logement étudiant
Question de :
M. Ugo Bernalicis
Nord (2e circonscription) - La France insoumise
Question posée en séance, et publiée le 18 octobre 2017
LOGEMENT ÉTUDIANT
M. le président. La parole est à M. Ugo Bernalicis, pour le groupe La France insoumise.
Une députée du groupe FI . Le meilleur pour la fin !
M. Pierre-Henri Dumont. La cravate !
M. Ugo Bernalicis. Madame la ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation, comme vous le savez, il y a 160 000 logements étudiants gérés par les centres régionaux des œuvres universitaires et scolaires - CROUS - pour 2,5 millions d'étudiants. Donc, moins de 7 % des étudiants sont hébergés dans des logements étudiants. Et ce ne sont pas les 40 000 logements annoncés au cours du quinquennat précédent qui feront véritablement la différence, d'autant que les chiffres sont un peu bricolés. (Exclamations sur quelques bancs du groupe NG.)
Vous avez décidé de baisser les aides personnalisées au logement et proposez que les propriétaires baissent d'eux-mêmes, en conséquence, les loyers qu'ils pratiquent. Or, si les CROUS le font, ce sera leur mort ! Pourtant, ils devraient le faire car, à défaut, ce sont les étudiants qui paieront la différence.
Certes, on voit sortir de terre des bâtiments neufs, mais ceux-ci sont malheureusement plus chers parce que sous-loués à des bailleurs. Pourtant, il reste des milliers de chambres de 9 mètres carrés, mais elles sont dans un état infâme, à Lille, Lyon, Marseille, Nancy, Grenoble, Chambéry, Créteil et dans bien d'autres villes encore. Car, pour ne pas afficher une baisse de leur nombre, on continue de louer des chambres dans un état insalubre, pour ne pas dire dégueulasse.
M. Éric Straumann. Il parle comme le Président de la République !
Un député du groupe LR . C'est du registre populaire !
M. Ugo Bernalicis. Je prends un exemple parmi tant d'autres : à Lille – vous pouvez trouver une petite vidéo sur ma chaîne YouTube à ce sujet – (Exclamations sur quelques bancs du groupe REM), les préoccupations de certains étudiants lors de leur première rentrée étaient non pas leur avenir universitaire ou professionnel, mais la manière de se protéger des cafards la nuit – dans 9 mètres carrés, ils deviennent véritablement vos colocataires –, la manière de ne pas se faire piquer par les punaises de lit qui se trouvent dans les couvertures fournies par le CROUS, la manière d'esquiver les rats, la manière d'éviter les problèmes de peau dans des douches couvertes de moisissure, la manière de se préparer à manger convenablement dans des cuisines aux murs moisis. C'est inacceptable, et le constat ne se discute pas.
Ma question est la suivante : madame la ministre, acceptez-vous de m'accompagner pour une visite en résidence universitaire à Lille, d'ici à deux semaines, avec des journalistes ? (Applaudissements sur les bancs du groupe FI et sur plusieurs bancs du groupe GDR.)
M. le président. La parole est à Mme la ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation.
Mme Frédérique Vidal, ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation. Monsieur le député, je vous remercie pour votre invitation, mais je connais parfaitement les résidences universitaires, pour m'en être occupée de manière permanente au cours des six dernières années. (Applaudissements sur plusieurs bancs des groupes REM et MODEM.)
Le plan de 40 000 logements étudiants, que vous avez jugé insuffisant, a néanmoins été tenu par le précédent gouvernement : l'ensemble de ces logements sera livré d'ici au 31 décembre 2017. Pour notre part, nous nous sommes engagés sur un plan de 80 000 logements dans les cinq prochaines années pour loger les jeunes, soit 5 000 de plus que ce que vous proposez vous-mêmes. De plus, la réhabilitation des 175 000 logements gérés par les CROUS est d'ores et déjà budgétée sur la durée du quinquennat, avec de l'argent réel, qui nous permettra effectivement de résoudre les problèmes que vous dénoncez. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe REM.)
Au-delà, nous avons travaillé avec les étudiants et les associations étudiantes, qui sont les mieux placées pour nous dire ce dont ils ont besoin, à la caution logement, qui sera dorénavant gratuite et accessible à tous les jeunes et tous les étudiants, mais aussi au bail mobilité, de manière à loger des étudiants pour des durées courtes lors de stages et, enfin, au logement intergénérationnel, qui permettra de recréer du lien social dans notre pays.
M. Ugo Bernalicis. Acceptez-vous mon invitation, madame la ministre ?
Mme Frédérique Vidal, ministre. Le Premier ministre et moi-même aurons l'occasion de présenter prochainement, sur la base des documents qui me seront remis ce jeudi 19 octobre, un travail sur un plan de vie étudiante, coconstruit avec l'ensemble des partenaires sociaux et des étudiants,…
M. Ugo Bernalicis. Viendrez-vous ou non à Lille, madame la ministre ?
Mme Frédérique Vidal, ministre . …afin de mettre en place une véritable aide globale à l'autonomie pour l'ensemble de nos étudiants. (Applaudissements sur les bancs des groupes REM et MODEM.)
Auteur : M. Ugo Bernalicis
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Logement
Ministère interrogé : Enseignement supérieur, recherche et innovation
Ministère répondant : Enseignement supérieur, recherche et innovation
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 18 octobre 2017