La dépendance de la France au marché du pétrole saoudien
Question de :
Mme Marie-France Lorho
Vaucluse (4e circonscription) - Non inscrit
Mme Marie-France Lorho interroge M. le ministre de l'Europe et des affaires étrangères sur la dépendance de la France au marché du pétrole saoudien. Samedi 14 septembre 2019, deux installations de Saudi Aramco, la filiale pétrolière saoudienne garante de près de 10 % de la production mondiale, ont fait l'objet d'une attaque de drones. L'usine d'Abqaiq a été sévèrement endommagée et la production de la filiale réduite. Le retour à une production normale devrait être possible d'ici quelques semaines. Pour l'heure, c'est près de 5 % du commerce mondial de brut qui est affecté, ce qui risque d'augmenter le prix du baril de 3 à 5 dollars. Face aux réactions exacerbées qui ont éclaté sur la scène internationale à la suite de cet évènement, la France a appelé au calme. En 2017, selon l'INSEE, la France importait 6,2 millions de tonnes de pétrole, soit près de 10,8 % de ses importations totales. La France ne peut faire face à des fluctuations des prix du marché de près de 11 % de son pétrole. Elle lui demande quelles alternatives il envisage d'adopter dans le cas où la crise pétrolière saoudienne viendrait à perdurer.
Réponse publiée le 9 février 2021
Après l'attaque, en septembre 2019, de l'usine de la société pétrolière saoudienne ARAMCO située à Abqaiq, ayant temporairement privé l'Arabie saoudite de 50% de sa production de pétrole brut, le Royaume avait puisé dans ses stocks pour honorer ses contrats et préserver l'équilibre des marchés. Le retour à un fonctionnement à pleine capacité de l'usine d'Abqaiq avait été annoncé un mois plus tard et, d'une manière générale, les marchés s'étaient montrés relativement stables dans les semaines qui ont suivi cette attaque. La France mène une politique de diversification de ses sources d'approvisionnement en pétrole. L'Arabie saoudite fait partie des fournisseurs de notre pays, représentant environ 15% de nos importations en 2019. Viennent ensuite le Kazakhstan (14% du total de nos importations), la Russie (12,7%), le Nigéria (12,2%), ainsi que l'Algérie (11,7%). Les objectifs que se sont fixés la France et l'Union européenne en matière de transition énergétique et, plus récemment, de neutralité carbone à l'horizon 2050 contribueront, par ailleurs, à améliorer notre sécurité énergétique et à réduire notre dépendance aux énergies fossiles. La part des produits pétroliers dans la consommation finale d'énergie a déjà baissé de 12% entre 1990 et 2018. Cela contribue à réduire notre exposition aux fluctuations de prix. Cette tendance pourrait s'accélérer dans le cadre de la mise en œuvre des plans de relance français et européen, dans un contexte où la consommation de pétrole en France a diminué de 14.5% en septembre 2020 par rapport à septembre 2019.
Auteur : Mme Marie-France Lorho
Type de question : Question écrite
Rubrique : Politique extérieure
Ministère interrogé : Europe et affaires étrangères
Ministère répondant : Europe et affaires étrangères
Dates :
Question publiée le 24 septembre 2019
Réponse publiée le 9 février 2021