15ème législature

Question N° 2129
de M. Patrick Mignola (Mouvement Démocrate et apparentés - Savoie )
Question au gouvernement
Ministère interrogé > Premier ministre
Ministère attributaire > Premier ministre

Rubrique > Parlement

Titre > hommage à Patricia Gallerneau

Question publiée au JO le : 10/07/2019
Réponse publiée au JO le : 10/07/2019 page : 7144

Texte de la question

Texte de la réponse

HOMMAGE À PATRICIA GALLERNEAU


M. le président. La parole est à M. Patrick Mignola.

M. Patrick Mignola. Merci, monsieur le président, pour les mots que vous venez de prononcer pour Patricia Gallerneau. Au nom du groupe qu'elle honorait de son appartenance, et au nom de toutes celles et tous ceux d'entre vous qui nous ont fait part de leur émotion, je voudrais rappeler ses combats écologiques, sociaux et territoriaux.

Combat pour la biodiversité, d'abord. Il fut, de tous ses engagements, le premier et celui de toujours. Elle en fut une des pionnières il y a plusieurs décennies. Elle accepta même d'être un peu solitaire quand elle milita, avant beaucoup d'entre nous, pour le bien-être animal et la protection des espèces.

Combat, ensuite, pour la dignité humaine que nous devons à tous ceux qui vivent aux franges de la société. Souvenons-nous de ses luttes pour les conditions de vie en milieu carcéral.

Souvenons-nous aussi de son enracinement territorial dans cette Vendée éternelle qu'elle chérissait, parce que les racines les plus fortes sont celles qu'on choisit.

Patricia Gallerneau avait compris très tôt, avec François, Marielle, Marc et les autres, ce paradoxe selon lequel plus fortes sont les convictions et plus immenses sont les tâches, plus elles exigent de dépasser les clivages et de faire ensemble ce que l'on accomplirait moins bien seul. Elle était une parlementaire comme nous espérons tous l'être, une députée engagée dans un projet pour le pays avec loyauté, et une élue locale animée de convictions personnelles forgées par son parcours et son expérience.

Ses derniers mots ici furent pour citer Marek Halter : « la violence commence là où la parole s'arrête. ». Parler, parler toujours, même avec ceux qui ne pensent pas ou ne croient pas comme vous, pour que la violence ne prenne pas la place de l'humanité : c'est ce message que nous voulons retenir de cette femme entière et si chaleureuse, en la remerciant pour ce qu'elle a accompli et en pensant très fort à son époux, à ses trois fils et à Ninon, Arthur et Victor, ses petits-enfants. (Mmes et MM. les députés se lèvent et applaudissent longuement. Mmes et MM. les membres du Gouvernement applaudissent également.)

M. le président. La parole est à M. le Premier ministre.

M. Édouard Philippe, Premier ministre. Les mots que le chef du Gouvernement va prononcer auront moins de portée et toucheront moins le cœur des proches de celle que nous avons connue, que les applaudissements qui viennent de retentir sur l'ensemble de ces bancs, dans cet hémicycle qu'elle aimait tant. C'est une marque d'hommage, une marque de respect, une marque d'amitié qui montre que dans cet hémicycle par essence bruyant, par essence fait de confrontations légitimes et démocratiques, par essence fait de passions qui s'opposent, il y a le respect et l'engagement. Il y a aussi la conviction, que nous avons tous ici, que cet engagement électoral, cette vie particulière faite de formidables moments d'accomplissement, parfois exceptionnels, mais aussi de sacrifices et de moments difficiles, vaut d'être vécue et vaut d'avoir été vécue.

Il y a quelques mois, je répondais ici même à une question posée par Patricia Gallerneau, après qu'elle avait subi, à son domicile privé, des menaces et des actes intolérables. Je lui avais dit combien l'engagement politique qui était le sien – qui est le nôtre, qui est celui de milliers et de dizaines de milliers d'élus locaux – pouvait avoir un coût, notamment humain et familial, combien il était estimable et combien il devait être accompli. Toute sa vie politique – et au fond, toute sa vie –, Patricia Gallerneau a cru que l'on pouvait s'engager dans une action collective pour transformer la réalité et améliorer les situations que vivent nos concitoyens. C'est une conviction très simple et absolument remarquable. Elle l'a mise en œuvre toute sa vie dans les sujets qui viennent d'être rappelés, mais aussi dans sa façon de les aborder, qui importe presque tout autant.

C'est donc avec une grande tristesse que je vous réponds, mais aussi avec beaucoup d'espoir, car les vies qui ont valeur d'exemple sont les plus belles. Patricia Gallerneau, comme beaucoup d'entre vous, était un exemple. C'est une responsabilité exceptionnelle. Elle l'a assumée jusqu'au bout, contre la maladie, parce qu'elle savait que son engagement politique et son mandat commandaient. Nous pouvons tous, collectivement, être fiers d'elle. (Tous les députés se lèvent et applaudissent longuement.)