Question au Gouvernement n° 2498 :
réforme des retraites

15e Législature

Question de : M. Alexis Corbière
Seine-Saint-Denis (7e circonscription) - La France insoumise

Question posée en séance, et publiée le 4 décembre 2019


RÉFORME DES RETRAITES

M. le président. La parole est à M. Alexis Corbière.

M. Alexis Corbière. Monsieur Delevoye, vous avez beau être haut-commissaire, votre réponse à mon ami Adrien Quatennens ne volait pas très haut (Protestations sur les bancs du groupe LaREM), et l'homme des assurances privées que vous êtes ne s'est pas privé d'une certaine assurance assez choquante.

Revenons à l'essentiel. Dans votre déclaration à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (Vives exclamations sur les bancs du groupe LaREM),…

M. Laurent Furst. Arrêtez cela, ce n'est pas le débat !

M. Alexis Corbière. …vous aviez tout dit : vous y informiez même que vous étiez membre de l'Association de préfiguration de la Fondation la Chartreuse de Neuville ! (Protestations sur les bancs du groupe LaREM.) Ça, vous n'aviez pas oublié de le déclarer ! Mais quand on vous a demandé si certaines de vos activités bénévoles pouvaient entraîner un conflit d'intérêts… (Protestations continues sur les bancs du groupe LaREM.)

M. le président. S'il vous plaît !

M. Alexis Corbière. Monsieur le président, vous aurez à cœur de mettre 1 600 euros d'amende à tous ceux qui me perturbent ! François Ruffin ne doit pas être le seul à payer ! J'attends de votre part une certaine intransigeance et de l'honnêteté ! (Nouvelles protestations sur les bancs du groupe LaREM.)

M. le président. Monsieur Corbière, je ne reçois pas d'ordres en général, ni de vous en particulier ! (Applaudissements sur les bancs des groupes LaREM, MODEM et UDI-Agir.)

M. Alexis Corbière. Sans aucun doute, mais j'ai le droit de vous donner des conseils et de vous faire des remarques ! (Vives protestations sur les bancs des groupes LaREM, MODEM et UDI-Agir.)

M. le président. Poursuivez, monsieur Corbière et arrêtez de brandir vos menaces ! Arrêtez ! Quelle attitude !

M. Alexis Corbière. C'est bon ! L'association de la Chartreuse de Neuville ! (Nouvelles protestations sur les bancs des groupes LaREM, MODEM et UDI-Agir.)

M. le président. Vous n'êtes pas convenable !

M. Alexis Corbière. Mais quand cet homme siège au conseil d'administration d'une assurance privée, vous trouvez cela normal ! Il y a là un conflit d'intérêts. (Claquements de pupitre sur quelques bancs du groupe LaREM.) Monsieur Delevoye, vous n'êtes plus l'homme de la situation pour conduire la réforme des retraites parce qu'on ne vous fait pas confiance : les gens savent quels intérêts vous servez. (Applaudissements sur les bancs du groupe FI. – Exclamations sur les bancs du groupe LaREM.)

C'est le fond du sujet. Il y a actuellement des centaines de milliers de Français dans la rue, qui n'ont plus confiance dans le Gouvernement, et ils ont bien raison.

En fait, monsieur Blanquer – car ma question s'adressait à vous –, vous n'avez pas été l'homme de la concertation mais plutôt d'une « déconcertation » des enseignants. On ne comprend plus rien à ce que vous dites. (Mme Sabine Rubin filme l'intervention de son collègue avec son téléphone portable.)

Plusieurs députés du groupe LaREM . Monsieur le président, elle filme !

M. le président. Que faites-vous, madame ? Cette pratique est interdite. Mesdames et messieurs les huissiers, veuillez intervenir immédiatement. Qu'est-ce que c'est que cette comédie ?

La parole est à M. le haut-commissaire.

M. Alexis Corbière. Monsieur le président, je n'avais pas terminé !

M. le président. Vous avez utilisé le temps de parole qui vous était imparti. Asseyez-vous si vous voulez écouter la réponse. (M. Alexis Corbière proteste avec véhémence.) Vous avez la parole, monsieur le haut-commissaire.

M. Jean-Paul Delevoye, haut-commissaire aux retraites. Monsieur Alexis Corbière, je vous reconnais un certain talent puisque je vous vois vitupérant aussi bien en victime qu'en procureur.

M. Alexis Corbière. Oui, je vous accuse ! (Protestations sur les bancs des groupes LaREM et MODEM.)

M. Erwan Balanant. Et votre chaudière, monsieur Corbière ?

M. Jean-Paul Delevoye, haut-commissaire. Vous déclinez vos arguments avec votre délicatesse habituelle. Je vous invite à vous informer de ce qu'est la Chartreuse de Neuville.

M. Alexis Corbière. Cela m'est égal ! C'est d'un autre dossier dont vous êtes chargé au Gouvernement !

M. Jean-Paul Delevoye, haut-commissaire. Au passage, je salue le député Daniel Fasquelle. Il s'agit d'une opération de restructuration du patrimoine. (Vives exclamations sur les bancs du groupe FI.)

M. François Ruffin. Qu'avez-vous fait avec les assureurs ?

M. le président. Arrêtez vos provocations !

M. Jean-Paul Delevoye, haut-commissaire . En réalité, nous défendons un vrai projet de société qui apportera plus de solidarité et de redistribution : à revenus et cotisations identiques correspondront des retraites identiques.

M. François Ruffin. C'est la novlangue d'Orwell !

M. Jean-Paul Delevoye, haut-commissaire. Je vous rappelle qu'en 1946, les régimes spéciaux ont été créés par des ordonnances temporaires.

M. Alexis Corbière. Ça suffit ! Pourquoi cet oubli de déclaration ?

M. le président. S'il vous plaît, laissez le haut-commissaire s'exprimer ! (Protestations sur les bancs des groupes LaREM et MODEM.)

M. Jean-Paul Delevoye, haut-commissaire . Comme d'habitude, monsieur Corbière, vous avez du mal à écouter.

M. le président. Calmez-vous, s'il vous plaît, monsieur Corbière.

M. Alexis Corbière. Vous êtes vraiment au service d'un clan, monsieur le président !

Données clés

Auteur : M. Alexis Corbière

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Retraites : généralités

Ministère interrogé : Numérique

Ministère répondant : Numérique

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 4 décembre 2019

partager