15ème législature

Question N° 2209
de M. Pierre Dharréville (Gauche démocrate et républicaine - Bouches-du-Rhône )
Question au gouvernement
Ministère interrogé > Retraites
Ministère attributaire > Retraites

Rubrique > retraites : généralités

Titre > réforme des retraites

Question publiée au JO le : 25/09/2019
Réponse publiée au JO le : 25/09/2019 page : 7941

Texte de la question

Texte de la réponse

RÉFORME DES RETRAITES


M. le président. La parole est à M. Pierre Dharréville.

M. Pierre Dharréville. Monsieur le haut-commissaire aux retraites, enfin vous voilà !

Ce n’est pas que nous soyons impatients de vous voir attaquer notre droit à la retraite, mais nous avons cru pendant des mois que vous seriez empêché de nous rendre des comptes. Pendant une bonne année, vous vous êtes échauffé, et désormais vous entrez sur le terrain pour jouer la montre et continuer de préparer l’opinion. C’est pour cela que vous organisez un nouveau grand débat, sur le mode du précédent…

M. Fabien Di Filippo. C'est un emploi fictif, finalement !

M. Pierre Dharréville. …pour faire rentrer dans les têtes que la régression serait inéluctable. Mais le pays gronde. Des arrêts de travail, des manifestations... Vous n’avez rien entendu des oppositions et des propositions.

Vous continuez à sabrer la protection sociale – et pour cause, vous voulez limiter les fonds consacrés aux retraites à leur volume actuel et vous voulez individualiser les droits en faisant accroire à chacune et à chacun qu'elle ou il fera partie des gagnants. Sous prétexte d'une réforme systémique, vous allez retoucher tous les paramètres : alors que le droit à la retraite a été déjà tellement abîmé, vous voulez voler aux salariés de ce pays leurs meilleures années de retraite, vous voulez nous faire travailler plus, vous voulez encore baisser le niveau des pensions, vous voulez la retraite variable, vous voulez définitivement flouter toute notion d'âge.

M. Erwan Balanant. C'est tout le contraire !

M. Pierre Dharréville. Vos différends avec le Président de la République ne trompent personne : ils sont révélateurs. Vous avancez à pas de velours, vous parlez à demi-mot, vous n’esquissez que la moitié de vos desseins.

Ce faisant, vous préparez la grande arnaque du quinquennat.

Alors ne nous servez pas votre discours habituel, répondez aux Françaises et aux Français, dites-nous plutôt quand vous allez sortir de cette stratégie d’enfumage. Dites-nous quand nous allons avoir une véritable confrontation d’idées et de projets. Dites-nous quand vous jouerez enfin cartes sur table et quand vous assumerez la réalité de vos intentions – à moins que, monsieur le Premier ministre, sur votre lancée, vous ne renonciez sagement à vos projets ! (Applaudissements sur les bancs des groupes GDR, SOC et FI.)

M. le président. La parole est à M. le haut-commissaire aux retraites.

M. Éric Straumann. Les retraités parlent aux retraités !

M. Jean-Paul Delevoye, haut-commissaire aux retraites. Monsieur le député, je sais combien le groupe de la Gauche démocrate et républicaine est attaché au dialogue social ; je crois que le temps passé avec les organisations syndicales, avec les citoyens, avec les journalistes intéressés, n'est jamais du temps perdu.

Vous nous intentez déjà un procès.

M. Christian Jacob. Attention, Jean-Paul, c'est deux minutes, pas deux heures ! (Rires.)

M. Jean-Paul Delevoye, haut-commissaire . Nos concitoyens portent sur le système actuel un regard extrêmement aiguisé : ils l'estiment injuste et illisible. Nous défendons un projet de société plus solidaire, plus lisible, plus simple. Avec les organisations syndicales, nous allons vous proposer – c'est écrit dans le rapport de façon totalement transparente – des réponses en faveur des femmes, en faveur des précaires,…

M. Fabien Di Filippo. Lesquels ?

M. Jean-Paul Delevoye, haut-commissaire . …en faveur des 40 % de retraités qui ont les pensions les plus faibles.

Je vous invite à en débattre, argument contre argument. Nous retrouverons ainsi ce que vous défendiez en 1945 : un espoir de société qui soit une maison commune, où les mêmes règles s'appliquent à tous ! (Applaudissements sur les bancs des groupes LaREM et MODEM. – Exclamations sur les bancs des groupes GDR et FI.)