Question au Gouvernement n° 1962 :
Bilan économique

15e Législature

Question de : Mme Valérie Beauvais
Marne (1re circonscription) - Les Républicains

Question posée en séance, et publiée le 23 mai 2019


BILAN ÉCONOMIQUE

M. le président. La parole est à Mme Valérie Beauvais.

Mme Valérie Beauvais. Monsieur le Premier ministre, le Président de la République s'est livré hier, dans une interview à la presse régionale, à un exercice d'autosatisfaction particulièrement sidérant, se présentant comme un véritable chef de campagne électorale.

M. Maxime Minot. Elle a raison !

Mme Valérie Beauvais. Est-ce à dire qu'Emmanuel Macron entend appliquer la même politique au niveau européen que celle qu'il met en œuvre depuis maintenant deux ans en France ?

Je rappelle que le Président de la République et votre Gouvernement ont augmenté massivement les taxes sur les carburants dès le 1er janvier 2018. Vous avez aussi augmenté violemment la CSG des retraités, puis décidé – une première depuis 1945 – de désindexer les pensions de retraite et les allocations familiales sur l'inflation ! Mais le Président de la République se flatte de son bilan...

Après avoir durement attaqué le pouvoir d'achat des Français, vous avez provoqué une crise sociale sans précédent que vous avez été incapables de résoudre. Mais le Président se flatte toujours de son bilan...

La France a désormais le pire déficit de la zone euro et une dette qui frôle les 100 % du PIB, car vous avez été incapables de baisser la dépense publique. Mais le Président se flatte de son bilan... (Applaudissements sur les bancs du groupe LR.)

La France est devenue championne d'Europe des impôts, mais le Président nous annonce encore des taxes supplémentaires pour les entreprises. Il se présente désormais en champion de l'Europe, mais il porte la responsabilité d'avoir isolé comme jamais la France sur la scène européenne.

Le Président Macron dit vouloir sauver l'Europe, mais il fait la leçon à l'Europe entière et irrite tous nos partenaires. Alors que l'amitié franco-allemande est si cruciale pour nos deux pays, la chancelière Angela Merkel se sent même obligée de le critiquer publiquement.

Monsieur le Premier ministre, je sais votre position difficile. Inciterez-vous le chef de l'État à faire enfin preuve d'humilité ? C'est indispensable pour que vous puissiez retrouver la confiance de nos partenaires européens, alors que l'Europe est essentielle pour nous protéger des États-Unis ou de la Chine.

Enfin, quand écouterez-vous les Français pour baisser vraiment les impôts et la dépense publique ? (Applaudissements sur les bancs du groupe LR.)

M. le président. La parole est à Mme la secrétaire d'État auprès du Premier ministre, porte-parole du Gouvernement.

Mme Sibeth Ndiaye, secrétaire d'État auprès du Premier ministre, porte-parole du Gouvernement. Madame la députée, je vous remercie très sincèrement de m'avoir posé cette question qui me permettra d'effectuer un bilan que j'espère exhaustif des deux premières années du quinquennat, bilan dont nous n'avons pas à rougir, comme l'a rappelé le Président de la République. (Exclamations sur les bancs du groupe LR.)

M. Fabien Di Filippo. Ce n'est pas la question !

Mme Sibeth Ndiaye, secrétaire d'État . Ce bilan est en effet très encourageant, au regard des engagements de campagne du Président de la République, ainsi que des objectifs que nous nous étions fixés au début du quinquennat. (Mêmes mouvements.)

Le premier de ces objectifs était de relancer le moteur économique de notre pays, bien grippé. Nous avons pris des mesures, notamment fiscales, pour favoriser l'investissement, simplifier la vie des entreprises et fluidifier le marché du travail. (Mouvement de protestation continu sur les bancs du groupe LR.)

M. Fabien Di Filippo. Elle nous lit sa fiche !

Mme Sibeth Ndiaye, secrétaire d'État . Des démarches courageuses, des réformes ambitieuses, que vous, madame la députée, lorsque vous apparteniez à la majorité précédente, n'avez pas eu le courage de mener. (Vives exclamations sur les bancs du groupe LR.)

M. Maxime Minot. Mme Beauvais effectue son premier mandat !

Mme Sibeth Ndiaye, secrétaire d'État . Aujourd'hui, les résultats sont là. La croissance française a dépassé la croissance allemande pour atteindre, en 2018, 1,5 %. Nous avons créé 500 000 emplois ces deux dernières années et le taux de chômage est aujourd'hui à un niveau historiquement bas, puisqu'il est passé de 9,6 % à 8,7 %.

M. Fabien Di Filippo. Elle ment !

Mme Sibeth Ndiaye, secrétaire d'État . Par ailleurs, nous avons réussi à réduire la pression fiscale qui s'exerçait sur les Français,…

M. Fabien Di Filippo. Menteuse !

Mme Sibeth Ndiaye, secrétaire d'État . …qu'il s'agisse des particuliers ou des entreprises. Le Président de la République a ainsi annoncé que l'impôt sur le revenu serait diminué de 5 milliards à partir du 1er janvier 2020, ce qui se traduira pour les Français par une hausse du pouvoir d'achat. (Applaudissements sur les bancs des groupes LaREM et MODEM.)

M. Éric Straumann. Merci les gilets jaunes !

Mme Sibeth Ndiaye, secrétaire d'État. Nous avons également souhaité, depuis le début du quinquennat, que le pouvoir d'achat des travailleurs augmente.

M. Maxime Minot. Parlons-en !

Mme Sibeth Ndiaye, secrétaire d'État . Aussi avons-nous réduit les cotisations salariales pour le chômage et la maladie. Nous avons, de surcroît, augmenté la prime d'activité pour les salariés.

Ce bilan, j'en suis fière, madame, et je continuerai à le défendre jour après jour.(Applaudissements sur les bancs des groupes LaREM et MODEM.– Exclamations sur les bancs du groupe LR.)

Données clés

Auteur : Mme Valérie Beauvais

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Politique économique

Ministère interrogé : Porte-parole du Gouvernement

Ministère répondant : Porte-parole du Gouvernement

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 23 mai 2019

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