15ème législature

Question N° 228
de M. Jean-Pierre Vigier (Les Républicains - Haute-Loire )
Question au gouvernement
Ministère interrogé > Action et comptes publics
Ministère attributaire > Action et comptes publics

Rubrique > finances publiques

Titre > politique budgétaire du Gouvernement

Question publiée au JO le : 01/11/2017
Réponse publiée au JO le : 01/11/2017 page : 4100

Texte de la question

Texte de la réponse

POLITIQUE BUDGÉTAIRE DU GOUVERNEMENT


M. le président. La parole est à M. Jean-Pierre Vigier, pour le groupe Les Républicains.

M. Jean-Pierre Vigier. Monsieur le Premier ministre, votre budget prépare, sans le dire, des lendemains qui déchantent pour les classes moyennes de notre pays.

M. Marc Le Fur. C'est vrai !

M. Jean-Pierre Vigier. Votre budget, tout d'abord, pénalise les familles. En effet, vous réduisez fortement l'allocation de base de la prestation d'accueil du jeune enfant – la PAJE. Ce ne sont pas moins de 1,7 million de familles qui subiront une baisse de cette aide, quand elle ne sera pas supprimée.

M. Thibault Bazin. Dramatique !

M. Jean-Pierre Vigier. Vous portez un coup dur aux classes moyennes qui élèvent des enfants. Votre budget pénalisera encore les Français qui travaillent, du fait de la hausse sans précédent du prix du carburant. Ainsi, chaque Français qui parcourt 30 kilomètres par jour pour se rendre sur son lieu de travail paiera 651 euros de plus par an d'ici à 2022.

Vous portez un coup dur aux classes moyennes qui se déplacent en voiture, notamment dans nos territoires ruraux.

M. Marc Le Fur. Exactement !

M. Jean-Pierre Vigier. Votre hausse de la CSG de 25 % frappera de plein fouet les 8 millions de retraités qui ont cotisé toute leur vie et qui ne recevront pas de compensations.

Vous portez un coup dur aux classes moyennes retraitées. Applaudissements sur les bancs du groupe LR et sur quelques bancs du groupe LC.)

Familles, salariés, ruraux, retraités, mais aussi épargnants et propriétaires : votre budget appauvrira les classes moyennes françaises.

Monsieur le Premier ministre, quand cesserez-vous de porter des coups aux classes moyennes de notre pays ? (Applaudissements sur les bancs du groupe LR.)

M. le président. La parole est à M. le ministre de l'action et des comptes publics.

M. Gérald Darmanin, ministre de l'action et des comptes publics. Monsieur le député, il y a les discours et il y a les preuves. Nous avons achevé, la semaine dernière, l'examen du volet fiscal du projet de loi de finances pour 2018. Or vous n'avez pas voté la suppression de la taxe d'habitation pour 80 % des Français. (Applaudissements sur les bancs des groupes REM et MODEM.)

Vous ne l'avez pas fait alors que cette mesure permettra d'augmenter le pouvoir d'achat de la majeure partie de nos compatriotes.

M. Thibault Bazin. Vous vous moquez des Français ! Il faut leur dire qui va payer !

M. Gérald Darmanin, ministre . Vous n'avez pas davantage voté la suppression des cotisations sociales pour tous les salariés. (Applaudissements sur les bancs des groupes REM et MODEM.) C'est fort dommage car cette mesure se traduira, là encore, par une hausse du pouvoir d'achat pour tout le monde.

M. Thibault Bazin. Vous mentez aux Français !

M. Gérald Darmanin, ministre. Amusons-nous à comparer. Si vous étiez au pouvoir, monsieur Vigier, vous auriez voté l'augmentation de 2 points de la TVA pour tous les salariés, pour tous les retraités, pour tous les fonctionnaires. (Mêmes mouvements.)

Vous n'auriez pas remis en place les heures supplémentaires défiscalisées car, rappelons-le, cette mesure ne figurait pas dans le programme de M. Fillon. (Exclamations sur les bancs du groupe LR.) C'est notre majorité qui défend aujourd'hui cette mesure.

Vous auriez voté, monsieur le député, la baisse de 20 milliards de dotations aux collectivités locales, alors que cette majorité parlementaire a décidé de ne pas les réduire,…

Mme Annie Genevard et M. Jean-Pierre Vigier . Ce n'est pas vrai !

M. Gérald Darmanin, ministre . …et ce pour la première fois depuis dix ans. (Applaudissements sur les bancs des groupes REM et MODEM.)

Vous avez même poussé l'injustice, au moment où nous avons décidé de supprimer la taxe d'habitation, jusqu'à proposer comme unique baisse d'impôt pour les classes moyennes celle de l'impôt sur le revenu, alors que vous savez très bien que cet impôt est payé par les plus riches d'entre nous.

M. Patrick Hetzel. C'est de l'enfumage !

M. Gérald Darmanin, ministre. Voyez-vous, monsieur Vigier, nous rencontrons une seule difficulté au cours de ces débats parlementaires : alors que nous prenons des mesures en faveur des classes moyennes et des classes sociales défavorisées, vous faites le contraire de ce que vous aviez promis à la faveur de la campagne électorale, il y a à peine six mois. (Vifs applaudissements sur les bancs des groupes REM et MODEM. – Exclamations sur les bancs du groupe LR.)