Cohésion sociale
Question de :
M. Francis Vercamer
Nord (7e circonscription) - UDI et Indépendants
Question posée en séance, et publiée le 10 juin 2020
COHÉSION SOCIALE
M. le président. La parole est à M. Francis Vercamer.
M. Francis Vercamer. Permettez-moi, monsieur le président, de préciser qu’il s’agit, pour moi aussi, de ma dernière intervention dans cet hémicycle. Venant d’être élu maire de Hem, dans le Nord, je m’apprête à quitter les bancs de cette assemblée, dont j’ai l’honneur de faire partie depuis 2002. (Applaudissements sur de nombreux bancs.) Je voudrais, au préalable, remercier l’ensemble de nos collègues, pour la richesse des débats et la diversité de nos échanges. Représenter nos concitoyens, échanger et débattre, c’est l’essence même de la démocratie, c'est l’honneur du Parlement. Je citerai André Diligent, qui fut député avant de devenir maire de Roubaix puis sénateur : « On n’est jamais sûr d’avoir raison, mais on sait si on a été sincère et si on a su rester fidèle à sa part de vérité. » (Applaudissements sur les bancs du groupe UDI-I et sur plusieurs bancs des groupes MODEM, LT et Agir ens.)
Je voudrais aussi remercier, et je crois que chacun ici partagera cet avis, l’ensemble des personnels de cette assemblée, dont le professionnalisme et le dévouement sont pour beaucoup dans la qualité du travail de l’Assemblée nationale. (Applaudissements sur de nombreux bancs.)
M. Thierry Benoit. Excellent !
M. Francis Vercamer. Monsieur le Premier ministre, la lutte contre les discriminations, l'accès aux soins pour les plus vulnérables, les inégalités territoriales, l'isolement social, l'inégalité d’accès aux services publics sont autant de thèmes abordés par le Défenseur des droits, dans le rapport annuel d’activité 2019 qu’il a rendu public hier. Ces thèmes recoupent les réalités quotidiennes vécues par beaucoup de mes concitoyens de l’agglomération de Roubaix, où se concentrent les difficultés sociales les plus criantes, comme les énergies et les initiatives locales les plus innovantes, qui donnent foi en l’avenir.
Le sentiment d’abandon que souligne pourtant le Défenseur des droits et que ressentent nombre de nos concitoyens, joue sans doute aussi un rôle dans l’élan d’indignation et de colère qui s’élève, un peu partout dans le monde et dans notre pays, face au drame que viennent de connaître les États-Unis. Qu’il s’agisse d’égalité des droits et des chances, de rénovation urbaine de nos quartiers populaires, d’accès à l’emploi, de droit à la santé, c’est de la cohésion sociale qu’il s’agit – cohésion menacée et pourtant, heureusement, toujours présente.
Quelles initiatives l'État entend-il donc lancer, pour préserver et renforcer la cohésion sociale ? (Applaudissements sur les bancs du groupe UDI-I et sur plusieurs bancs des groupes LT, MODEM et Agir ens.)
M. le président. Cher collègue, acceptez nos félicitations et tous nos vœux de succès dans le nouveau mandat que vous allez exercer. La parole est à M. le Premier ministre.
M. Édouard Philippe, Premier ministre. Monsieur Vercamer, permettez-moi tout d'abord de féliciter tous les membres de cette assemblée qui, brillamment élus aux élections municipales, ont choisi de consacrer tout leur temps à leur future vie politique à ces fonctions municipales, que vous connaissez bien, monsieur Vercamer, pour les avoir exercées pendant longtemps, et que vous retrouvez, je le sais, avec plaisir et envie. Je respecte ce choix et je le comprends.
M. Charles de Courson. Et je l'envie ! (Rires et applaudissements sur tous les bancs.)
M. Fabien Di Filippo. Votre tour arrivera !
M. Patrick Hetzel. C'est Gilles Le Gendre qui en décidera !
M. Édouard Philippe, Premier ministre. Vous avez, des années durant, tenté de faire avancer une cause qui vous est chère : celle de la cohésion sociale, qui permet à notre pays de ne pas s'écrouler et de continuer à former, en tant que nation, un ensemble capable de défendre ses valeurs. Formulé ainsi, l'exercice peut sembler assez simple, mais vous savez que la tâche est rude et sans cesse renouvelée. La cohésion sociale, les questions posées cet après-midi en témoignent, impose d'intervenir dans un ensemble de domaines aussi variés que les valeurs, l'éducation, l'investissement, la lutte contre la pauvreté et les équipements publics. Beaucoup partagent ici la mission que vous vous êtes assignée : préserver la cohésion sociale.
C'est précisément le sens de la réponse que j'ai apportée à M. Peu en déclarant qu'il fallait mettre le paquet, si j'ose dire, en faveur de territoires de la République où la situation est objectivement beaucoup plus difficile.
C'est exactement le sens de la réponse de tout à l'heure de Julien Denormandie, qui décrivait les efforts particuliers que nous allions consentir, cet été, pour faire profiter les enfants français, privés d'école du fait de la crise sanitaire, de programmes adaptés destinés à leur permettre de mieux reprendre en septembre.
C'est encore le sens de la réponse que j'ai donnée concernant cette lutte, hélas éternelle, que nous ne devrons jamais renoncer à mener contre le racisme, l'antisémitisme et toutes ces discriminations qui voudraient que, parce que l'on n'est pas identique à l'autre, on ne soit pas son égal. Cet exercice collectif sera, je le crains, toujours nécessaire.
Mais nous ne nous battons pas dans l'espoir de pouvoir, un jour, nous reposer. Nous nous battons parce que nous savons qu'il faut avancer et que, les difficultés ont beau être immenses, la France, que vous avez servie et que vous servirez encore, mérite que l'on aille jusqu'au bout. (Applaudissements sur les bancs des groupes LaREM, MODEM, UDI-I et Agir ens.)
Auteur : M. Francis Vercamer
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Politique sociale
Ministère interrogé : Premier ministre
Ministère répondant : Premier ministre
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 10 juin 2020