Question au Gouvernement n° 279 :
situation au Liban

15e Législature

Question de : Mme Marielle de Sarnez
Paris (11e circonscription) - Mouvement Démocrate et apparentés

Question posée en séance, et publiée le 15 novembre 2017


SITUATION AU LIBAN

M. le président. La parole est à Mme Marielle de Sarnez, pour le groupe du Mouvement démocrate et apparentés.

Mme Marielle de Sarnez. Monsieur le Premier ministre, la situation au Liban inquiète tous les Français attachés au lien séculaire entre la France et ce pays ami, avec lequel nous partageons tant. La démission surprise du Premier ministre libanais, annoncée le 4 novembre depuis l'Arabie Saoudite, suscite beaucoup d'inquiétude chez tous les amis du Liban. Le Président de la République du Liban, Michel Aoun, a déclaré publiquement qu'il doutait que M. Hariri ait pris cette décision de son propre chef et il s'est inquiété d'éventuelles restrictions à la liberté de celui-ci.

Les incertitudes qui pèsent sur les circonstances réelles de cette décision et le fait que le Premier ministre libanais ne soit toujours pas rentré à Beyrouth apparaissent comme autant de menaces pouvant mettre en danger la stabilité du Liban et, d'une manière générale, de la région. Les craintes sont vives que le Liban ne devienne, une nouvelle fois, la victime des rivalités et des affrontements entre ses pays voisins et leurs alliés.

Le Président de la République française a rappelé l'attachement de la France à la stabilité, à la sécurité, à la souveraineté et à l'intégrité du Liban. La commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale demande à Jean-Yves Le Drian, qui doit se rendre cette semaine en Arabie Saoudite, de venir, à son retour, informer la commission sur l'évolution de la situation. (Applaudissements sur plusieurs bancs des groupes REM et MODEM.)

M. Alexis Corbière, M. Jean Lassalle et M. Jean-Luc Mélenchon . Très bien !

Mme Marielle de Sarnez. Eu égard aux liens historiques d'amitié qui lient la France et le Liban, pouvez-vous d'ores et déjà nous dire, monsieur le Premier ministre, comment la France entend agir pour que soient respectées l'indépendance et la sécurité du Liban ? (Applaudissements sur les bancs des groupes REM, MODEM et LC, ainsi que sur plusieurs bancs des groupes FI, GDR et LR.)

M. le président. La parole est à M. le Premier ministre.

M. Edouard Philippe, Premier ministre. Madame la présidente de la commission des affaires étrangères, comme vous l'avez dit, la France porte depuis toujours une attention particulière au Liban. Cette attention l'a conduite à s'engager pour la stabilité, la sécurité et l'unité de ce pays, un pays qui, dans une région en guerre, reste un modèle de diversité, qu'il faut absolument préserver.

C'est pourquoi la démission du Premier ministre libanais, M. Hariri, nous préoccupe. Elle ouvre une période d'incertitude qu'il faut clore rapidement. Face à cette situation, la France agit pour que les partis libanais et tous ceux qui exercent une influence au Liban s'engagent pour que la situation revienne au plus vite à la normale. L'enjeu est que M. Hariri puisse retourner librement dans son pays pour clarifier sa situation conformément à la Constitution libanaise. (Applaudissements sur plusieurs bancs des groupes REM, MODEM et LC.)

Il importe aussi que tous les partis libanais s'engagent à respecter la paix civile, à maintenir le Liban à l'écart des crises régionales et à éviter les ingérences. C'est indispensable pour le bien du Liban et pour celui de toutes ces communautés. C'est dans cet esprit que la France agit avec détermination. Le Président de la République s'en est entretenu, le 9 novembre dernier, avec le prince héritier d'Arabie saoudite à Riyad, où M. Hariri réside actuellement. Notre ambassadeur en Arabie Saoudite a lui aussi récemment rendu visite au Premier ministre libanais à son domicile.

Vous l'avez indiqué, madame la présidente : le ministre de l'Europe et des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, se rendra en Arabie Saoudite dès demain. Il examinera avec les autorités saoudiennes les moyens de sortir de la situation actuelle. Nous prenons des contacts avec tous ceux qui ont un rôle à jouer pour que les institutions libanaises fonctionnent normalement.

Comme vous le voyez, nous prenons et nous allons prendre les initiatives nécessaires pour que le Liban reçoive tout le soutien international qu'il mérite. Je ne doute pas que M. le ministre de l'Europe et des affaires étrangères vous indiquera à son retour l'ensemble des éléments qu'il aura retenus de son déplacement. (Applaudissements sur les bancs des groupes REM, MODEM et LC.)

Données clés

Auteur : Mme Marielle de Sarnez

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Politique extérieure

Ministère interrogé : Premier ministre

Ministère répondant : Premier ministre

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 15 novembre 2017

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