grande conférence nationale sur le financement de la transition énergétique, avec les forces vives du pays, pour déterminer ensemble la juste répartition de l'effort national.

Monsieur le Premier ministre, quand mettrez-vous enfin de la justice dans votre politique ? (Applaudissements sur les bancs du groupe SOC.)

M. le président. La parole est à M. le ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire.

M. Ugo Bernalicis. Et du mensonge !

M. François de Rugy, ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire. Monsieur le député, à une époque,...

M. Aurélien Pradié. Vous étiez socialiste !

M. François de Rugy, ministre d'État . ...vous avez été élu sur la base d'un slogan : « Le changement, c'est maintenant ! »

De nombreux députés du groupe LR . Vous aussi !

M. François de Rugy, ministre d'État. Et nous étions ensemble ! Eh bien, le changement écologique, monsieur Garot, c'est maintenant ! Nous mettons en œuvre ce changement.

Et puisque vous parlez de courage, vous et les membres de votre groupe, sachez que le courage consiste à assumer aujourd'hui les positions que l'on a défendues hier et à assumer les choix que l'on fait lorsque l'on est au pouvoir,... (Applaudissements sur plusieurs bancs des groupes LaREM et MODEM. – Exclamations sur les bancs du groupe LR.)

M. Jean-Claude Bouchet. Alors assumez !

M. François de Rugy, ministre d'État . ...mais aussi à assumer, lorsque l'on n'est plus au pouvoir, les choix que l'on a faits hier. (Exclamations sur les bancs du groupe LR.) C'est le gouvernement auquel vous apparteniez, monsieur Garot, qui a fait adopter la taxe carbone. C'est Ségolène Royal, que vous connaissez bien, me semble-t-il, qui a fait adopter la première trajectoire d'augmentation de la taxe carbone en 2015.

M. Aurélien Pradié. Girouette !

M. François de Rugy, ministre d'État . Donc, le courage, c'est d'assumer aujourd'hui les choix – et leurs conséquences – d'hier,...

Mme Valérie Rabault et M. Guillaume Garot . Oui, mais pas les vôtres !

M. François de Rugy, ministre d'État . ...de faire preuve de continuité dans l'action. Moi, cette continuité, je la revendique !

M. Régis Juanico. Résultat à la primaire : 2 % !

M. Aurélien Pradié. Vos leçons de constance, gardez-les pour vous !

M. François de Rugy, ministre d'État. Je ne me cache pas d'avoir voté cette mesure en 2013 et en 2015, et de la mettre en œuvre aujourd'hui avec la majorité actuelle, qui assume jusqu'aux choix faits hier, afin de garantir la continuité de la lutte contre le dérèglement climatique. (Applaudissements sur de nombreux bancs du groupe LaREM et sur plusieurs bancs du groupe MODEM.)

M. Patrick Hetzel. La girouette, c'est maintenant !

M. François de Rugy, ministre d'État . Monsieur Garot, vous le savez bien, mais je vais le rappeler puisqu'il le faut : nous prenons des mesures pour accompagner les Français, comme le chèque énergie. Vous en avez parlé : voté en 2015, il n'avait pas été distribué. C'est nous qui le faisons ! (Protestations sur les bancs du groupe SOC.)

Les changements de chaudière bénéficient d'une subvention de 30 %. S'y ajoute la prime à la conversion des voitures, dont vous faites, je l'espère, la promotion en Mayenne, car je suis sûr que de nombreux Mayennais seraient intéressés par une prime de 1 000 ou de 2 000 euros pour acheter une voiture, notamment s'ils ne sont pas imposables. (Protestations sur les bancs du groupe LR.)

Mme Marie-Christine Dalloz. Le temps de parole est épuisé !

M. le président. Merci, monsieur le ministre d'État.

M. François de Rugy, ministre d'État. Continuons cette action ! (Applaudissements sur les bancs des groupes LaREM et MODEM.)