15ème législature

Question N° 2537
de M. Didier Le Gac (La République en Marche - Finistère )
Question au gouvernement
Ministère interrogé > Intérieur
Ministère attributaire > Intérieur

Rubrique > sécurité des biens et des personnes

Titre > intrusions dans les exploitations agricoles

Question publiée au JO le : 18/12/2019
Réponse publiée au JO le : 18/12/2019 page : 2537

Texte de la question

Texte de la réponse

INTRUSIONS DANS LES EXPLOITATIONS AGRICOLES


M. le président. La parole est à M. Didier Le Gac.

M. Didier Le Gac. Monsieur le ministre de l'intérieur, cher Christophe Castaner (Exclamations sur les bancs du groupe LR),…

M. Pierre Cordier. Il a une prune à faire sauter ?

M. Didier Le Gac. …nous assistons depuis quelque temps à un phénomène qui prend de plus en plus d'ampleur et auquel nous devons mettre un terme : des centaines d'exploitations agricoles – plus de 1 000 depuis janvier 2019 – ont fait l'objet d'intrusions, de dégradations, voire d'actes plus graves encore, comme des incendies criminels.

Ces actions sont dangereuses par leur violence mais également par le risque qu'elles font courir à notre pays en matière de biosécurité. Dans leur grande majorité, elles sont le fait de militants se réclamant de la cause animale.

Il est intolérable que le travail, les exploitations et jusqu'à la personne même de nos agriculteurs soient menacés de la sorte.

Il est intolérable qu'au nom de ces idéologies nos agriculteurs voient leur travail continuellement dénigré, alors qu'ils sont toujours plus engagés dans des démarches qualitatives, sanitaires et durables.

C'est pourquoi je me réjouis, monsieur le ministre de l'intérieur, de votre venue dans ma circonscription du Finistère vendredi dernier, ainsi que des annonces précises et attendues que vous y avez faites.

Lors de cette visite, vous avez signé avec les représentants nationaux de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles – FNSEA – et ceux des Jeunes agriculteurs ainsi qu'avec la direction générale de la gendarmerie une convention renforçant la sécurisation des exploitations agricoles. Je tiens à vous dire que votre présence sur le terrain à côté des agriculteurs, et au sein même de leurs exploitations, a été particulièrement appréciée.

Pouvez-vous préciser de nouveau, devant la représentation nationale, les missions de la cellule Demeter ? Et, parce que la bataille pour défendre notre modèle agricole ne fait que commencer, pouvez-vous nous dire également quelles mesures le Gouvernement entend prendre contre les groupes extrémistes qui s'en prennent à nos agriculteurs ? (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe LaREM.)

M. Sébastien Leclerc. Le Gac, ministre de l'agriculture !

M. le président. La parole est à M. le ministre de l'intérieur.

M. Christophe Castaner, ministre de l'intérieur. Monsieur le député, cher Didier Le Gac (Sourires), j'ai eu le plaisir d'être à vos côtés dans votre circonscription, mais surtout aux côtés du monde agricole, qui a été victime dans votre département comme hélas dans de trop nombreux autres d'intrusions, d'infractions et de violences allant jusqu'à la mise à sac et l'incendie. L'une de ces intrusions a provoqué la mort de 1 400 dindes dans un élevage. Tout cela au nom de la cause animale, ou plutôt de la conception que certains s'en font et qu'ils veulent imposer aux autres.

Je veux que les choses soient claires : le monde agricole est particulièrement contrôlé, notamment en matière de protection sanitaire. Les intrusions qui se sont multipliées, un peu partout en France, ont donné lieu, depuis le début de l'année, à près de 1 000 infractions aux différentes réglementations. Sous prétexte de défendre la cause animale, elles menacent le monde agricole et son éthique de l'engagement.

J'étais donc à vos côtés, monsieur le député, pour renforcer nos moyens d'action, tout d'abord par la convention que nous avons signée avec la présidente de la FNSEA et avec le secrétaire général des Jeunes agriculteurs, afin que nous soyons mieux armés pour protéger, pour prévenir et pour nous renseigner contre celles et ceux qui, au nom d'une idéologie qui leur appartient, et qui est respectable, transgressent les lois, ce qui n'est pas respectable.

Nous avons ensuite lancé dans le département ce projet, conduit par le ministre de l'agriculture, qui vise à créer auprès de chaque préfet une cellule départementale pour dénoncer l'agribashing. Une cellule nationale, pilotée par la direction générale de la gendarmerie nationale, nous permettra de travailler en matière de renseignement, de prévention, de sanction, de lutte et de condamnation contre toutes les intrusions commises par ceux qui s'en arrogent le droit, alors qu'il appartient à la justice, dans notre pays, de dire le droit. (Applaudissements sur plusieurs bancs des groupes LaREM et MODEM.)