15ème législature

Question N° 29
de M. Pierre-Henri Dumont (Les Républicains - Pas-de-Calais )
Question au gouvernement
Ministère interrogé > Intérieur
Ministère attributaire > Intérieur

Rubrique > immigration

Titre > politique migratoire

Question publiée au JO le : 13/07/2017
Réponse publiée au JO le : 13/07/2017 page : 1440

Texte de la question

Texte de la réponse

POLITIQUE MIGRATOIRE


M. le président. La parole est à M. Pierre-Henri Dumont.

M. Pierre-Henri Dumont. Monsieur le Premier ministre, à Calais et dans le Calaisis, la situation migratoire reste catastrophique. Depuis le démantèlement de la jungle, rien n'a été fait. Les migrants illégaux continuent de s'accumuler dans l'impasse constituée par Calais, et la seule réponse de votre gouvernement est d'y envoyer toujours plus de police.

À ce jour, près de 600 migrants illégaux sont présents, sans aucune hygiène, sans prise en charge par l'État, sans considération aucune pour les élus locaux et la maire de Calais. Autoroutes bloquées et embrasées, marchandises souillées, cultures agricoles dévastées, commerçants désespérés, habitants désabusés : cela n'est plus tolérable !

Les habitants du Calaisis ne sont pas des sous-citoyens. Comme tous, partout en France, nous avons le droit de vivre en sécurité. Depuis vingt ans, nous subissons cette situation qui n'a que trop duré.

M. Christian Hutin. Comme ailleurs dans les Hauts-de-France !

M. Pierre-Henri Dumont. Les forces de police présentes sur le territoire, admirables de courage, luttent avec leurs moyens mais sont désemparées par l'absence de réponse judiciaire. Il est temps de faire appliquer à Calais la loi de la République française.

Si nous sommes d'accord sur la réforme nécessaire du droit d'asile, votre gouvernement reste terriblement silencieux sur la réponse à apporter à l'urgence du Calaisis : rien de concret pour redonner de la tranquillité aux habitants ; rien de concret pour apporter une solution aux migrants loin de Calais ; rien de concret pour soulager les entreprises, commerçants, agriculteurs.

Aujourd'hui, nous avons 600 migrants illégaux dans ma circonscription. Demain, si vous ne faites rien, ils seront à nouveau 10 000. Monsieur le Premier ministre, comptez-vous enfin prendre la mesure de ce qui se passe réellement à Calais et dans le Calaisis et comptez-vous agir concrètement afin de mettre fin à cette situation intolérable pour l'honneur de la France, pour les migrants et pour les habitants ? (Applaudissements sur les bancs du groupe LR et sur quelques bancs du groupe LC.)

M. Christian Hutin. Très bien !

M. le président. La parole est à M. le ministre d'État, ministre de l'intérieur.

M. Gérard Collomb, ministre d'État, ministre de l'intérieur . Monsieur le député, comme vous le savez, une des premières visites que j'ai effectuées sur le terrain était à Calais, car je connais l'urgence du problème.

M. Christian Hutin. Vous ne vous êtes pas rendu à Grande-Synthe !

M. Gérard Collomb, ministre d'État. J'ai pu m'entretenir avec la maire de Calais et l'ensemble des acteurs économiques. J'ai aussi tenu à rencontrer les associations de soutien aux migrants.

Comme vous le savez, nous avons présenté ce matin en conseil des ministres un plan dont le titre dit tout de la politique que nous voulons mener : « garantir le droit d'asile, mieux maîtriser les flux migratoires ». Nous pensons en effet que, si nous voulons préserver cette belle tradition française qu'est le droit d'asile, il ne faut pas le confondre avec les flux migratoires irréguliers.

Nous devons donc agir dans trois directions. Il convient de maîtriser en amont les flux migratoires qui ne proviennent pas de pays en difficulté humanitaire, et donc être très vigilants. Le ministre des affaires étrangères a indiqué les mesures qu'il comptait prendre.

Il faut, d'autre part, développer le nombre de places d'hébergement et réduire les délais d'instruction pour la reconnaissance du droit d'asile.

Enfin, il faut mieux éloigner les personnes déboutées du droit d'asile. Une infime minorité est concernée aujourd'hui ; nous mettrons en place demain les procédures qui permettront de résoudre ce problème. (Applaudissements sur les bancs des groupes REM et MODEM.)