15ème législature

Question N° 1799
de M. Buon Tan (La République en Marche - Paris )
Question au gouvernement
Ministère interrogé > Europe et affaires étrangères
Ministère attributaire > Europe et affaires étrangères

Rubrique > politique extérieure

Titre > visite d'État du Président chinois

Question publiée au JO le : 27/03/2019
Réponse publiée au JO le : 27/03/2019 page : 3102

Texte de la question

Texte de la réponse

VISITE D'ÉTAT DU PRÉSIDENT CHINOIS


M. le président. La parole est à M. Buon Tan.

M. Buon Tan. J'associe à ma question mes collègues Nicole Dubré-Chirat et Christophe Arend.

Monsieur le ministre de l'Europe et des affaires étrangères, le 27 janvier 1964, la France devenait, grâce au général de Gaulle, le premier pays occidental à reconnaître la République populaire de Chine. L'année 2019 marque le cinquante-cinquième anniversaire de cet acte fort auquel le peuple chinois reste profondément attaché. La visite d'État qu'effectue en ce moment même dans notre beau pays le président chinois Xi Jinping témoigne de cette solide amitié.

En cinquante-cinq ans, nous avons tissé des liens étroits ; des liens politiques, bien sûr, mais également culturels, économiques et scientifiques que nos deux pays ont élevés, en 2004, au rang de « partenariat stratégique global ». Aéronautique, agriculture, transports ou encore innovation, nos coopérations sont florissantes et participent au dynamisme économique de la France, comme en témoigne la commande de 300 Airbus, pour près de 30 milliards d'euros, signée hier.

Ces succès ne doivent cependant pas masquer les défis qui se présentent à nous. Qu'il s'agisse du projet des nouvelles routes de la soie, du déploiement de la 5G ou d'autres secteurs stratégiques intimement liés à notre souveraineté, il nous faut absolument progresser et trouver ensemble des réponses adaptées.

Deuxième puissance mondiale, la Chine est un interlocuteur incontournable pour nous et pour l'Europe. Seule une position commune nous permettra de rééquilibrer le rapport de forces. La présence, ce matin, de la chancelière allemande et du président de la Commission européenne autour d'Emmanuel Macron et du président chinois constitue un signal fort.

Alors que la visite d'État du président chinois s'achève aujourd'hui, pouvez-vous nous en dresser le bilan et nous indiquer la stratégie suivie par la France pour que ce partenariat soit véritablement gagnant-gagnant ? (Applaudissements sur quelques bancs du groupe LaREM.)

M. le président. La parole est à M. le ministre de l'Europe et des affaires étrangères.

M. Jean-Yves Le Drian, ministre de l'Europe et des affaires étrangères. La visite du Président Xi Jinping s'achève et l'on peut dire qu'elle fut un succès, en tout cas, qu'elle marque une étape importante dans nos relations bilatérales. Comme vous l'avez dit, cinquante-cinq ans après l'établissement des relations diplomatiques entre nos deux pays, les symboles restent forts dans nos relations bilatérales, à l'image de la commande record de 300 Airbus, qui illustre le dynamisme de notre coopération.

Je souligne également l'importance des engagements dans le domaine agricole et agroalimentaire, avec la levée de l'embargo sur la volaille, qui succède à celle sur la viande bovine. Des agréments sont ainsi possibles pour plusieurs entreprises françaises dans ce secteur, ce qui ouvre nombre de perspectives s'ajoutant à la coopération nucléaire – qui se poursuit – et spatiale. De nombreux engagements ont aussi été pris dans le domaine de la coopération culturelle et de la mobilité des jeunes.

Le plus important, vous l'avez souligné, c'est l'approfondissement de la démarche en faveur d'un multilatéralisme rénové et plus équilibré. Ce matin, c'est une Europe unie sur ces engagements qui en a témoigné, avec la Chancelière Merkel et le Président Juncker. Le président français avait souhaité cette rencontre élargie, ce qui marque une démarche de fond pour un nouveau multilatéralisme, portant en particulier sur la dimension climatique et les engagements mutuels que nous prenons à cet égard, mais aussi sur l'indispensable rénovation de l'Organisation mondiale du commerce ainsi que sur la connectivité, dont participe la route de la soie – l'essentiel est que l'une comme l'autre soit à double sens et qu'elle réponde aux normes internationales.

Voilà, très condensé, le bilan d'une visite qui a été à tous égards exceptionnelle. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe LaREM.)